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  • AFP / Par Gerard MARTINEZ | Crée le 11.10.2024 à 09h47 | Mis à jour le 11.10.2024 à 09h47
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    Un homme nettoie les débris après le passage de l'ouragan Milton, à Lakewood Park, en Floride. AFP / GIORGIO VIERA
    Au moins dix personnes ont perdu la vie quand l'ouragan Milton a déferlé dans la nuit sur la Floride, provoquant tornades et inondations, ont annoncé les autorités jeudi. En France, la tempête Kirk a provoqué d'importantes inondations.

    Milton a balayé la Floride d'ouest en est après avoir touché terre mercredi soir. Si le "scénario du pire" semble avoir été évité, une série de tornades inattendues se sont révélées meurtrières.

    Le ministre américain à la Sécurité intérieure Alejandro Mayorkas a déclaré avoir "des informations selon lesquelles au moins 10 personnes" étaient décédées.

    "Selon nous, ces morts ont été causées par les tornades" qui ont frappé cette péninsule du sud-est des États-Unis, déjà meurtrie voici quinze jours par l'ouragan Hélène.

    Malgré tout, les autorités  semblaient soulagées.

    "La tempête fut considérable, mais heureusement le scénario du pire ne s'est pas produit", a déclaré le gouverneur de Floride, Ron DeSantis jeudi matin.

    L'ouragan "s'est affaibli avant de toucher terre, et la submersion marine, de ce que nous savons pour l'instant, n'a pas été aussi importante que celle observée pour l'ouragan Hélène", qui a frappé plusieurs États du sud-est des États-Unis fin septembre.

    Milton a atteint la côte ouest de la Floride mercredi soir en tant qu'ouragan de catégorie 3 - sur une échelle de 5 - et a maintenu des vents puissants en se frayant un chemin à l'intérieur des terres, avant de gagner l'Atlantique jeudi matin.

    Le président Joe Biden et le gouverneur se sont parlé au téléphone jeudi matin pour évoquer la situation, a dit la Maison Blanche.

    "Beaucoup de chance"

    Dans le comté de Sarasota, sur la côte ouest de la Floride, où l'eau est montée de 2,4 à 3 mètres selon le gouverneur, les habitants commencent à sortir pour constater les dégâts. Des branches d'arbres et panneaux de signalisation jonchent les rues.

    "Je pense que nous avons beaucoup de chance", confie Carrie Elizabeth, une habitante, à l'AFP. "Il faudra beaucoup de temps pour nettoyer, mais cela aurait pu être bien pire", assure-t-elle.


    Une grue s'est effondrée sur un immeuble au centre ville de Petersburg, en Floride, après le passage de l'ouragan Milton. AFP / BRYAN R. SMITH

    Joe Biden a cependant appelé sur X la population à "rester à l'intérieur" pour le moment, notamment pour éviter "les lignes électriques à terre, les débris, et les routes emportées".

    Plus au nord, à Saint Petersburg, dans la baie de Tampa, l'ouragan a déchiré le toit du stade de baseball de l'équipe professionnelle locale et a renversé une grue.

    Plus de 3,1 millions de foyers sont privés de courant à travers la Floride, selon le gouverneur.

    Bien qu'il ait quitté la péninsule, l'ouragan continue de produire des vents puissants et des "pluies abondantes" sur le centre et l'est de la Floride, selon le Centre américain des ouragans (NHC).

    Milton était attendu comme "l'un des ouragans les plus destructeurs depuis plus d'un siècle en Floride", avait prévenu Joe Biden mercredi soir.

    Deux semaines après le passage dans la même région de l'ouragan Hélène, qui a fait au moins 237 morts à travers le sud-est des États-Unis (dont au moins 15 en Floride), cette nouvelle tempête inquiétait d'autant plus que les nombreux débris causés par le premier ouragan étaient encore visibles dans les rues, et pouvaient être emportés par les vents.

    "Signal d'alarme"

    La Floride, troisième État le plus peuplé du pays et qui attire nombre de touristes, est habituée aux ouragans.

    Mais le changement climatique, en réchauffant les mers, rend plus probable leur intensification rapide et augmente le risque de phénomènes plus puissants, selon les scientifiques.

    Pour John Marsham, spécialiste des sciences de l'atmosphère, "de nombreux aspects d'Hélène et de Milton correspondent tout à fait" à ce que les scientifiques anticipent en matière de changement climatique.

    "Les ouragans ont besoin d'océans chauds pour se former et les températures record des océans alimentent ces tempêtes dévastatrices", explique-t-il.

    Hélène et Milton "doivent sans conteste servir de signal d'alarme pour tout le monde en matière de changement climatique", dit Kristin Joyce, une habitante de Sarasota.

    Les deux ouragans, survenus à quelques semaines d'une élection présidentielle extrêmement serrée, ont pris une dimension politique, républicains et démocrates s'écharpant au sujet de l'aide aux sinistrés.

    Villes inondées en Seine-et-Marne et Eure-et-Loir après la dépression Kirk


    Une rue de la ville de Coulommiers, en Seine-et-Marne, après les fortes pluies de la tempête Kirk.

    Rues inondées, écoles fermées, logements sinistrés: plusieurs dizaines de personnes ont été évacuées jeudi en Eure-et-Loir et en Seine-et-Marne, départements placés en vigilance rouge crues après les pluies intenses dues au passage de la dépression Kirk.

    Cette vigilance rouge, synonyme de "risque de crue majeure" avec "menace directe" pour la sécurité des personnes et des biens, devait se poursuivre vendredi.

    En Eure-et-Loir, sur le Loir amont placé en vigilance rouge, "des débordements importants sont en cours dans les secteurs de Bonneval et de Saint-Maur-sur-le-Loir", avait averti en début d'après-midi le site gouvernemental spécialisé Vigicrues.

    Dans la soirée, plusieurs rues de Bonneval, surnommée la Venise de la Beauce, étaient totalement inondées et impraticables à la circulation, ont constaté des journalistes de l'AFP.

    "On a un niveau des eaux qui est monté très, très fort puisqu'on a dépassé la crue de 1961 et on est arrivé à 10-12 cm de la crue de 1881, qui était la crue de référence à Bonneval", explique le maire, Eric Jubert, surpris par l'ampleur des inondations.

    Il estime toutefois que le pire est passé car la décrue s'est amorcée dans la soirée, "on a déjà perdu quelques centimètres."

    Une soixantaine de personnes au total ont dû être évacuées, selon M. Jubert, dont une vingtaine étaient hébergées dans la salle des fêtes de la commune de 5 000 habitants, où des lits de camps ont été installés tandis que des agents municipaux distribuent de la nourriture.

    "On est dépassés"

    "Il n'y avait pas d'autre solution, on ne pouvait pas rester", lâche Emilien Alibert, 30 ans, évacué avec sa femme et ses trois enfants. Il raconte que l'eau est montée "très vite", inondant le rez-de-chaussée de sa maison "jusqu'à à peu près la moitié".

    "On a eu de l'eau jusqu'à la taille et on a tout perdu", se désole sa mère, Carole Mauduit, 56 ans, qui habite avec lui."Il faudrait qu'on ait du soutien et de l'aide, parce qu'on est dépassés", dit la sinistrée.

    La tempête a nécessité 3 700 interventions des sapeurs pompiers, a indiqué dans la journée le Premier ministre Michel Barnier, assurant que l’État sera présent "dans la gestion post-crise" de ces événements "très graves".

    En Seine-et-Marne, placée en vigilance rouge crues dès mercredi après-midi, le Grand Morin, affluent de la Marne, est sorti de son lit, submergeant par endroits champs, commerces et routes, et inondant le stade, une usine et des maisons sur la commune de Pommeuse.

    Assis sur une chaise en plastique posée directement dans l'eau brunâtre, Stéphane Quin dit attendre que "l'eau s'arrête de monter". "J'ai 40 cm d'eau dans la cuisine", explique ce menuisier de 53 ans.

    "On sait qu'on est en zone inondable, mais c'est rare que le Grand Morin vienne jusque-là, et c'est quand même la quatrième inondation cette année", déplore-t-il.

    A Crécy-la-Chapelle, au sud de Meaux (Seine-et-Marne), "la ville est sous l'eau" qui est montée "extrêmement rapidement" à partir de 16 heures, a déclaré à l'AFP le premier adjoint au maire, Fabrice Laborde.

    "On prend la crue de Coulommiers. Dans le centre-ville l'eau arrive aux genoux" et "les trois accès à la ville sont coupés", a précisé l'élu de cette ville de 4 800 habitants traversée par le Grand Morin. Au moins une cinquantaine de personnes en difficulté, fragiles ou seules, ont été évacuées, selon lui.

    Mission d'inspection

    Si la dépression Kirk a provoqué le décès d'un plaisancier en Méditerranée, aucun blessé n'était recensé jeudi en Seine-et-Marne ou en Eure-et-Loir.

    La pluie a cessé sur ces départements mais l'épisode devait se poursuivre plus à l'est, et il est "probable que l'eau recommence un peu à monter", a prévenu la ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, lors d'une visite à Coulommiers (Seine-et-Marne), une ville à moitié inondée par "une crue hors norme", selon la mairie.

    Ailleurs sur le territoire, les fortes précipitations depuis mercredi ont pu atteindre 120 à 130 mm dans les Alpes-Maritimes, aggravées par des rafales de vent jusqu'à plus de 110 km/h, perturbant le fonctionnement d'écoles, ainsi que le trafic routier et ferroviaire.

    En région parisienne, les précipitations ont provoqué près de 500 interventions, essentiellement dans des caves et sous-sol inondés, et certaines dans des sites prestigieux comme l'Assemblée nationale ou le musée des Armées aux Invalides.

    Le gestionnaire du réseau de distribution d'électricité Enedis a pour sa part indiqué qu'il restait jeudi à 18 heures encore 20 000 clients privés de courant, notamment dans les Pyrénées-Atlantiques.

    Jeudi, la ministre Agnès Pannier-Runacher a indiqué qu'"après le temps de l'urgence", il y aurait "le temps de la réparation" et qu'une mission d'inspection serait lancée "pour faire un retour d'expérience".

    Au terme du mois de septembre le plus pluvieux depuis 25 ans, les cumuls moyens annuels de précipitations ont déjà été dépassés un peu partout en France métropolitaine.

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