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  • AFP | Crée le 04.12.2024 à 10h47 | Mis à jour le 04.12.2024 à 10h47
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    Le Premier ministre Michel Barnier était l’invité des 20 heures de TF1 et France2 mardi soir. Photo Thomas SAMSON /AFP
    Le chef de l’Etat ne peut "pas croire" à la censure du gouvernement de Michel Barnier, qui a une nouvelle fois appelé mardi soir (ce mercredi matin) à la "responsabilité" à la veille d’un vote crucial à l’Assemblée. Les spéculations pour Matignon sont elles déjà lancées.

    Éviter la censure alors que le Rassemblement national, en plus de présenter son propre texte, devrait voter la motion de la gauche ? "Je pense que c’est possible", a assuré mardi soir le Premier ministre sur France 2 et TF1. Michel Barnier en a appelé au "réflexe de responsabilité" des députés, en mettant l’accent sur ceux du RN qui devront "rendre des comptes" à leurs électeurs s’ils s’associent à la motion de "l’extrême gauche".

    "On n’est pas dans du marchandage", mais Marine Le Pen est entrée "dans une sorte de surenchère", a asséné le Savoyard, interrogé sur un éventuel dernier geste sur les retraites, pour éviter de devenir mercredi le premier chef du gouvernement renversé par l’Assemblée depuis Georges Pompidou en 1962, détenteur du bail le plus éphémère de la Ve République.

    "Ce n’est pas moi qui suis en cause", mais l’évènement aurait des conséquences : "18 millions" de Français "verront leur impôt sur le revenu augmenter", a prévenu M. Barnier, si son gouvernement venait à être renversé et le budget pas adopté.

    "Cynisme"

    Il a écarté la possibilité d’être renommé en s’interrogeant sur le "sens" d’un tel scénario et l’hypothèse d’une démission d’Emmanuel Macron. "Politique fiction", avait balayé un peu plus tôt le président lui-même, de Ryad où il est en visite d’État. M. Macron a dénoncé un "cynisme insoutenable" du RN s’il votait une motion déposée par la gauche "qui insulte ses électeurs". Argument repris sur TF1 et France 2 par le Premier ministre, texte de la motion du Nouveau Front populaire à la main.

    Quant au PS, il fait preuve d’une "perte de repères complète" en censurant le gouvernement, a accusé M. Macron. Le chef de l’État a cependant, appelé à ne "pas faire peur" en évoquant des risques de crise financière.

    A l’Assemblée, la conférence des présidents a fixé à mercredi 16 heures (jeudi à 2 heures du matin en Calédonie) l’examen des motions de censure déposées par la gauche et le RN. Et pour la cheffe des députés LFI Mathilde Panot, "la chute de Barnier est actée". Le Premier ministre fait "beaucoup de peine à voir", a-t-elle jugée après son passage à la télévision. "Il se débat. Comme un poisson sorti de l’eau. Quitte à s’enfoncer dans la médiocrité et les contre-vérités".

    Marine Le Pen a estimé, de son côté, qu’il "ne pouvait qu’échouer" après avoir inscrit son budget "dans la continuité catastrophique d’Emmanuel Macron".

    "Sursaut"

    Renverser le gouvernement qui a été nommé le 5 septembre serait "une dissolution des esprits", "mais je n’y crois pas", a insisté Emmanuel Macron. "Tout le monde va prendre ses responsabilités", a-t-il ajouté, en se refusant à envisager publiquement les options pour remplacer Michel Barnier à Matignon. Le Premier ministre a enregistré mardi soir le soutien du président (LR) du Sénat Gérard Larcher qui a appelé les députés au "sursaut" pour "dépasser les rancœurs".

    Lundi, le Premier ministre avait engagé sans surprise la responsabilité de son gouvernement sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), assurant avoir été "au bout du dialogue" avec les groupes politiques, y compris le RN. Les gestes annoncés par Michel Barnier pour répondre aux exigences de l’extrême droite n’auront pas suffi. "Je ne croyais pas que (Marine Le Pen) oserait", a lâché le Premier ministre lundi après une conversation téléphonique avec la cheffe de file des députés RN. "C’est le RN qui a obtenu le plus de gains politiques", mais elle "préfère les sacrifier sur le dos des Français", déplore-t-on dans l’entourage du chef du gouvernement. Elle a "un agenda personnel", ajoute-t-on de même source, dans une allusion au procès des assistants du RN au Parlement européen, où Marine Le Pen risque l’inéligibilité.

    Si l’exécutif tombait, la France s’enfoncerait encore plus dans la crise politique créée par la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron en juin.

    Spéculations

    Sur les marchés financiers, les taux d’intérêt auxquels emprunte la France se sont tendus face aux incertitudes. Mais la Bourse de Paris est restée quasi stable, attentiste à la veille du vote. Les spéculations vont déjà bon train sur les successeurs potentiels à Michel Barnier, du ministre des Armées Sébastien Lecornu au centriste François Bayrou dans le camp présidentiel. "Ce n’est vraiment pas le sujet", a répondu M. Lecornu dans Le Parisien, évoquant "le jeu pas toujours bienveillant" de ceux qui font circuler son nom.

    L’équation reste toutefois la même à l’Assemblée : aucune configuration ne semble promettre une majorité pour faire passer un budget pour 2025. Le premier secrétaire du PS Olivier Faure a appelé Emmanuel Macron à nommer un "Premier ministre de gauche", mais ouvert "au compromis" avec le bloc central, en se disant prêt à prendre ses responsabilités pour Matignon.

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