- JR | Crée le 05.07.2022 à 18h45 | Mis à jour le 05.07.2022 à 18h45ImprimerLe cercle blanc représente la zone d’échouage. Les limites en orange, le parc naturel. Photo province SudLe propriétaire d’un bateau échoué sur le récif Sud de l’îlot Kouaré, a été condamné en appel à un an de prison avec sursis et cinq millions de dommages et intérêts à verser à la Province.
L'affaire aura duré cinq ans. Cinq années durant lesquelles la province Sud a tenté à maintes reprises de faire retirer un bateau par son propriétaire qui l'avait laissé s'échouer au large du grand lagon Sud, dans une aire protégée et inscrite au patrimoine mondial de l'Unesco.
C'est à proximité du récif de l'îlot Kouaré que ce navire échoue le 25 mai 2017 dans des circonstances inconnues. Aussitôt, la province Sud met en demeure le propriétaire de procéder à des opérations de déblayage et d'assainissement du navire (pompage du gasoil, récupération des batteries, etc.) ainsi qu'au retrait du bateau dans un délai de trois jours.
L'intervention de pompage du fioul et de récupération des effets personnels est bien effectuée, sauf celle du déséchouage du bateau qui finit par se disloquer. Malgré les nombreuses relances des gardes nature et de la province, la situation stagne. En 2018, la structure du bateau et des débris sont retrouvés à dix mètres de profondeur et à deux cents mètres du lieu d'échouement.
"L'enquête ordonnée par le parquet établit ensuite qu'à la place d'un déséchouage, les restes du navire ont simplement été tractés à proximité et coulés", précise la province. Le prévenu a écopé d'une peine d'un an de prison avec sursis et de cinq millions de francs de dommages et intérêts. Une peine rare en matière d'environnement, "motivée par sa valeur d'exemple" ainsi que "la mauvaise foi constante" du propriétaire, mentionne le compte rendu de la Cour d'appel. C'est la direction du développement durable des territoires de la province Sud, constituée en partie civile qui sera indemnisée au titre du préjudice écologique. La province a mis en évidence les atteintes mécaniques sur les coraux causées par le tractage et la pollution chimique, avec risque d'ingestion par la faune. "La somme versée couvrira l'intervention de remise en état prévue", indique la collectivité.
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