"Comme ici il n’y a pas de nickel, nous voulons davantage nous tourner vers l’accueil de visiteurs pour participer à l’économie de la commune." C’est pourquoi dès qu’il a entendu parler de l’appel à projets, lancé par la mairie de Ponérihouen pour développer localement le tourisme, Waya Menrempon a "sauté sur l’occasion".

Cet artiste de la tribu de Néouta, qui propose des initiations à la sculpture depuis une dizaine d’années, a ainsi décidé de pousser les murs de son atelier.

Avec les membres de sa famille, il s’est retroussé les manches pour créer un nouvel établissement. Le gîte Nâdo, dont les travaux touchent à leur fin, comprend un faré traditionnel d’une capacité de six personnes ainsi qu’un petit terrain de camping, qui peut accueillir trois à quatre tentes, un coin cuisine et un bloc sanitaire.

Mais cet accueil chez l’habitant est loin de se cantonner à une simple offre d’hébergement. Randonnée, initiation à la pêche en rivière, au tressage, à la sculpture ou encore à l’art culinaire, balade sur un radeau… Le panel d’activités proposées à la tribu sera des plus variés.

Découvrir la cascade de Nâto… et ses légendes

"Il est par exemple possible de faire une promenade jusqu’à la cascade de Nâto, qui est bien moins connue que d’autres chutes d’eau de la région. Il y avait eu des aménagements touristiques par le passé dans cette vallée, mais tout a été laissé à l’abandon depuis une quinzaine d’années. On entend donc revaloriser cet endroit, explique le gérant du gîte, qui ne manque pas d’arguments pour attirer les touristes. Cette cascade est un lieu mystique entouré de contes et de légendes qui seront racontées aux visiteurs. Ce sont des jeunes de la tribu qui animeront ces randonnées guidées afin de faire travailler un peu tout le monde autour de cette structure."

Les porteurs du projet comptent ainsi inciter davantage les habitants de Néouta à rester vivre sur leurs terres. Comme l’explique Nicolas Menrempon, 28 ans : "Le but, c’est de parvenir à générer une économie durable en ayant un travail qui nous permette de rester à la tribu plutôt que de démarrer à la mine comme le font tous les frères, glisse ce jeune musicien et sculpteur, pour qui le tourisme vert peut devenir un secteur d’avenir, à condition qu’une filière se structure. Il commence à y avoir beaucoup d’offres dans cette partie de la commune, aussi bien des hébergements que des prestataires d’activités. De la Tchamba à Néouta, en passant par Tiakan, nous devons tous travailler main dans la main si on veut réussir à développer la région."