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    Pacifique
  • AFP | Crée le 27.08.2024 à 11h48 | Mis à jour le 27.08.2024 à 11h49
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    Le secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres, a déclaré mardi être aux Tonga pour "émettre un SOS mondial sur l’élévation du niveau des mers". Photo Tupou VAIPULU / AFP)
    Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a lancé un "SOS mondial" sur la montée des eaux dans le Pacifique, mardi au sommet du Forum des îles du Pacifique (FIP), en dévoilant des travaux de recherche y témoignant d’une élévation plus rapide que la moyenne mondiale.

    Save our seas, (Sauvez nos mers) ! "Je suis aux Tonga pour émettre un SOS mondial sur l’élévation du niveau des mers. Une catastrophe mondiale met en péril ce paradis du Pacifique", a déclaré le chef de l’ONU, Antonio Guterres, mardi lors du sommet du FIP qui se tient aux Tonga.

    Les îles du Pacifique, faiblement peuplées et peu dotées en industries lourdes, rejettent collectivement moins de 0,02 % des émissions mondiales annuelles de gaz à effet de serre.

    Ce vaste ensemble d’îles volcaniques et d’atolls coralliens de basse altitude est menacé par la montée des eaux. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) surveille les mesures des marégraphes installés sur des plages du Pacifique depuis les années 1990.

    15 cm de plus en 30 ans

    D’après un nouveau rapport diffusé par cette agence onusienne sur le climat, le niveau des mers s’est accru de quelque 15 centimètres dans certaines zones du Pacifique ces 30 dernières années. La moyenne mondiale est établie à 9,4 centimètres, selon ce travail de recherche. "Les populations, les économies et les écosystèmes de toute la région du Pacifique Sud-Ouest sont fortement touchés par les effets en cascade" du changement climatique, décrit la secrétaire générale de l’OMM Celeste Saulo dans l’avant-propos de ce rapport sur le climat dans le Pacifique Sud-Ouest. "Il est de plus en plus évident que nous allons rapidement manquer de temps pour enrayer la tendance."

    Le tarmac comme terrain de jeu

    Dans certains lieux, notamment aux Kiribati et aux îles Cook, les mesures du niveau de la mer correspondent à la moyenne mondiale ou sont inférieures à celle-ci. Mais ailleurs, en particulier dans les capitales des Samoa et des Fidji, l’élévation constatée y est trois fois plus importante. Aux Tuvalu, les terres émergées sont déjà si réduites que les enfants investissent le tarmac de l’aéroport international comme terrain de jeu. Selon les experts, même en cas de hausse modérée du niveau de la mer, les Tuvalu pourraient être entièrement submergées d’ici 30 ans.

    "Les catastrophes se succèdent et nous perdons la capacité de reconstruire, de résister à un nouveau cyclone ou à une nouvelle inondation", a déclaré lundi à l’AFP le ministre tuvaluan du Climat Maina Talia, en marge du sommet du FIP. "Pour les Etats insulaires de basse altitude, c’est une question de survie", a-t-il ajouté.

    "Un combat pour leur survie"

    La détresse des pays du Pacifique a pu être ignorée par le passé, notamment du fait de leur isolement et de leur moindre poids économique. La région est considérée par les chercheurs comme le révélateur de ce qui pourrait survenir dans d’autres régions du monde. "Ce nouveau rapport confirme ce que les dirigeants du Pacifique disent depuis des années", estime le chercheur australien sur le climat Wes Morgan auprès de l’AFP. "Le changement climatique constitue leur principale menace en matière de sécurité. Les nations du Pacifique sont engagées dans un combat pour leur survie, et mettre un terme à la pollution du climat est essentiel pour leur avenir."

    Entourés de millions de kilomètres carrés d’océan, les pays du Pacifique Sud sont particulièrement menacés par la montée des eaux. La grande majorité de ses habitants résident à moins de cinq kilomètres de la côte, selon les Nations unies. La hausse du niveau des mers submerge les terres, réduisant les sources essentielles d’eau et de nourriture. La température plus élevée de l’eau conduit par ailleurs à des catastrophes naturelles plus violentes, tandis que l’acidification des océans affecte la chaîne alimentaire marine.

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