- Anthony Tejero | Crée le 05.12.2023 à 11h21 | Mis à jour le 05.12.2023 à 11h47ImprimerL’Académie militaire du Pacifique pourrait être implantée à Nouméa. Photo Anthony TejeroEn marge de sa participation au sommet régional des ministres de la Défense, Sébastien Lecornu a dévoilé quels pourraient être les contours de la fameuse Académie de formation des militaires du Pacifique, annoncée en juillet dernier par le président de la République Emmanuel Macron.
C’était l’une des annonces marquantes d’Emmanuel Macron, lors de son discours sur la place des Cocotiers, en juillet dernier : la Nouvelle-Calédonie, et plus particulièrement Nouméa, accueillera une académie du Pacifique pour "former des militaires de la région".
Depuis, peu d’informations et de précisions ont circulé autour de ce projet. "Il s’agit d’une annonce présidentielle qui méritait, entre-temps, d’être retravaillée et qui nécessite d’abord au ministre des Armées d’en parler directement avec ses homologues au cours de ce sommet des ministres de la Défense", a notamment glissé aux Nouvelles, Yann Latil, le commandant supérieur des Fanc (Forces armées de Nouvelle-Calédonie).
Pour autant, avant même la tenue de ce rendez-vous, Sébastien Lecornu a précisé à la presse quels seront les contours de cette académie.
Drones et menaces cyber
Tout d’abord, cette instance permettra aux armées des pays partenaires de la région (Australie, Fidji, Nouvelle-Zélande, Papouasie-Nouvelle-Guinée, Tonga ou encore Chili) de pouvoir bénéficier de l’expérience en se déplaçant sur sur le Caillou à l’occasion de formations spécifiques
"Ce sont souvent des armées qui ont des besoins de formation importants, soit sur des formations classiques de militarité, de commandement pour les officiers par exemple, soit sur des missions de formation plus spécifiques, annonce la ministre des Armées. Cela peut porter sur les activités nautiques, sur le génie ou encore sur des nouvelles technologies, dont les drones. Pour prendre un exemple très concret : les pays du Pacifique ne sont pas exempts potentiellement de menaces cyber, à l'avenir."
Avec son patrouilleur Auguste Bénébig, l’armée française bénéficie de compétences qui pourraient intéresser certains de ses homologues de la région. Photo Anthony TejeroAutant de formations que le ministre ambitionne de pouvoir ponctuellement "décentraliser" de la Nouvelle-Calédonie afin de les dispenser directement sur place. "Nous allons essayer d’avoir des détachements de formation qui vont circuler dans la région, et nous en reparlerons, mardi (à l’occasion du sommet régional des ministres de la Défense), poursuit Sébastien Lecornu, qui souhaite que cette académie soit également "capable" d’envoyer des sections composées de militaires de réserve, un dispositif que l’État espère d’ailleurs renforcer à l’avenir sur le Caillou.
Ouvrir les écoles militaires aux Océaniens
Enfin, cette académie poursuit un troisième objectif : donner davantage de place aux Océaniens dans les rangs de l’armée française au sein de ses écoles.
"Dans ces écoles d’officiers et de sous-officiers, comme Saint-Cyr, Saint-Maixent ou encore Salon de Provence, pour les aviateurs, pour l’école navale, etc., classiquement et historiquement, nous ouvrons des places et des postes. Nous le faisons beaucoup pour le Proche et le Moyen-Orient, énormément pour l’Afrique, mais en fait si on regarde bien, historiquement nous avons souvent tourné le dos à l’Océanie, constate Sébastien Lecornu, qui entend, grâce à la création de cette académie, réparer ce manquement : "C’est là où la feuille de route du président de la République sur l’Indopacifique commence à devenir très concrète en matière militaire, mais sur des choses qui correspondent à ce que les partenaires attendent. L’idée, c’est de se dire que si vous êtes jeune officier fidjien et que vous devenez aspirant sous-lieutenant à Saint-Cyr, l’État vous fera de la place et cela pour le coup, c’est évidemment une vraie nouveauté."
"Une feuille de route d’influence française"
Une initiative qui traduit également la volonté pour la France d’étendre son influence dans la zone. Une position parfaitement assumée par le ministre : "D’aucuns diront que c’est pour de l’influence française, oui. C’est aussi une feuille de route d’influence mais qui correspond à chaque fois à des besoins exprimés par les partenaires sur des choses éminemment concrètes. Il faut aussi faire vivre notre diplomatie."
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