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    Environnement
  • AFP | Crée le 11.01.2024 à 12h02 | Mis à jour le 11.01.2024 à 12h06
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    Selon Copernicus, sur les quelque 30 700 jours écoulés depuis 1940, les 46 journées les plus chaudes ont été mesurées en 2023. Photo Archives AFP
    C’était attendu, c’est désormais confirmé : 2023, marquée par un cortège de désastres climatiques inédits, est bien l’année la plus chaude de l’Histoire, flirtant pour la première fois sur une année entière avec la limite de 1,5°C de réchauffement climatique fixée par l’accord de Paris.

    Avec une température moyenne de 14,98°C, l’année écoulée a été 1,48°C plus chaude que le climat de l’ère pré-industrielle (1850-1900), a annoncé en début de semaine l’observatoire européen Copernicus dans son bilan annuel. Le nouveau record dépasse d’une large marge (0,17°C) le précédent, pourtant récent, de 2016.

    Derrière cette mesure s’égrène une longue liste de catastrophes climatiques, alimentées par les émissions de gaz à effet de serre de l’humanité : incendies massifs au Canada, sécheresses extrêmes dans la Corne de l’Afrique ou au Moyen-Orient, canicules estivales inédites en Europe, aux Etats-Unis et en Chine, chaleurs hivernales record en Australie ou en Amérique du Sud, précipitations dévastatrices, ouragans renforcés, etc.

    Si les données annuelles de Copernicus remontent à 1850, les températures relevées en 2023 "dépassent probablement celles de toutes les périodes depuis au moins 100 000 ans", connues grâce aux cernes des arbres ou aux carottes de glaces, a commenté Samantha Burgess, cheffe adjointe du service changement climatique (C3S) de Copernicus.

    En 2023, "les records climatiques sont tombés comme des dominos", a-t-elle ajouté.

    Accord de Paris dépassé ?

    Le bilan annuel est publié un mois après la Conférence climatique des Nations unies à Dubaï.

    La COP28, chargée d’établir un correctif pour sauver l’objectif 1,5°C de l’accord de Paris, a accouché d’un accord historique ouvrant la voie à l’abandon progressif des énergies fossiles, principales causes du réchauffement climatique, malgré de nombreuses concessions aux puissances pétrolières et gazières.

    "Il est probable" que la barre de 1,5°C de réchauffement sur 12 mois glissants sera mesurée "en janvier ou février 2024", malgré le froid qui traverse l’Europe actuellement, prévoit Copernicus. Cette anomalie doit toutefois être relevée en moyenne sur "au moins 20 ans" pour considérer que le climat mondial a atteint cette limite, rappelle l’observatoire.

    Mais cette perspective se rapproche : le climat actuel s’est déjà réchauffé d’environ 1,2°C par rapport à 1850-1900. Et au rythme actuel d’émissions, le Giec prévoit que le seuil de 1,5°C a une chance sur deux d’être atteint en moyenne dès les années 2030-2035.

    "Cette année extrême […] n’en sera pas une à l’avenir si nous continuons à brûler des énergies fossiles", a réagi la climatologue Friederike Otto, du réseau scientifique World Weather Attribution (WWA).

    Les océans en surchauffe

    L’année, marquée par le début d’El Niño, phénomène synonyme de réchauffement supplémentaire qui devrait atteindre son pic d’ici au printemps, a connu huit mois d’affilée de records mensuels, de juin à décembre. Juillet 2023 détient désormais le record mensuel absolu, suivi par août 2023. "Même sans El Niño, 2023 reste une année très inhabituelle", a souligné Mme Burgess lors d’une visioconférence.

    Sur les près de 30 700 jours écoulés depuis 1940, les 46 journées les plus chaudes ont été mesurées en 2023, toutes l’été dernier, en juillet et août, selon les données de Copernicus analysées par l’AFP.

    Les océans du globe ont eux aussi été en surchauffe de "manière persistante et inhabituelle", avec des records saisonniers constamment battus depuis avril.

    Ces températures, inédites depuis neuf mois, menacent la vie marine, augmentent l’intensité des tempêtes et réchauffent l’atmosphère. Elles sont particulièrement scrutées par les climatologues, compte tenu du rôle majeur de régulateur du climat joué par les océans.

    "Tout d’un coup, on est vraiment complètement sortis de la variabilité naturelle" sans qu’El Niño suffise à l’expliquer, commente pour l’AFP François-Marie Bréon, directeur adjoint du Laboratoire des Sciences du climat et de l’environnement (LSCE).

    Cette hausse a aussi pour effet d’accélérer la fonte des plateformes de glaces flottantes du Groenland et d’Antarctique, cruciales pour retenir l’eau douce des glaciers et empêcher l’élévation massive du niveau des océans.

    Le réchauffement climatique s’accélère-t-il ? "Il est trop tôt pour le dire", a déclaré Carlo Buontempo, directeur du C3S, même si "2023 a été en dehors de ce que nous avions prévu".

    Les tendances pour 2024 "restent réellement incertaines" selon lui, même après la fin de El Niño, dont le pic devrait être atteint d’ici au printemps. Seule certitude pour Copernicus : les températures lors du premier trimestre devraient rester élevées, notamment sur les océans.

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