6 000 bénéficiaires du chômage total

Depuis le début de la crise survenue en mai 2024, l’Institut des statistiques et des études économiques met à jour chaque mois une note de conjoncture basée sur les indicateurs économiques disponibles. Dans la version publiée lundi 31 mars, l’Isee revient sur les données du mois de février. Ce mois-ci, environ 6 000 personnes étaient encore bénéficiaires du chômage total, dont 1 457 pour le chômage total spécial exactions, mis en place à la suite des émeutes. C’est en légère diminution par rapport aux deux mois précédents. Problème toutefois : un "bon nombre" d’entre eux arrivent bientôt en fin de droits, alerte l’Isee.

Côté chômage partiel, un peu moins de 2 000 personnes en profitaient encore en février. Ils étaient plus de 6 300 à être indemnisables, à la suite de l’éligibilité de nouveaux employeurs décidée par les pouvoirs publics. En effet, en février, 500 entreprises étaient éligibles au dispositif, contre environ 380 en janvier. Toutefois, "les conditions d’indemnisation sont moins favorables depuis le 1^er janvier, passant de 70 % à 50 % du salaire, avec un plafond réduit à 2 fois le SMG au lieu de 2,5 fois", fait remarquer l’Isee. Le dispositif a été prolongé jusqu’au 30 juin 2025.

Plus de radiations que d’inscriptions enregistrées

"La dynamique économique ne repart pas", constate l’Isee dans sa note conjoncturelle. Un indicateur le démontre en particulier : la démographie des entreprises. Elle affichait, en février, un solde créations-radiations négatif. Sur ce mois, 45 entreprises ont été créées et 65 ont été radiées du Ridet. La construction et l’agriculture sont les secteurs les plus représentés dans les radiations.

Concernant les patentés, le léger regain d’activité observé en janvier "ne s’est pas confirmé en février" : 269 nouveaux travailleurs indépendants ont été enregistrés, contre 305 radiations.

L’extraction minière repart à la hausse

Tombée au plus bas en juin 2024 (194 milliers de tonnes humides extraites sur tout le territoire), l’activité d’extraction minière connaît des jours meilleurs. Les derniers chiffres disponibles datent de janvier, et affichent 1,1 million de tonnes extraites, des niveaux proches de ceux de début 2024. Ce minerai vient alimente les deux usines métallurgiques encore en activité (Prony Resources et la SLN) dont la production et les exportations progressent également. Pas de quoi équilibrer pour autant la balance commerciale de la Nouvelle-Calédonie. Le pays continue d’importer bien plus qu’il exporte, et affiche un solde négatif de 7,3 milliards de francs concernant l’échange de marchandises. Cela s’avère toutefois mieux qu’en janvier (- 12 milliards).

L’indice des prix continue de grimper

Après avoir bondi en juin 2024 à la suite des émeutes, l’indice des prix à la consommation poursuit sa progression constante. En février, il a de nouveau augmenté de 2 points par rapport au mois précédent. C’est pire pour les 20 % des ménages les plus modestes, qui subissent une hausse de 3,4 points. "Ceux-ci sont particulièrement touchés par la hausse des prix des services de transport en commun et de ramassage scolaire, des cantines et garderies, de l’alimentation et du gaz", indique l’Isee.

57 000 croisiéristes en janvier

L’activité touristique connaît un rebond depuis la fin de l’année 2024, après avoir chuté à un niveau historiquement bas au troisième trimestre (7 800 touristes). Au 4^e trimestre 2024, plus de 11 000 touristes ont visité la Nouvelle-Calédonie. Une reprise qui est toutefois loin de rivaliser avec les 33 000 touristes reçus un an auparavant. En glissement annuel, la baisse du nombre de touristes s’élève ainsi à 25 %.

Mais ce sont surtout les croisiéristes qui ont fait leur retour sur le Caillou depuis fin 2024. En janvier 2025, plus de 57 000 passagers ont été enregistrés, "soit 12 000 de plus que l’an dernier", note l’Isee.