- Baptiste Gouret | Crée le 11.01.2024 à 19h50 | Mis à jour le 11.01.2024 à 19h50ImprimerLe débat d’orientations budgétaires s’est tenu ce jeudi, au Congrès, en présence des membres du gouvernement. Photo Baptiste GouretÉtape obligatoire avant le vote du budget, le débat d’orientations budgétaires s’est tenu ce jeudi 11 janvier au Congrès. Il met en évidence des défis majeurs pour les comptes de la Nouvelle-Calédonie en 2024, face auxquelles les élus, en désaccord sur la méthode à employer, ont exprimé un besoin de consensus.
C’est un plan pour "redresser les finances publiques de la Nouvelle-Calédonie" qui a été présenté aux membres du Congrès, ce jeudi 11 janvier. Une vision à court et moyen terme pour envisager une sortie de crise. Pas une mince affaire. Car "si au niveau budgétaire, c’est déjà compliqué, il y a un autre élément qui ne doit pas nous échapper : le problème de trésorerie de la Nouvelle-Calédonie, qui est dans le négatif de 11 milliards", a d’emblée alerté Yannick Slamet, en charge du budget et des finances pour le gouvernement, lors du débat d’orientations budgétaires qui se tenait au Congrès.
Besoins de financement à court terme
Plusieurs indicateurs donneraient pourtant des raisons d’espérer. Outre un contexte économique plus positif que prévu (ralentissement de l’inflation, maintien de la consommation, hausse de l’emploi salarié…), les ratios financiers de la Nouvelle-Calédonie marquent une légère amélioration (taux d’endettement en baisse, épargne brute doublée…). Mais ces bonnes nouvelles ne sont rien à côté des problématiques auxquelles la collectivité va devoir faire face à court terme. La rupture de trésorerie menace la caisse locale de retraite (CLR), le financement du Ruamm, toujours l’objet d’un projet de réforme controversé, n’est pas assuré, tout comme celui d’Enercal. Pour répondre à ce besoin de financement, le gouvernement a multiplié les projets de réforme. Mais seules celles votées pourront être inscrites au budget 2024, soit 700 millions de recettes supplémentaires, loin des 7,3 milliards de rendement potentiel des neuf autres projets (Ruamm, taxe sur le sucre, impôt sur le revenu…) toujours en cours d’examen.
"Si je devais formuler un souhait, c’est qu’au premier trimestre nous soyons parvenus à adopter l’ensemble de ces textes", a signalé Louis Mapou, président du gouvernement. Un "matraquage fiscal" dénoncé par les groupes Rassemblement et Loyalistes. "On ne peut pas tondre éternellement le mouton, a averti Philippe Blaise, des Loyalistes. On nous annonce des augmentations d’impôts, mais on n’a pas l’impression d’être dans le pilotage d’un pays par la collectivité à la manœuvre". Son collègue et député Nicolas Metzdorf a également considéré que le gouvernement faisait "simplement face aux difficultés avec la fiscalité" sans ligne politique claire ni plan global.
Recherche de consensus
Des oppositions sur la méthode à employer qui n’ont pas empêché l’ensemble des élus d’exprimer une volonté d’unité afin d’éviter le pire. "Jamais la Nouvelle-Calédonie n’a été face à une telle difficulté, aggravée par les questions institutionnelles, a analysé Philippe Michel, de Calédonie ensemble. Le mur se rapproche, et il n’y a qu’ensemble qu’on pourra l’éviter, le temps nous est compté." C’est en ce sens que les groupes Rassemblement et Loyalistes ont déposé un vœu pour demander l’organisation d’un séminaire réunissant l’ensemble des forces politiques "afin d’établir une vision partagée en matière de difficultés économiques et trouver des solutions communes", a annoncé Virginie Ruffenach, présidente du Rassemblement. "Je suis content de constater que les élus de la Nouvelle-Calédonie souhaitent travailler ensemble", a salué Louis Mapou.
Une volonté de collaborer qui s’est traduite par le vote, à l’unanimité, de la délibération relative au débat d’orientations budgétaires.
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