En ce deuxième et dernier jour de procès devant la cour d’assises de l’affaire de Port-Ouenghi, le verdict est tombé assez tôt, en fin de matinée. Le retraité, accusé d’avoir tué par arme à feu un jeune homme de 24 ans qui tentait un cambriolage sur sa propriété, à Boulouparis, a été condamné à une peine de sept ans de prison, soit ce qu’avait requis un peu plus tôt à son encontre le procureur de la République Yves Dupas. Aucun mandat de dépôt (c'est-à-dire de placement en prison à la sortie du tribunal) n'a également été demandé. 

Ce dossier était sans doute le plus attendu de ces dernières sessions d’assises de l’année, tant il avait défrayé la chronique à l’époque des faits, en février 2021. Dans la nuit du 3 au 4 février, à l’aube, des jeunes gens avaient tenté de dérober le pick-up de cet habitant du lotissement de Port-Oenghi. Le propriétaire avait ouvert le feu, tuant l’un des voleurs âgés de 24 ans.

Les faits requalifiés en coups mortels

Mis en examen pour meurtre et soutenu par plus de 1 000 personnes amassées devant le palais de justice, le quinquagénaire avait été placé en détention provisoire avant d’être libéré, fin février, sous surveillance électronique. Quelques mois plus tard, en avril, les jeunes qui ont participé à ce périple avaient écopé de peines allant de quinze mois à trente mois de prison ferme.

L’accusé encourait une peine de 30 ans de réclusion criminelle. Les jurés ont donc penché pour une condamnation à sept ans, ne retenant visiblement pas la qualification de meurtre (qui implique l’intention de tuer), mais reconnaissant plutôt l'accusé coupable de coups mortels. "C'était tout l'enjeu de ce procès et nous sommes complètement satisfaits et très soulagés, glisse l'avocat de la défense, Maître Martin Calmet. Nous souhaitons désormais que l'accusé puisse continuer de purger sa peine jusqu'au bout sous bracelet électronique".