Les virées dans les bars, l’élection de Miss Nouvelle-Calédonie, on ne liste plus ce qui a déjà été annulé depuis le 13 mai à cause des violences qui secouent l’agglomération puis la Brousse. Et le monde de la culture et de l’événementiel ne va pas s’en remettre de sitôt. Les animations tombent, les unes après les autres. Ainsi, la mairie de Hienghène a annoncé le 14 juin l’annulation de la fête communale prévue en août, tout comme toutes les autres animations déjà inscrites sur son calendrier jusqu’à fin août.

Le 25 juin, une nouvelle vague d’annulations est postée sur la page Facebook "Tourisme province Nord". Cela concerne toutes les animations qui doivent avoir lieu à Koumac jusqu’au 7 juillet. Mais aussi celles de juin et juillet à Ouégoa qui sont soit annulées, soit reportées à une date ultérieure. Et enfin celles de Puembout en juin. Pour le mois de juillet, la mairie attend de voir si la situation s’améliore avant de prendre une décision.

La Foire de Bourail résiste, encore et toujours. Sur sa page Facebook, le Comité d’organisation annonce maintenir le plus gros événement agricole du Caillou, mais en novembre : "Sachez que la Foire de Bourail n’a jamais manqué un rendez-vous et cela malgré les événements des années 1980 ainsi que le Covid (47 éditions en continu). Cette année, nous espérons faire de même."

Habituellement organisée sur trois jours autour du 15 août, la Foire attire à chaque édition près de 30 000 personnes. "Nous sommes garants de leur sécurité, et aujourd’hui la route n’est pas sécurisée, explique Levay Roy, président du comité de Foire. Nous avons réalisé un sondage, et près de 90 % des exposants sont prêts à revenir." Une date est avancée, en novembre, mais évidemment sous couvert de la situation sur le Caillou. Quant à la forme que prendra cette rencontre, "ce sera plus 'Relève-toi la Nouvelle-Calédonie, c’est un premier pas pour sortir la tête de l’eau'. La foire génère 600 millions de francs de retombées économiques, alors nous, le comité, on ne reculera pas. C’est mon Disneyland, ça met du baume au cœur."

À Nouméa, c’est le Théâtre de l’île qui annonce, le 27 juin, annuler entièrement sa saison 2024. "C’est avec une immense tristesse que nous vous annonçons l’annulation complète de l’ensemble des spectacles programmés cette saison. Toute l’équipe du Théâtre de l’île a besoin de repenser l’activité et de vous laisser le temps de l’envie", explique le directeur de l’établissement, Dominique Clément-Larosière, sur la page Facebook du théâtre. Mais tout n’est pas perdu. "Nous travaillons actuellement sur d’autres propositions afin de soutenir la création locale", espère l’équipe.

Pour autant, la culture n’est pas enterrée. Ainsi, le Centre culturel Tjibaou, par exemple, bien que n’accueillant pas de concert ou de conférence, ouvre ses portes gratuitement à tous, du lundi au vendredi, de 9 heures à 15 heures.

Malgré quelques faibles lueurs d’espoir, de nombreux lieux de culture du Grand Nouméa ont été saccagés voire totalement détruits, comme le Studio 56 à Dumbéa, lieu de résidence artistique et d’apprentissage, ou le Mouv' à Rivière-Salée.