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  • AFP | Crée le 01.08.2024 à 12h00 | Mis à jour le 01.08.2024 à 12h05
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    De nombreuses manifestations ont eu lieu au Moyen-Orient après la mort du chef du Hamas Ismail Haniyeh, comme ici mercredi à Fatih, à Istanbul, en Turquie. Photo Kemal ASLAN / AFP
    Le chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, a été tué mercredi à Téhéran dans une frappe imputée à Israël par le mouvement islamiste palestinien et l’Iran, qui ont promis de venger sa mort, faisant craindre un embrasement de la région en pleine guerre à Gaza.

    La mort mercredi du chef du Hamas, Ismaïl Haniyeh, ainsi qu’une frappe israélienne qui a tué mardi le chef militaire du Hezbollah libanais, Fouad Chokr, près de Beyrouth, font redouter une contagion de la guerre qui fait rage depuis bientôt dix mois dans la bande de Gaza entre Israël, ennemi juré de l’Iran, et le Hamas, soutenu par Téhéran.

    Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a déclaré mercredi soir qu’Israël avait porté "des coups sévères" à ses "ennemis" ces derniers jours, en mentionnant explicitement l’élimination de Fouad Chokr. "Nous avons éliminé le bras droit de Hassan Nasrallah", le chef du Hezbollah, "qui était directement responsable du massacre d’enfants", a-t-il déclaré à la télévision, évoquant la mort de douze enfants et adolescents tués samedi par une frappe sur la partie du Golan syrien occupée et annexée par Israël. Le mouvement islamiste armé libanais a nié toute implication dans la frappe. Israël n’a en revanche pas fait de commentaire sur l’attaque de Téhéran.

    "Une dangereuse escalade"

    Après l’assassinat à 61 ans d’Ismaïl Haniyeh, qui vivait en exil au Qatar, les responsables iraniens ont unanimement désigné Israël, menacé d’un "châtiment sévère" par le guide suprême, Ali Khamenei. L’attaque "ne restera pas sans réponse", a affirmé Moussa Abou Marzouk, un responsable du Hamas.

    Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, s’est alarmé mercredi des attaques de Beyrouth et Téhéran, qui "représentent une dangereuse escalade", a déclaré son porte-parole.

    De nombreux membres du Conseil de sécurité de l’ONU, réuni en urgence mercredi à la demande de l’Iran, se sont inquiétés des risques d’embrasement au Moyen-Orient. "Nous craignons que la région ne soit au bord d’une guerre totale", a notamment déclaré l’ambassadrice japonaise adjointe Shino Mitsuko, tandis que la Slovénie a décrit une région "dans l’œil du cyclone".

    Les États-Unis, premiers alliés d’Israël, ont affirmé que les frappes à Téhéran et Beyrouth "n’aidaient pas" à faire baisser les tensions régionales, tout en estimant qu’il n’existait pas de signe d’une escalade "imminente" au Moyen-Orient.

    Dans ce contexte, le ministre iranien des Affaires étrangères par intérim, Ali Bagheri, s’est entretenu par téléphone avec son homologue saoudien Fayçal ben Farhane pour discuter des "derniers développements" concernant la situation régionale, d’après un communiqué de la diplomatie saoudienne, qui n’a pas fourni plus de détails.

    "Le négociateur" assassiné

    Ismaïl Haniyeh participait mardi à Téhéran à la cérémonie d’investiture du président réformateur iranien Massoud Pezeshkian. Selon des médias iraniens, il "se trouvait dans l’une des résidences spéciales pour les vétérans de guerre dans le nord de Téhéran, lorsqu’il a été tué par un projectile aérien" vers 2 heures locales (9h30 mardi en Calédonie).

    Ismaïl Haniyeh sera enterré vendredi à Doha après des funérailles officielles jeudi à Téhéran. L’Iran a décrété trois jours de deuil.

    Le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a affirmé que les États-Unis n’avaient été ni "mis au courant" ni "impliqués" dans la mort d’Ismaïl Haniyeh.

    Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir depuis 2007 dans la bande de Gaza et qu’il considère comme une organisation terroriste de même que les États-Unis et l’Union européenne, après l’attaque sans précédent menée par le mouvement palestinien sur le sol israélien le 7 octobre.

    Principal médiateur dans les négociations sur une trêve à Gaza, le Qatar s’est interrogé sur l’opportunité de poursuivre la médiation. "Comment une médiation peut-elle réussir lorsqu’une partie assassine le négociateur de l’autre partie", a dit le Premier ministre qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani.

    Manifestations importantes

    Antony Blinken a de son côté souligné que "l’impératif d’obtenir un cessez-le-feu […] demeurait". L’Autorité palestinienne, la Chine, la Russie, la Turquie, la Jordanie, la Syrie, l’Irak et l’Algérie notamment ont condamné l’assassinat de Haniyeh, de même que les Houthis du Yémen et le Hezbollah, deux mouvements qui font partie, avec le Hamas, de ce que l’Iran appelle "l’axe de résistance" contre Israël. Les rebelles Houthis ont annoncé "trois jours de deuil", selon leur agence officielle Saba.

    Quelques centaines de manifestants se sont rassemblés mercredi à Téhéran, sur la place de la Palestine, agitant des drapeaux palestiniens et criant "mort à Israël, mort à l’Amérique", selon des correspondants de l’AFP. En Jordanie, plus de deux mille personnes ont manifesté mercredi soir près de l’ambassade d’Israël à Amman pour protester contre l’assassinat de Haniyeh. En Turquie, des milliers de personnes ont défilé mercredi à Istanbul, et une foule compacte s’est massée à l’extérieur de l’imposante mosquée du quartier conservateur de Fatih en scandant des messages hostiles à Israël.

    Des Israéliens se sont dits inquiets pour les otages retenus à Gaza, après la mort d’Ismaïl Haniyeh. "Cela met en péril la possibilité d’un accord" pour leur libération, a estimé Anat Noy, une habitante de Haïfa, dans le nord.

    Netanyahu défend la guerre

    Mercredi, M. Netanyahu a défendu la guerre à Gaza, à un moment où Israël fait l’objet d’intenses pressions pour y mettre fin. "Si nous avions écouté ces voix, nous n’aurions pas éliminé des dirigeants du Hamas et des milliers de terroristes, nous n’aurions pas détruit les infrastructures terroristes", a-t-il encore dit sans indiquer à qui il faisait référence. La guerre à Gaza a aussi entraîné une flambée de violence entre l’armée israélienne et le Hezbollah le long de la frontière israélo-libanaise. Quelques heures avant l’attaque de Téhéran, l’armée israélienne avait annoncé mardi avoir "éliminé" près de Beyrouth le commandant du Hezbollah responsable, selon elle, de l’attaque à la roquette de samedi à Majdal Shams, dans le Golan.

    Une source proche du Hezbollah a confirmé mercredi que le corps de Fouad Chokr avait été retrouvé sous les décombres de l’immeuble visé dans la banlieue sud de Beyrouth, bastion du mouvement pro-iranien.

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