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  • AFP | Crée le 04.11.2024 à 16h14 | Mis à jour le 04.11.2024 à 16h14
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    Qui de Donald Trump ou de Kamala Harris va remporter les élections américaines ? Pour le moment personne ne se risque à des pronostics tant les sondages sont serrés entre l’ancien président républicain et la candidate démocrate. Photomontage AFP
    Aucun sondage ne parvient à départager Kamala Harris et Donald Trump : à deux jours du scrutin, jamais l’issue d’un duel présidentiel aux États-Unis n’avait été aussi imprévisible, entre deux candidats que tout oppose.

    La vice-présidente démocrate et l’ancien président républicain ont continué dimanche de sillonner les Etats-clés qui vont décider si l’Amérique va ouvrir pour la première fois les portes de la Maison Blanche à une femme ou au contraire y renvoyer le milliardaire.

    Donald Trump a promis un "raz de marée" de suffrages en sa faveur. Kamala Harris, sur une estrade de campagne à l’université du Michigan, a elle assuré : "L’élan est de notre côté". Dans cet État, où elle risque de perdre le soutien de la population d’origine arabe, qui représente quelque 200 000 personnes, en raison du soutien de Washington à Israël, la démocrate a promis de "tout faire pour arrêter la guerre à Gaza". "Je veux dire que cette année est difficile, vu l’ampleur des morts et des destructions à Gaza, vu les victimes civiles et déplacées au Liban. C’est bouleversant", a ajouté la candidate.

    Le républicain a de son côté continué dans la surenchère verbale. Faisant référence au vitrage blindé désormais installé autour de lui, après avoir été victime de deux tentatives d’assassinat, il a dit que pour l’atteindre "il faudrait tirer au travers" des journalistes, ajoutant : "Cela ne me dérange pas." "Je n’aurais pas dû partir" de la Maison Blanche, a encore dit le candidat républicain de 78 ans, qui n’a jamais reconnu sa défaite en 2020 et dont les partisans ont pris d’assaut le Capitole le 6 janvier 2021 pour tenter d’empêcher la certification de la victoire de Joe Biden.

    Comme Kamala Harris, qui l’a annoncé dimanche, plus de 78 millions d’Américains ont déjà voté, de manière anticipée ou par la poste.

    "Voler" l’élection

    Mardi (mercredi en Calédonie), lorsque les bureaux de vote de la première puissance mondiale fermeront, une période d’attente fébrile commencera. Nul ne sait s’il faudra des heures ou des jours pour que les médias américains, dont c’est traditionnellement la prérogative, attribuent la victoire à l’un ou l’autre.

    L’ancien président républicain a déjà posé les jalons d’une contestation en cas de défaite. "Ils essaient à toute force de voler" l’élection, a-t-il affirmé, coiffé de sa traditionnelle casquette rouge, pendant un rassemblement dimanche, en remettant en question la fiabilité du décompte des voix. "Les systèmes en place pour cette élection en 2024 sont fiables", a rétorqué Kamala Harris. Le dernier sondage New York Times/Siena, concentré sur les sept États cruciaux, fait état d’écarts trop infimes pour permettre la moindre conclusion. La candidate démocrate fait campagne au centre et compte sur la défense du droit à l’avortement pour mobiliser en masse les femmes.

    Saturer l’espace médiatique

    Donald Trump, loin de viser les électeurs modérés, déploie une rhétorique toujours plus violente. Avant ses propos sur le fait de "tirer au travers" de la presse, il avait déjà suscité une vive controverse en suggérant de placer l’une de ses ennemies jurées, l’ex-parlementaire républicaine Liz Cheney, face à des fusils braqués sur elle. Ses propos dimanche "n’avaient rien à voir avec le fait de faire du mal aux médias", et Donald Trump s’inquiétait au contraire du "danger" couru par les journalistes qui "devraient eux aussi avoir un vitrage de protection", a assuré l’un de ses porte-parole.

    A l’approche du jour J, les deux rivaux, qui dépensent des centaines de millions de dollars chacun, sillonnent le pays et essaient aussi de saturer l’espace médiatique. La vice-présidente, ancienne procureure de Californie, née il y a soixante ans d’un père jamaïcain et d’une mère indienne, est entrée soudainement en campagne en juillet après le retrait de Joe Biden, 81 ans.

    "Fasciste", "bête"

    Elle appelle à "tourner la page d’une décennie avec Donald Trump", milliardaire new-yorkais de l’immobilier, élu président à la surprise générale en 2016, et qui a autant bouleversé la démocratie américaine que les relations internationales. Kamala Harris le dépeint en "fasciste" à l’esprit "vengeur".

    Le tribun populiste, sur lequel les condamnations judiciaires et inculpations semblent glisser, est lui passé aux insultes ouvertes, en disant de sa rivale qu’elle était "bête comme ses pieds". Il se présente en homme providentiel pour des États-Unis menacés d’un cataclysme économique et "envahis" par des millions d’immigrés clandestins "meurtriers".

    Le mode de scrutin aux États-Unis, pays fédéral, est complexe. La présidence est adjugée au suffrage universel indirect : les Américains votent pour un collège de 538 grands électeurs, répartis entre les 50 États, sans que le total des voix à l’échelle nationale soit décisif. Une grande majorité de ces États sont déjà considérés comme acquis soit à Kamala Harris, soit à Donald Trump. Voilà pourquoi les efforts des candidats et le suspense se concentrent sur les sept "swing states".

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