- Baptiste Gouret | Crée le 17.01.2024 à 17h30 | Mis à jour le 17.01.2024 à 17h44ImprimerUne seconde proposition de vœu demande l’autorisation d’importer des produits contenant du CBD sur le territoire, à l’image de cette huile. Photo Archives LNC/P. Ch.Une proposition de vœu sera examinée ce jeudi au Congrès pour demander le retrait du cannabidiol (CBD) de la liste des produits stupéfiants. Autorisée dans l’Hexagone, cette substance active issue du cannabis est reconnue pour ses effets thérapeutiques. Son autorisation sur le Caillou pourrait également ouvrir la voie au développement d’une filière de chanvre locale. Explications.
Sera-t-il bientôt possible de se procurer légalement du CBD en Nouvelle-Calédonie ? C’est en tout cas ce que demandent sept élus du Congrès issus des groupes Rassemblement et Union calédonienne à travers une proposition de vœu qui sera examinée en séance publique, ce jeudi 18 janvier.
Substance active issue du cannabis, le cannabidiol, plus connu sous l’acronyme CBD, a été autorisé dans l’Hexagone en décembre 2021. Sur le Caillou, elle demeure interdite, classée sur la liste des substances stupéfiantes au même titre que le THC, l’autre molécule issue de la plante de cannabis ou de chanvre. "Ce sont pourtant deux molécules bien différentes, le CBD n’a aucun effet psychotrope contrairement au THC", souligne Virginie Ruffenach, présidente du groupe Rassemblement et à l’origine de la proposition de vœu.
Aucune dépendance
C’est déjà ce qu’avait considéré la Cour de Justice de l’Union européenne, en 2020, demandant à la France de revoir sa position sur le cannabidiol. Même s’il dispose d’effets psychoactifs, puisqu’il agit sur le cerveau, "le CBD n’entraîne pas de dépendance", indique par ailleurs la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca). "Les Calédoniens sont privés d’une molécule qui peut soulager certaines douleurs", signale Virginie Ruffenach. L’élue fait ici référence aux effets thérapeutiques et relaxants étudiés et validés par les autorités sanitaires, notamment dans le traitement des crises d’épilepsie. Citant des études de mars 2020 et juillet 2021, la proposition de vœu déposée au Congrès fait également mention d’un intérêt "dans la lutte contre les addictions et notamment celle au THC ou même à la cocaïne". Pour les porteurs du vœu, le déclassement du CBD de la liste des produits stupéfiants répond donc à un enjeu de santé publique.
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La proposition est accompagnée d’une autre demande faite au Congrès : autoriser l’importation en Nouvelle-Calédonie de produits contenants du CBD. Alors que "de nombreux consommateurs en cachent dans leur valise en revenant de France" ou en commandent illégalement en espérant esquiver les douanes, les élus veulent mettre en place un marché régulé en autorisant à la vente "uniquement l’huile, la tisane et les sprays certifiés UE". Un moyen de s’assurer que les produits consommés présentent un taux de THC inférieur à 0,3 %, comme l’exige la réglementation européenne. "L’importation des feuilles de CBD restera interdite, car on ne peut pas s’assurer du taux de THC qu’elles contiennent", ajoute Virginie Ruffenach.
Au-delà de l’aspect sanitaire, le CBD pourrait également représenter une opportunité économique. Dans une troisième proposition de vœu, les élus demandent au gouvernement d’étudier la possibilité de créer une filière chanvre en Nouvelle-Calédonie. "On pourrait ainsi fabriquer nos propres produits contenant du CBD à partir de semences certifiées", suggère Virginie Ruffenach. Le chanvre peut également être utilisé dans l’élaboration de matériaux de construction et de fibres.
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