- Baptiste Gouret | Crée le 18.11.2023 à 06h00 | Mis à jour le 18.11.2023 à 06h00ImprimerChristophe Dabin, le président du Centre territorial olympique et sportif (CTOS) l’affirme : "On a l’ambition de gagner ces Jeux". Photo Baptiste GouretAlors que la XVIIe édition des Jeux du Pacifique s’est ouverte vendredi aux îles Salomon, le président du Comité territorial olympique et sportif (CTOS) revient sur la préparation des athlètes ces derniers mois, évoque les difficultés rencontrées dans certaines disciplines et dévoile les objectifs fixés par le comité, de plus en plus exigeant avec le niveau des athlètes.
En seize éditions des Jeux du Pacifique, la Nouvelle-Calédonie s’est imposée à treize reprises. L’ambition est-elle d’atteindre les 14 victoires lors de cette 17e édition ?
Oui, on a l’ambition de gagner ces Jeux. C’est une compétition importante qui permet de montrer nos compétences et le niveau de performance de notre équipe. En sachant que, de Jeux en Jeux, c’est un objectif qui devient de plus en plus difficile à atteindre.
Pour quelles raisons ?
En partie parce que l’Australie et la Nouvelle-Zélande participent aujourd’hui à une dizaine de disciplines, même s’ils n’amènent pas forcément leur meilleure équipe. Et puis, les pays préparent différemment leurs athlètes. Ils se préparent en Europe ou aux États-Unis, ce qui fait que le niveau de performance augmente. C’est un avantage que nous étions à peu près les seuls à avoir auparavant, mais qui s’est étendu aux autres pays du Pacifique.
"L’équipe de rugby n’a pas le niveau pour participer aux Jeux"
En 2019, la Nouvelle-Calédonie avait décroché 183 médailles. Est-ce que vous vous êtes fixé un objectif chiffré pour ces nouveaux Jeux ?
Non. On a demandé aux disciplines quelles étaient leurs attentes, mais on n’a pas voulu chiffrer. Nous savons cependant que certaines disciplines sont extrêmement pourvoyeuses de médailles, telles que la natation, le karaté, le judo, le triathlon, le golf, l’athlétisme… On mise aussi sur d’autres sports, comme le tennis de table, le tir à l’arc ou encore l’haltérophilie, où on part pour la première fois avec une équipe de huit athlètes, ce qui montre notre progression.
Le Caillou sera représenté dans 19 des 24 disciplines au programme. Quels sont les cinq sports auxquels la Nouvelle-Calédonie ne participera pas ?
Il y a le touch rugby, le rugby à neuf, le hockey sur gazon et le netball, qui ne sont pas pratiqués en Nouvelle-Calédonie. La seule discipline pratiquée mais pour laquelle nous avons fait le choix de ne pas participer, c’est le rugby à sept.
Pourquoi avoir fait ce choix ?
L’objectif que nous avons fixé il y a trois ans prévoit que les sportifs montrent un certain niveau de performance et de compétitivité pour participer aux Jeux. On a également beaucoup tenu compte des résultats de chaque discipline lors des Jeux précédents. En 2016, nous avons adopté un règlement qui établit avec précision les critères de participation. Le rugby ne les remplissait pas. Du côté des filles, il n’y a pas de championnat, alors qu’une des conditions fixées est l’organisation d’un championnat les deux années précédant les Jeux. Pour les garçons, la difficulté c’est le niveau très élevé du rugby à sept aux Jeux du Pacifique, qui équivaut à un niveau international, notamment avec la présence de l’Australie, la Nouvelle-Zélande, Tonga, Fidji, les Samoa… On pense que l’équipe calédonienne n’a pas le niveau, sachant qu’ils avaient fini huitième sur neuf aux derniers Jeux.
"Les disciplines doivent prendre conscience de l’importance des Jeux"
Qu’est-ce qui vous a poussé à instaurer ces différents critères ?
À la suite des jeux de 2015 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, on s’est rendu compte qu’un certain nombre de choses n’allaient pas. C’est à ce moment-là que nous avons décidé d’élaborer un règlement, adopté par toutes les ligues. L’idée était de dire qu’on ne se rend plus aux Jeux pour se promener, mais pour performer et briller. La préparation est donc importante mais aussi le niveau.
Pour certaines disciplines, il semble que vous ayez eu du mal à constituer une équipe complète. Le tennis part notamment avec trois garçons, au lieu de quatre, et sans fille. Comment l’expliquer ?
C’est aux disciplines que revient la tâche de préparer et contacter les athlètes pour concevoir l’équipe la plus compétitive possible. Il existe effectivement une grosse problématique, comme pour le tennis, sur les relations qu’entretiennent les ligues avec leurs athlètes expatriés.
C’est important car, soyons honnêtes, vous ne pouvez pas demander à un athlète de participer aux Jeux si vous n’avez jamais été en contact avec lui de l’année. C’est un problème de fond que certaines ligues doivent régler. Après, on fait face à une autre problématique : la période des Jeux. Habituellement, ils ont lieu en août-septembre. Cette année ils se tiennent en novembre, en pleine période d’examens pour certains athlètes.
Cette compétition reste-t-elle toujours aussi populaire auprès des athlètes ?
Oui, du côté des athlètes, ils se battent tous pour être présents. Les difficultés auxquelles on fait face concernent surtout les disciplines, qui doivent prendre conscience de l’importance des Jeux du Pacifique pour la Nouvelle-Calédonie et les intégrer comme une priorité dans leur plan sportif de mandature, au même titre que les championnats de France ou d’Europe pour d’autres.
"65 % des athlètes vont vivre leurs premiers Jeux du Pacifique"
Comment avez-vous suivi la préparation des athlètes ?
Depuis deux ans, un plan de performance mis en place par le CTOS est suivi par les disciplines. Notre chargé de mission les a aidées à le mettre en place. C’est ce qui nous a permis de prendre des décisions, parfois difficiles, mais motivées par des éléments bien réels. On a ainsi une vision précise du niveau de forme des équipes.
Quelles différences observez-vous entre la délégation calédonienne d’aujourd’hui et celle des derniers Jeux, en 2019 ?
Déjà, c’est une délégation moins nombreuse. Ensuite, elle est extrêmement renouvelée : 65 % des athlètes vont vivre leurs premiers Jeux du Pacifique. Sur la moyenne d’âge, on reste sur ce qu’on a connu, environ 25 ans. Autre donnée importante : nous ne sommes que la sixième délégation en nombre, sur les 24 pays représentés.
En termes d’infrastructures sportives, les Salomon partaient de loin. Avez-vous pu découvrir les installations ?
Le chef de mission et le président de la commission des Jeux se sont rendus sur place fin septembre-début octobre. Toutes les infrastructures sont prêtes. Ça nous a permis de découvrir le lieu d’hébergement de la délégation calédonienne et de prendre les derniers contacts. J’ai une équipe sur place depuis lundi pour préparer l’arrivée. Ils ont vu le village et confirment qu’on va profiter de très bonnes conditions.
Au-delà des 279 athlètes, combien de personnes composent la délégation calédonienne ?
Il y a également 77 coachs, encadrants et responsables. Ensuite, il y a une délégation générale, composée d’une trentaine de personnes, dont notre équipe médicale, une autre en charge du village et de la logistique et enfin une équipe chargée de la communication et de la coordination.
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