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    Nouvelle Calédonie
  • Anne-Claire Pophillat | Crée le 19.03.2025 à 19h01 | Mis à jour le 20.03.2025 à 16h24
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    Avant que le budget ne passe en séance hebdomadaire du gouvernement ce matin, son président, Alcide Ponga avait déjà défendu les orientations budgétaires de l’exécutif devant le Congrès, vendredi 14 mars. Photo Archives LNC / Baptiste Gouret
    Le gouvernement a commencé l’examen du budget en séance collégiale ce mercredi 19 mars. Face aux oppositions de certains membres, cette dernière a été suspendue et doit reprendre ce jeudi. Le principal grief porte toujours sur l’emprunt et non l’octroi d’une subvention de la part de l’État. Christopher Gygès, le porte-parole, indique que "des ajustements doivent être faits".

    Le budget 2025 de la Nouvelle-Calédonie suscite de vifs débats entre les membres du gouvernement. À tel point que la séance hebdomadaire de l’exécutif qui lui était consacrée, mercredi 19 mars, a été suspendue. L'examen du texte doit reprendre  jeudi matin. Christopher Gygès, porte-parole du gouvernement, explique que "des ajustements doivent être faits". "Des personnes contestent que ce soit un prêt et non une subvention de l'Etat, donc il y a des discussions à avoir." Même si la Nouvelle-Calédonie n’a pas le choix, rappelle le non-indépendantiste. "On aurait tous préféré avoir une subvention, que des intérêts ne soient pas pratiqués, mais c’est un prêt, donc on fait avec ce qu’on a aujourd’hui."

    "Opposés à l’emprunt et à ses conditions"

    Les indépendantistes,  l’Éveil océanien et Calédonie ensemble seraient prêts à s’abstenir. "Nous sommes opposés à l’emprunt et à ses conditions, ainsi qu'aux frais financiers, un taux à 5 % et des intérêts intercalaires", déclare Philippe Michel, élu Calédonie ensemble. Cette opposition, explique-t-il, partagée par beaucoup, avaient mené à l'envoi d’une lettre commune à Manuel Valls, vendredi 14 mars, "signée par tout le monde, le Congrès, deux provinces sur trois, les deux associations des maires, les mouvements politiques, etc.", demandant un "arbitrage politique au plus haut niveau de l’État" sur la question, en lieu et place du "chantage à la réforme" de Bercy, qui "impose des conditions inacceptables". Et réclamant des éclaircissements quant au fléchage de la somme. Le courrier n’a pas obtenu de réponse pour l’instant. Pour autant, assure l’élu, l’objectif n’est pas de "paralyser le fonctionnement des institutions". La position de Calédonie ensemble pourrait donc évoluer ce jeudi, lors de la reprise des discussions, en fonction de leur teneur, et ainsi laisse le débat se tenir au Congrès.

    Le gouvernement ouvert à la négociation

    Christopher Gygès insiste sur la nécessité d’aller vite, au vu de la situation économique "extrêmement critique". "Les Calédoniens sont en attente d’un certain nombre d’investissements publics pour relancer la machine économique. Il faut un esprit de responsabilité, peu importent les idéologies ou les postures politiciennes. J’ai vu des membres du gouvernement qui étaient en responsabilité, qui demandaient des informations complémentaires et c’est pour ça qu’on a voulu prendre une journée."

    Afin de montrer sa bonne volonté et d'essayer d'assurer le vote du budget, l'exécutif se positionne "dans un esprit de négociation avec les différentes formations politiques, que ce soit au gouvernement ou au Congrès". Car c'est là que la suite se passera. Le texte devrait y être examiné le vendredi 28 mars. Et les débats risquent à nouveau d’être animés. Le retour de Manuel Valls étant, à ce stade, prévu le lendemain, samedi 29 mars, il pourrait aussi être décidé de l’attendre. Des atermoiements qui ne facilitent pas la tâche d'Alcide Ponga. Deux mois après son élection, le président de l'exécutif se retrouve à porter un projet de budget qui ne fait pas l’unanimité.

    Paris devrait verser 95 milliards de francs sur le prêt de 120 milliards dès 2025

    Le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a obtenu la réponse ce matin des plus hautes instances de l’État, précise Christopher Gygès. En réponse à la demande "de l’ensemble des forces politiques du Congrès et du gouvernement", le premier versement du prêt octroyé par l’État sur trois ans sera d’un "niveau significatif la première année d’attribution de l’aide", c’est-à-dire en 2025. Il s’agirait d’une enveloppe de 95,5 milliards de francs (800 millions d’euros), sur les 120 milliards de francs (1 milliard d’euros). "C’est ce que nous avions demandé pour avoir une assiette de répartition de 101 milliards de francs, et ainsi avoir un coup de défibrillateur la première année pour que la Nouvelle-Calédonie puisse repartir."

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