- Baptiste Gouret | Crée le 07.04.2025 à 09h23 | Mis à jour le 07.04.2025 à 09h23ImprimerSelon un récent sondage, 55 % des infirmier·ère·s et aides soignant.e.s sont insatisfaits de leurs conditions de travail en Nouvelle-Calédonie. Photo Archives LNC/Thierry PerronAlors qu’un récent sondage a révélé que 55 % des infirmier·ère·s et aides soignant.e.s sont insatisfaits de leurs conditions de travail en Nouvelle-Calédonie, l’Alliance réclame une "reconnaissance publique et institutionnelle de leurs actes héroïques" et invite les décideurs à signer une "charte pour le changement" afin de transformer durablement la profession.
La missive a été envoyée ce lundi 7 avril, à l’occasion de la Journée Mondiale de la Santé, à l’ensemble des responsables politiques calédoniens et aux instances sanitaires. Rédigée par l’Alliance des infirmier·ère·s calédoniennes (Adic), elle exhorte les pouvoirs publics à "un engagement pour l’avenir de la santé".
"Aujourd’hui, les infirmier·ère·s de Nouvelle-Calédonie sont en détresse. Elles sont épuisées, invisibilisées, et abandonnées dans un système qui ne reconnaît ni leur engagement, ni leur expertise, ni leur souffrance", observe les représentants de l’Alliance. Les résultats de l’étude Quid Novi révélée le 31 mars parlent d’eux-mêmes : 55 % des infirmier·ère·s et aides soignant.e.s interrogé.e.s se disent insatisfaits de leurs conditions de travail. Services qui ferment, blocs opératoires annulés, patients sans suivi, hospitalisations coûteuses… "Les conséquences sont déjà visibles sur le terrain", alerte l’Adic.
Alors, dans un contexte où 10 millions de personnel soignant pourraient manquer à travers le monde d’ici 2030 selon l’OMS, une question se pose : "Comment espérer les attirer ou les retenir sur notre territoire si nous ne reconnaissons ni leur valeur, ni leur courage, ni leur rôle essentiel dans la société ?", interroge Coralie Levesque, présidente de l’Adic, à l’adresse des élus calédoniens.
"Héroïsme ordinaire"
Pour les représentants de l’Alliance, la "reconnaissance publique et institutionnelle des actes héroïques des infirmier·ère·s" est une première réponse. "Il est temps que les institutions reconnaissent l’héroïsme ordinaire des soignants pendant les crises – que ce soit le Covid ou les émeutes. Nous avons pris des risques que personne ne devrait avoir à prendre, dans des épreuves qu’aucun Calédonien n’aurait dû avoir à vivre", déclare Yannick Leven, secrétaire de l’Adic.
Pour matérialiser cette reconnaissance et l’engagement envers les soignants, ce collectif a soumis une "charte pour le changement" aux responsables politiques calédoniens. Rédigée par le Conseil international des infirmier·ère·s, elle liste dix mesures (lire ci-dessous) visant à mieux reconnaître et transformer durablement la profession.
L’Adic demande aux pouvoirs publics de signer ce document le 12 mai, lors de la Journée internationale des infirmier·ère·s. Une date qui pourrait être "un tournant", selon l’Alliance, en vue d’un "engagement pays" en faveur de la santé. "On ne construira pas de stabilité sociale, économique ni sanitaire sans celles et ceux qui prennent soin, chaque jour, de notre population."
Les dix mesures de la "charte pour le changement"
- Protéger et investir dans la profession
- Prendre des mesures urgentes et renforcer le soutien à la santé et au bien‑être du personnel infirmier, en garantissant des conditions de travail sûres et salubres et en respectant ses droits.
- Promouvoir des stratégies de recrutement et de fidélisation des infirmières pour remédier aux pénuries de personnel. Améliorer la rémunération des infirmières pour garantir un salaire et des avantages justes et convenables, et favoriser des environnements de pratique positifs.
- Concevoir, mettre en œuvre et financer des plans nationaux relatifs aux personnels infirmiers.
- Investir dans des programmes de formation en soins infirmiers de qualité et agréés afin de former davantage d’infirmières et de favoriser l’évolution de carrière des infirmières en activité.
- Permettre aux infirmières d’œuvrer dans toute l’étendue de leur domaine de pratique.
- Reconnaître et valoriser les compétences, les connaissances, les atouts et l’expertise des infirmières.
- Impliquer de façon active et constructive les associations nationales d’infirmières.
- Protéger les populations vulnérables, défendre et respecter les droits de l’homme, l’égalité des sexes et la justice sociale.
- Nommer des infirmières dirigeantes à des postes de direction dans toutes les organisations de soins de santé et lors de l’élaboration des politiques publiques.
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