- A.T. | Crée le 14.10.2021 à 17h50 | Mis à jour le 14.10.2021 à 18h37ImprimerDaniel Goa, président de l'Union calédonien, a participé à la visite de Sébastien Lecornu, à Ouvéa. Photo Y. M.L'Union calédonienne s'oppose à la "position" du ministre des Outre-mer qui s'orienterait vers un maintien du référendum le 12 décembre.
Le parti indépendantiste adresse une lettre à Sébastien Lecornu, actuellement en visite sur le Caillou, pour déplorer "la position" du ministre sur la date du troisième référendum, qui pourrait être maintenue au 12 décembre, malgré la crise sanitaire.
"Nous y décelons un certain empressement, estime Daniel Goa, qui rappelle que la date du 12 décembre "constituait une importante concession des indépendantistes" alors que l'UC et le FLNKS plaidaient pour un scrutin en 2022. Si ces partis "se sont pliés à cette contrainte", c'est parce qu'ils estimaient "tout de même possible de faire une campagne courte mais plus intense et dynamique". Or en raison de la crise sanitaire, l'UC prévoit que la campagne ne pourrait pas durer plus de quatre ou cinq semaines et qu'une période aussi courte "n'est plus acceptable".
Le parti demande ainsi le report du référendum et avertit des "conséquences potentielles" si la date du 12 décembre était maintenue "coûte que coûte" : "Les indépendantistes ne manqueront pas d'inciter à une non-participation de leur électorat, annonce Daniel Goa. Il en résultera évidemment une écrasante victoire du Non, dans une proportion qui discréditera totalement la consultation."
La réponse du ministre
Interrogé à ce sujet, ce jeudi, lors de son déplacement à l'usine du Sud, Sébastien Lecornu a pris le temps de répondre, en jugeant bon de préciser d'abord qu'il "continue les consultations, parfois officielles, parfois officieuses" sur la question. "J'invite chacun à regarder les impacts d'un report. Penser qu'un report est neutre, ce serait mentir. Il a forcément un impact sur les questions financières du pays, sur l'après-accord de Nouméa sur la capacité à documenter le Oui et le Non, à écrire le fameux projet lié à la consultation d'ici 2023 en cas de oui ou de Non, énumère Sébastien Lecornu, qui en appelle "au calme et au sang froid sur cette affaire de calendrier référendaire. On saura prendre la meilleure décision pour le pays, mais avec la part d'humilité qui va aussi avec la situation sanitaire. (...) Le temps qu'on passe encore à débattre du maintien ou non de la date, c'est autant de temps de perdu sur lequel on ne travaille pas sur d'autres sujets essentiels comme la réduction des inégalités, comment mieux considérer le système coutumier dans les organisations sociales, dans la réflexion sur une réforme de la fiscalité dont le pays pourrait avoir besoin, sur des solutions de long terme pour résoudre les problèmes financier, etc."
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