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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 28.11.2024 à 12h45 | Mis à jour le 28.11.2024 à 12h45
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    Alain Descombels, président du Rassemblement national en Nouvelle-Calédonie, a organisé une conférence de presse, ce jeudi 28 novembre, pour présenter les mesures listées par son parti dans le cadre des réflexions sur l’avenir du pays. Photo Baptiste Gouret
    Le bureau politique du Rassemblement national de Calédonie, présidé par Alain Descombels, demande à être convié à la table des discussions avec l’État et les partenaires locaux. Le parti a élaboré un document de travail listant une série de propositions économiques, sociales et statutaires.

    Quel rôle peut jouer le Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie dans les discussions sur l’avenir institutionnel du territoire ? Malgré leur faible score aux dernières législatives (4,5 %), les représentants de la structure locale du parti restent convaincus de la légitimité de leur présence à la table des négociations. Pour son président, Alain Descombels, le poids du Rassemblement national dans l’Hexagone fait de la branche calédonienne un partenaire incontournable. "Les Calédoniens finiront par se tourner vers ceux qui ont le pouvoir au niveau national", présage Alain Descombels, misant sur un "renversement du gouvernement" français et une prise de pouvoir du RN.

    La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée, Marine Le Pen, "est donc intervenue auprès du Premier ministre pour demander officiellement qu’on participe à toutes les réunions locales", rapporte ce dernier, qui déplore que les élus locaux cherchent à écarter les représentants calédoniens du parti. "Ils demandent tous des entretiens avec Marine Le Pen dès qu’ils vont à Paris, par contre ils ne veulent pas discuter avec nous."

    Un document comme "base de travail"

    C’est dans ce contexte que la structure locale du RN a élaboré un document de travail, en lien étroit avec les responsables du bureau national, et notamment Marine Le Pen "qui gère en direct le dossier calédonien". Cette "feuille de route", déjà transmise à "certains indépendantistes et loyalistes", se veut une "base de travail" amenée à évoluer. Le document liste une série de propositions portant sur des enjeux majeurs pour la Nouvelle-Calédonie, tels que le nickel, l’énergie, l’éducation ou encore le futur statut de l’archipel.

    Le parti mise sur plusieurs mesures fortes : la renégociation du pacte nickel, la construction de réacteurs nucléaires, l’implantation d’une base militaire sur le territoire ou encore le retour de la compagnie Air Austral… Pour parvenir à transformer le modèle économique et social calédonien, le Rassemblement national de Nouvelle-Calédonie compte également beaucoup sur l’intégration du pays à l’Union européenne et l’adoption de l’Euro comme monnaie unique. "Ça représente un véritable intérêt économique sur le plan touristique mais aussi sur les importations", justifie Alain Descombels. Les moyens financiers de l’UE pourraient aussi servir à relancer la filière du nickel, devenue particulièrement stratégique pour le Vieux continent.

    Une "liste citoyenne" aux provinciales

    Quant à la question du futur statut de la Nouvelle-Calédonie, le Rassemblement national réaffirme sa volonté de maintenir le territoire au sein de la République, mais cette fois à travers un "statut évolutif". En plus de garantir un certain nombre d’acquis issus des précédents accords (provinces, compétences, autonomie, citoyenneté locale…), cette nouvelle "loi constitutionnelle" souhaitée par le parti pourrait contenir plusieurs "dispositifs optionnels" : l’élargissement du corps électoral, la modification du nombre de provinces, une nouvelle répartition des compétences… Ce document d’orientation pourra ensuite "être modifié au fil du temps avec l’accord des citoyens de Nouvelle-Calédonie". Le statut ne deviendrait définitif qu’au bout d’une période à définir, "30 ou 40 ans", envisage Alain Descombels. "Il faut qu’on prenne le temps. On a bien ce qu’il se passait quand on posait une date butoir. Si on décide une nouvelle fois d’imposer un statut définitif, on se tire une deuxième balle dans le pied."

    Le mouvement portera ce "projet commun" lors de sa campagne pour les prochaines élections provinciales de novembre 2025. Un scrutin pour lequel le Rassemblement national entend présenter une "liste citoyenne".

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