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    Economie
  • Baptiste Gouret | Crée le 24.10.2024 à 16h10 | Mis à jour le 24.10.2024 à 16h14
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    La présidente de la province Sud, Sonia Backès, a déploré l’absence de soutien financier de Bercy, ce jeudi 24 octobre lors du débat d’orientations budgétaires pour l’année 2025. Photo Baptiste Gouret
    Les projections financières présentées au débat d’orientations budgétaires, qui s’est tenu ce jeudi en assemblée de province Sud, ont abouti à un constat partagé par une majorité d’élus : aucun budget 2025 ne pourra être élaboré sans une aide de l’État, le seul aujourd’hui en mesure d’éviter "l’effondrement du pays".

    Pour une collectivité qui risque la cessation de paiements dans trois semaines, débattre des orientations budgétaires pour l’année 2025 semblait particulièrement dérisoire. Les élus, réunis en assemblée de province ce jeudi 24 octobre, ne s’y sont d’ailleurs pas trompés. Personne n’est venu questionner l’exécutif sur les arbitrages budgétaires envisagés pour l’année prochaine, tant ces derniers semblent inconcevables.

    Comment imaginer la suppression de toutes les bourses, la fermeture des parcs provinciaux, des dispensaires, le passage à 30 élèves par classe ou encore la fin du remplacement des enseignants ? "Le sujet n’est pas de disserter de la façon dont on élabore un budget dans ces conditions, a d’ailleurs fait remarquer Philippe Michel, de Calédonie ensemble. Toutes ces mesures sont inenvisageables car ça signifierait que le pays entier s’effondrerait de manière pure et simple."

    Bercy, "fossoyeur de la Nouvelle-Calédonie"

    Ces pistes d’économies sont le fruit d’un exercice hasardeux réalisé par les services provinciaux pour présenter, sans même y parvenir, un budget 2025 à l’équilibre en tenant compte de la perte de recettes fiscales estimée à 17,8 milliards de francs en raison des exactions. Une baisse de 31 % du budget de la Maison bleue qui "nous fait revenir aux recettes fiscales de 2004, soit un recul de vingt ans avec ce qu’il s’est passé le 13 mai", a exposé Sonia Backès, présidente de la province Sud.

    Aucun élu n’étant prêt à faire le choix, intenable, de détruire la quasi-totalité des services publics, reste une option : solliciter une nouvelle fois le concours de l’État. "Si ce débat peut avoir une utilité, c’est celle d’alerter urgemment l’État sur l’effondrement total qui est en train de se produire en Nouvelle-Calédonie faute d’une aide à la hauteur des enjeux", a insisté Philippe Michel. Le prêt de 500 millions d’euros (60 milliards de francs) auprès de l’AFD inscrit au projet de loi de finances 2025 servira en grande partie (440 millions d’euros) à rembourser les avances déjà consenties par l’État en 2024. Le ministre des Outre-mer, François-Noël Buffet, a bien garanti l’inscription de nouveaux amendements, restés jusqu’ici à l’état de promesses. "On a un décalage réel entre les déclarations politiques et ce qu’il se passe avec Bercy [ministère de l’Économie et des finances NDLR], qui se positionne comme le fossoyeur de la Nouvelle-Calédonie", a fustigé Sonia Backès. "On ne peut pas affirmer politiquement des choses et que des fonctionnaires fassent le contraire de la volonté politique affichée", a abondé Virginie Ruffenach, du groupe Rassemblement. "L’État ne peut pas nous laisser mourir", a renchéri Muriel Malfar-Pauga (Avenir en confiance).

    "La CCAT a fait de nous des mendiants"

    Mais Bercy n’a pas été le seul acteur pointé du doigt au cours de ce débat d’orientations budgétaires. Des élus non-indépendantistes ont tenu à rappeler à qui incombait, selon eux, la responsabilité d’une telle situation financière. "Qui sont les vrais coupables ? Qui ont mis les Calédoniens dans une situation d’appauvrissement ? C’est la CCAT et ceux qui l’ont soutenue, s’est agacée Nina Julié (Générations NC). Derrière l’image d’un combat pour la dignité, ils ont fait de nous des mendiants", a dit l’élue, exigeant également de l’État "sa protection" pour éviter au pays de revivre une telle insurrection.

    Côté indépendantistes, Aloisio Sako (FLNKS-Sud) a évoqué "les atouts" de la Nouvelle-Calédonie, "un des pays les plus riches de la région", sur lesquels il faudrait miser pour relancer l’économie, et ainsi se passer de l’aide de la France. En attendant, "je vous demande de tout faire pour que les droits fondamentaux de chaque citoyen soient sauvegardés", a requis l’élu indépendantiste. Avec 17,8 milliards de recettes en moins et sans une aide de l’État, "ce sera tout simplement impossible", lui a répondu Sonia Backès.

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