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  • Rosie SCAMMELL/ AFP | Crée le 09.10.2023 à 02h23 | Mis à jour le 09.10.2023 à 11h23
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    Israël est sous le choc après l’attaque la plus meurtrière qu’ait connue son territoire depuis un demi-siècle. En un week-end, plus de 5 000 roquettes ont été tirées par le Hamas sur l’Etat hébreu. Photo Mahmud HAMS / AFP
    Bouleversé par l’attaque la plus meurtrière sur son territoire depuis sa création, Israël a officiellement déclaré la guerre dimanche au Hamas après l’offensive inédite lancée la veille par le mouvement islamiste palestinien depuis Gaza, dont le bilan s’élève à plus de 1 100 morts au total.

    Cherchant à reprendre la main après l’attaque de grande ampleur – terre, air, mer – qu’elles ont subie en plein Shabbat, le repos hebdomadaire juif, les forces israéliennes ont continué dimanche de traquer les membres du Hamas dans le sud d’Israël et poursuivi leurs frappes aériennes contre des cibles à Gaza, où de nouveaux bâtiments ont été détruits.

    Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a mis en garde contre une guerre "longue", qui a fait plus de 1 100 morts au total en moins de 48 heures, selon de nouveaux bilans officiels.

    Plus de 700 Israéliens ont été tués depuis le début de l’attaque et 2 150 ont été blessés, a annoncé l’armée israélienne dans un nouveau bilan publié lundi matin.

    "L’ennemi est encore sur le terrain" en Israël, "nous renforçons nos forces surtout près de Gaza et nettoyons la zone", a déclaré dimanche soir le porte-parole de l’armée israélienne, promettant de traquer "les terroristes partout où ils seront".

    Reprendre le contrôle

    Dans la bande de Gaza sous le contrôle du Hamas depuis 2007, 413 Palestiniens incluant 78 enfants et 41 femmes ont été tués et 2 300 blessés, ont annoncé les autorités locales dimanche.

    L’armée israélienne a déployé des dizaines de milliers de soldats pour reprendre le contrôle total des régions désertiques près de la bande de Gaza, sauver les otages israéliens qui s’y trouveraient encore et évacuer l’ensemble des habitants de la région d’ici à lundi matin. Le Hamas a fait "plus de 100 prisonniers", a indiqué dimanche le Bureau de presse du gouvernement (GPO).

    "Des civils et des soldats sont aux mains de l’ennemi, c’est le temps de la guerre", a affirmé le chef de l’armée israélienne, Herzi Halevi.

    "Plusieurs" Américains ont été tués dans l’offensive du Hamas, selon un responsable US, de même que dix Népalais ainsi que des ressortissants d’autres pays parmi lesquels une Française. Le ministère canadien des Affaires étrangères a fait état "du décès d’un Canadien et de la disparition de deux autres".

    Le président israélien, Isaac Herzog, a appelé à "l’unité dans le peuple, au Parlement et dans un gouvernement d’urgence".

    M. Netanyahu a prévenu que "la guerre serait longue et difficile".

    Une Israélienne de 37 ans s’est dite horrifiée de voir plusieurs membres de sa famille enlevés, sur des vidéos en provenance de Gaza, notamment sa cousine et les enfants de celle-ci, âgés de neuf mois et trois ans. "C’est la seule confirmation que nous ayons", a déclaré à l’AFP par téléphone Yifat Zailer, la voix brisée.

    "11 septembre"

    Israël a été en outre attaqué à sa frontière nord avec le Liban. Le Hezbollah libanais, un allié du Hamas et de l’Iran, a tiré des obus sur un secteur contesté à la frontière, entraînant une frappe de drone israélienne sur une cible du Hezbollah.

    En Egypte, deux touristes israéliens ont été tués par un policier qui a tiré sur eux à Alexandrie, selon le ministère israélien des Affaires étrangères.

    Le Hamas et le Jihad islamique, autre groupe armé palestinien, ont affirmé avoir capturé de "nombreux soldats". "Ce qui s’est passé est sans précédent en Israël", a reconnu M. Netanyahu.

    "Israël a été pris de court par cette attaque sans précédent", a déclaré pour sa part Jonathan Panikoff, directeur de l’initiative Scowcroft pour la sécurité au Moyen-Orient : "J’ai entendu de nombreuses comparaisons avec le 11 septembre (2001 aux Etats-Unis), et beaucoup d’Israéliens ont du mal à comprendre comment cela a pu se produire".

    Un ancien soldat israélien a déclaré que la guerre israélo-arabe de 1973, qui reste un traumatisme national en Israël, était "peu de chose" comparée au raid du Hamas de samedi, ajoutant qu’il s’agissait d’un "très grave échec". L’offensive du Hamas a été lancée 50 ans et un jour après cette guerre qui avait pris Israël totalement par surprise et fait 2 600 morts côté israélien en trois semaines de combats.

    Face à la contre-offensive israélienne, "nous craignons la destruction et la fin de la société civile dans la bande de Gaza", a déclaré Chadi al-Assi, un habitant de Gaza de 29 ans.

    Plus de 5 000 roquettes

    Les Brigades Al-Qassam, branche militaire du Hamas, ont annoncé avoir déclenché cette opération et tiré plus de 5 000 roquettes vers Israël pour "mettre fin aux crimes de l’occupation". Israël occupe depuis 1967 la Cisjordanie, un territoire palestinien, et la partie orientale de Jérusalem, et impose un blocus à Gaza depuis 2007.

    Israël a suspendu les livraisons d’électricité, de nourriture et de biens vers le territoire palestinien.

    Le ministère de l’Education israélien a annoncé la fermeture des écoles jusqu’à mardi au moins.

    L’attaque du Hamas a été condamnée par les Occidentaux. Dimanche, le chancelier allemand, Olaf Scholz, a estimé qu’Israël avait "le droit de se défendre" face aux attaques "barbares" du Hamas. Les Etats-Unis ont eux commencé dimanche à envoyer de l’aide militaire à Israël avec de nouvelles munitions, et à rapprocher leur groupe aéronaval du porte-avions USS Gerald Ford en Méditerranée.

    Le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a assuré son homologue israélien du "soutien indéfectible du Royaume-Uni", tandis que le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a exhorté Israël et le Hamas à "soutenir la paix" et à épargner les civils.

    "Légitime défense"

    La France "est également active pour éviter que le conflit ne dégénère, via un embrasement en Cisjordanie, au Liban, ou dans la région", a déclaré la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères.

    Pour sa part, "l’Iran soutient la légitime défense de la nation palestinienne", a déclaré dimanche le président iranien, Ebrahim Raïssi.

    Plusieurs membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont condamné dimanche l’offensive du Hamas même si les Etats-Unis ont regretté l’absence d’unanimité lors de cette réunion d’urgence.

    Athènes a rapporté œuvrer pour rapatrier "149 touristes grecs" bloqués en Israël tandis que le Brésil a prévu de mobiliser au moins six avions pour rapatrier ses ressortissants désirant quitter la région.

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