- Baptiste Gouret | Crée le 03.11.2023 à 08h50 | Mis à jour le 03.11.2023 à 09h50ImprimerAprès une légère augmentation en 2021, le salaire moyen des Calédoniens a diminué d’1 % en 2022. Photo d'archives/Thierry PerronLa synthèse annuelle des salaires, publiée par l’Isee, fait état d’un salaire net moyen estimé à 345 000 francs par mois en 2022, en baisse d’1 % par rapport à 2021. Ajoutée à une importante hausse des prix, cette diminution provoque une chute de 4,5 % du pouvoir d’achat salarial.
Les chiffres de l’Institut de la statistique et des études économiques (Isee) viennent confirmer ce que beaucoup ont pu ressentir ces deux dernières années : les Calédoniens ont perdu en pouvoir d’achat. Dans sa synthèse annuelle des salaires, l’institut révèle qu’en 2022, les salariés, tous secteurs confondus, ont gagné en moyenne 345 000 francs nets par mois en équivalent temps plein (EQTP). Une baisse de 1 % en francs courants par rapport à l’année 2021, où le salaire mensuel net moyen s’établissait à 348 000 francs.
Des emplois créés mais précaires
Si la sortie de la crise Covid a marqué un pic de créations d’emplois (7 200 de plus par rapport à 2021), ces derniers sont "pour la plupart précaires", indique l’Isee et contribuent ainsi à abaisser le salaire moyen. Par ailleurs, les revalorisations des salaires minimaux (SMG et Smag) ne s’étaient pas encore fait ressentir en 2022.
À l’inverse, l’augmentation de certaines cotisations (CCS, Ruamm, caisse locale des retraites) décidée pour réduire le déficit des caisses de sécurité sociale et de retraite a pesé en 2022 dans le porte-monnaie des Calédoniens. Mais la principale raison de la baisse du pouvoir d’achat se trouve bel et bien dans l’explosion des prix à la consommation : +3,7 %, une hausse record sur les trente dernières années.
La progression des salaires "ne compense pas une telle inflation". "Finalement, dans l’ensemble des secteurs d’activité et pour tout type de profil, les salariés perdent 4,5 % de pouvoir d’achat avec un spectre allant de 2,2 % en moyenne pour les fonctionnaires d’État à 5,5 % pour les femmes du secteur privé." Même le personnel occupant durablement un poste entre 2021 et 2022 voit son pouvoir d’achat diminué (-1,3 %).
Un salaire 33 % plus faible dans le privé
D’autres données se dégagent du rapport de l’Isee, notamment sur les disparités encore bien présentes entre le public et le privé. "Les salaires des employés et ouvriers sont 27 % moins élevés dans le privé, 12 % moins élevés dans les professions intermédiaires." Seuls les cadres et les professions intellectuelles supérieures touchent un salaire plus élevé de 5 % par rapport au secteur public.
Reste que la répartition des emplois est bien différente : 75 % des employés du privé sont ouvriers ou employés, quand 57 % des agents du public exercent des professions intermédiaires ou intellectuelles supérieures, expliquant ainsi cet écart de salaire de 33 % en 2022 (32 % en 2021) entre les deux secteurs.
Le rapport de l’Isee pointe une dernière inégalité : l’écart salarial entre les femmes et les hommes. En un an, il s’est largement creusé. En 2022, le salaire des femmes était inférieur de 8,9 % à celui des hommes, contre 8,1 % en 2020 et 2021. L’augmentation de cette disparité s’explique en grande partie par la surreprésentation des femmes dans les emplois précaires et non qualifiés créés en 2022, en sortie de crise sanitaire. L’écart de salaire passe ainsi à 13,3 % en 2022 dans le privé, contre 12 % en 2021, et se stabilise autour des 14,5 % dans le public.
L’Isee apporte un dernier enseignement dans son analyse : les bas salaires (moins de 164 000 francs net par mois) représentent toujours un emploi calédonien sur cinq (19,8 %) en 2022.
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