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  • François D'ASTIER / AFP | Crée le 17.04.2024 à 10h52 | Mis à jour le 17.04.2024 à 11h05
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    A 52 ans, Kelly Slater, éliminé mardi en 16es de finale du Margaret River Pro, en Australie, a décidé de prendre sa retraite sportive. Il incarnera à jamais le surf pour tous les adeptes de la discipline. Photo Colin MURTY / AFP
    L’Américain Kelly Slater, qui a ouvert la voie à sa retraite sportive mardi, est le roi éternel du surf, un assoiffé de vagues et compétiteur hors pair, incarnant pendant plus de trente ans un sport qu’il a largement contribué à révolutionner.

    Le roi incontournable du surf. Si le débat fait encore rage dans certains sports comme le tennis ou le football pour désigner le meilleur joueur de tous les temps, "King Kelly", né en 1972 en Floride, a depuis longtemps mis tout le monde d’accord concernant le surf. "Personne ne s’en rapproche et personne ne dominera aussi longtemps à l’avenir. C’est le plus grand", affirme sans détour auprès de l’AFP l’Australien Tom Carroll, double champion du monde (1983, 1984), témoin privilégié de l’ascension de Kelly Slater au sommet.

    Homme de tous les records, "l’extraterrestre" aux yeux vert d’eau étincelants, est devenu, à tout juste 20 ans, le plus jeune champion du monde de surf de l’histoire en 1992, lors de sa première année complète sur le circuit.

    Il a ensuite enchaîné les titres sans interruption de 1994 à 1998, avant une pause de quatre ans, puis a récidivé à plusieurs reprises dans les années 2000, en dépit de la féroce concurrence opposée par son grand rival, l’Hawaïen Andy Irons, décédé en 2010.

    Un an plus tard, il a remporté son 11e et ultime sacre mondial après une saison étincelante à 39 ans, devenant le plus vieux champion du monde de l’histoire. Pendant sa carrière, il aura signé 56 victoires d’étapes, loin devant son idole Tom Curren (33).

    "Ce gamin a le truc"

    "Mon secret, c’est ma puissance de concentration. Par rapport à mes adversaires qui ont des familles, des responsabilités, pour moi le surf est resté au-dessus de tout", confiait Slater au quotidien L’Équipe en 2011 pour expliquer sa longévité.

    Enfant, il a appris à surfer aux côtés de ses deux frères sur les petites houles de Cocoa Beach, où il réside toujours quand il n’est pas sur le tour professionnel ou en voyage. L’alcoolisme de son père le pousse alors à se réfugier dans la compétition.

    Son sens de l’équilibre exceptionnel, son acharnement et sa lecture de l’océan lui permettent rapidement de battre des surfeurs deux fois plus âgés que lui. "Il surfait déjà de manière tellement mature", se souvient Tom Carroll, qui l’a vu à l’eau pour la première fois en 1986 à Hawaï.

    "La façon dont il approchait la vague, c’était comme s’il pouvait voir le futur… on était tous à se dire : 'ce gamin a le truc'", décrit-il.

    Insatiable de victoire et "toujours en train de réfléchir à de nouvelles stratégies" pour briller, Slater apprivoise petit à petit, en parallèle de ses succès sur le tour, le surf de grosses vagues.

    En 2002, il réussit d’ailleurs à faire taire ses derniers détracteurs adeptes du "free-surf", en gagnant en 2002 le "Eddie Aikau", un événement à Waimea Bay (Hawaï) qui se joue sur des vagues d’au moins 12 mètres.

    "Kelly, c’est le talent à l’état pur et pour énormément de gens, c’est tout simplement le surf", résume le Français Jérémy Florès, longtemps adversaire de l’Américain sur le tour pro et désormais coach de l’équipe de France.

    Au-delà du surf

    Comme pour Michael Jordan au basket, sa domination pousse dès ses premières victoires les marques et les organisateurs à en faire la star du circuit. Dans le monde entier, les surfeurs de plusieurs générations espèrent pouvoir un jour assister au "Kelly Show".

    Sa notoriété a également dépassé le milieu du surf, au milieu des années 1990, après sa prestation dans la série Alerte à Malibu et la médiatisation de son idylle avec l’actrice Pamela Anderson.

    "Mais même après tout cet emballement, il est resté simple, d’une incroyable gentillesse", témoigne Charley Puyo, ancien directeur de compétition du Quiksilver Pro d’Hossegor (France), qui a accueilli le Floridien à de nombreuses reprises depuis 1985.

    Quand il n’est pas sur l’océan, Kelly Slater s’entraîne désormais sur sa vague artificielle en Californie, conçue en 2015 avec des chercheurs universitaires, et passe de nombreuses journées sur les terrains de golf, qu’il pratique à un très bon niveau.

    Obsédé par la nutrition et respectant une hygiène de vie très rigoureuse, il avait également fait des vagues pendant la pandémie de Covid-19, en affichant sur les réseaux sociaux son scepticisme vis-à-vis de la vaccination.

    Trente ans après ses débuts et à quelques jours de son 50e anniversaire, il a signé en 2022 sa dernière victoire sur le tour pro, sur la vague légendaire de Pipeline à Hawaii. "J’ai dédié ma vie à tout ça", disait-il alors en larmes.

    Il s’apprête désormais à la consacrer à son deuxième enfant, le premier issu de son union avec l’Américaine Kalani Miller, qu’il a rencontrée lors d’une convention… sur le surf.

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