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    Grand Nouméa
  • Anthony Tejero et Baptiste Gouret | Crée le 30.05.2024 à 18h28 | Mis à jour le 30.05.2024 à 20h53
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    Le découragement est palpable parmi les équipes du Korail présentes sur place ce jeudi matin.  Photo Anthony Tejero
    C’est une histoire devenue tristement courante depuis le début des émeutes dans l’agglomération. Au village de Païta, bon nombre d’enseignes ont été pillées ou incendiées. Parmi elles, le supermarché Korail et la quincaillerie voisine où quasiment rien n’est à sauver. Face à ce saccage, le gérant Christophe Vincent, qui devra se séparer de la plupart de ses salariés, ne cache pas sa colère. Témoignage.

    "Nous avons voulu nous défendre avec les armes modernes : des vidéos filmées par nos téléphones. Dès que j’ai compris que le magasin était menacé, j’ai passé le message à mes employés de venir pour tenter de contenir les émeutiers en faisant un barrage humain. Mais l’assaut a été donné avant qu’ils n’arrivent. Nous avons réussi à fuir en défonçant une barrière au volant de notre véhicule."

    Deux semaines après le pillage et le saccage en règle du supermarché Korail, dans le village de Païta, dès le deuxième jour des émeutes, son gérant Christophe Vincent ne décolère pas. Déchets en putréfaction, odeur nauséabonde, réfrigérateurs éventrés, caisses enregistreuses détruites "à coups de chariot élévateur"… L’ampleur des dégradations est impressionnante.

    "Des pick-up remplis de marchandises"

    Cette grande surface commerciale a littéralement été dévastée par des émeutiers puis par une "immense partie" de la population des quartiers alentour qui "a participé à ces vols et à toute cette casse", assure, amère, ce chef d’entreprise, qui a également vu sa quincaillerie subir le même sort, avant d’être incendiée. "Toutes les journées, des pick-up remplis de marchandises allaient et venaient depuis les magasins. Il y avait même des bouchons tant il y avait de véhicules."

    Les pertes se chiffrent à 240 millions de francs rien que pour la marchandise volée dans ces deux enseignes. "Mais 90 % du problème vient des destructions, pas du vol. Dans quelles conditions allons-nous pouvoir rouvrir alors que tout est à reconstruire ? Le matériel est-il encore fiable ? À quel point nos chambres froides qui ont tourné à vide ont-elles été abîmées ? Tout cela devra d’abord être expertisé et contre-expertisé", martèle Christophe Vincent, qui l’affirme : "Je ne reconstruirai rien si je dois mettre un franc de ma poche."

    70 emplois détruits

    S’il se garde bien d’avancer un montant précis, la facture s’avère d’ores-déjà très salée. Pour remplacer les caisses enregistreuses, à commander depuis l’étranger, il faut compter une centaine de millions de francs. Et ce qui peut sembler relever du détail risque vite d’alourdir la note : les étiquettes "électroniques" affichées en rayon pour chaque produit coûtent environ 700 francs l’unité. Or elles sont près de 10 000 à devoir être remplacées. "Chaque jour, nous découvrons de nouvelles conséquences financières. Cela devient monstrueux à la fin", poursuit le gérant de la VSN holding, qui craint de devoir se séparer de 70 de ses 75 salariés.

    Du moins, le temps de la reconstruction qui pourrait prendre un an et demi. Et ce, à condition que les mesures et les aides d’urgence sur lesquelles planche actuellement Bercy, notamment en termes d’assurances, soient jugées "suffisantes" par cet entrepreneur, qui a investi 1,2 milliard de francs dans ce complexe commercial.

    "Des centaines de prélèvements ADN"

    Maigre consolation pour Christophe Vincent : toutes les bandes des vidéos des caméras qui ont enregistré ces pillages sont désormais entre les mains de la gendarmerie. Des "centaines" de traces ADN ont d’ailleurs été prélevées par la police scientifique dans ces deux enseignes. De quoi, espère ce Calédonien, faire avancer l’enquête et traduire devant la justice certains pillards.

    [EN IMAGES]


    De nombreuses vitrines sont explosées. Photo Anthony Tejero


    Les équipes s’attellent désormais "à sécuriser" ce complexe commercial en ruines. Photo Anthony Tejero


    Le dock principal du Korail est sens dessus dessous. Photo Anthony Tejero


    La BCI attenante à la quincaillerie n’a pas été épargnée. Photo Anthony Tejero


    Certains pillards ont justifié leurs actes en raison "de la vie chère", interpellant une énième fois les élus non indépendantistes. Photo Anthony Tejero


    L’ensemble des plantes de la partie jardinerie de la quincaillerie ont également été dérobées. Photo Anthony Tejero


    Une partie de la quincaillerie a été incendiée.  Photo Baptiste Gouret

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