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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 13.11.2024 à 17h30 | Mis à jour le 13.11.2024 à 17h30
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    Gérard Larcher et Yaël Braun-Pivet se sont rendus, ce mercredi matin, au centre commercial Kenu-In, incendié dès le premier jour des émeutes, pour entendre les doléances des représentants du monde économique. Photo Baptiste Gouret
    Les deux parlementaires ont rencontré les représentants des chambres consulaires et du patronat, mercredi matin, au pied du centre commercial ravagé par les flammes aux premiers jours des émeutes. "On a l’intention d’aller vite et de ne pas vous laisser tomber", ont-ils promis à des acteurs économiques inquiets.

    L’allée noircie avait été rapidement balayée pour permettre à la délégation de pénétrer les lieux. Pour le reste, rien n’a changé en six mois : c’est une galerie commerciale de 34 000 m2 entièrement ravagée par les flammes qu’ont découvert, mercredi 13 novembre, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, en visite au Carrefour Kenu-In. Le lieu, choisi pour rencontrer les représentants économiques, est symbolique à bien des égards.

    Incendié dès le 14 mai, le premier hypermarché de Nouvelle-Calédonie, ouvert en 1989, témoigne du développement économique qu’a connu le pays à travers les décennies, aujourd’hui complètement à l’arrêt. Il illustre également les conséquences sociales des exactions : les 400 salariés du centre son toujours au chômage partiel, en attendant une éventuelle reconstruction.

    La "colère" des entreprises

    "Les violences ont été incroyables, incommensurables", a constaté Yaël Braun-Pivet, au milieu des boutiques calcinées. Après un rapide tour du propriétaire, la présidente de l’Assemblée nationale et son homologue du Sénat ont pris le temps d’écouter les doléances des représentants des chambres consulaires et des syndicats patronaux, venus exposer leurs inquiétudes.


    Six mois après son incendie, le Carrefour Kenu-In, premier hypermarché de Nouvelle-Calédonie, est toujours dans le même état. Photo Baptiste Gouret

    "Chaque jour, trente personnes quittent la Nouvelle-Calédonie. Chaque mois, 45 entreprises entrent en procédure collective", a dépeint David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI). Un manque à gagner pour l’économie du territoire, que les aides actuelles de l’État ne suffisent pas à compenser, alerte le monde économique. Les difficultés rencontrées par les entreprises pour percevoir le Fonds de solidarité (FSE) se multiplient ces dernières semaines, et la prolongation du chômage partiel jusqu’en décembre est jugée insuffisante. "Depuis plusieurs mois, il ne se passe plus rien, a regretté Mimsy Daly, présidente du Medef, devant les deux parlementaires. Nous n’avons pas d’interlocuteur, il n’y a pas de méthode ni de vision. Et nous n’avons plus le temps."

    Xavier Benoist, président de la Fédération des entreprises et industries (Feinc), a voulu pour sa part exprimer "la colère des entreprises", notamment envers l’État, incapable de protéger "nos outils de production" et qui peine aujourd’hui à compenser les pertes. À cela s’ajoute la crainte de "mauvaises décisions" concernant la reconstruction. "Il ne faut surtout pas reconstruire à l’identique", a imploré ce dernier, avant de conclure par une question adressée aux deux présidents : "A quoi va servir votre visite ?"

    Trouver des solutions "originales"

    Comme depuis le début de leur déplacement, Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher ont voulu convaincre de l’intérêt de leur mission en Nouvelle-Calédonie, face à des représentants politiques et économiques lassés des visites officielles sans lendemain. "Notre déplacement ici n’est pas vain, il nous permet aussi de prendre conscience de ce que vous avez vécu", a défendu la présidente de l’Assemblée nationale. Il doit aussi permettre de trouver des solutions au "relèvement économique" de l’archipel, selon le terme choisi par Gérard Larcher. "On a l’intention d’aller vite et de ne pas vous laisser tomber", a promis Yaël Braun-Pivet.


    Frédérique Pentecost, fille de Philippe Pentecost, à l’origine de la construction de Kenu-In en 1989, a déroulé l’histoire de ce centre commercial, aujourd’hui complètement détruit. Photo Baptiste Gouret

    Plusieurs pistes semblent avoir déjà été retenues par les deux présidents : "il vous faut un interlocuteur", a souligné le président du Sénat, évoquant notamment un "commissaire au plan" qui serait chargé de suivre le dossier calédonien sur le plan économique. Concernant le chômage partiel et le FSE, "nous allons faire des propositions à l’exécutif", a assuré le duo parlementaire. Un travail devrait également être mené avec les assurances, toujours très frileuses à l’idée de réassurer les entreprises calédoniennes.

    "Comme pour la question institutionnelle, il va falloir que nous soyons originaux", a admis Gérard Larcher.

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