C’est une nouvelle mandature de cinq ans qui s’ouvre très probablement pour le président de la CCI David Guyenne, dont la liste est sortie gagnante des élections de renouvellement du bureau, et qui se portera candidat à sa réélection au siège de chef de la chambre consulaire. Un rendez-vous fixé au 17 décembre prochain.

Au total, sa liste, dont le credo était "le changement dans la continuité" remporte 22 sièges, contre onze pour la liste concurrente "Alliance pour la relance", créée spécialement pour l’occasion avec l’ambition de "porter une vision rénovée de l’économie".

Si la participation n’atteint pas des sommets, c’est tout de même un record pour ce scrutin avec près de 20 % de votants parmi les quelque 13 000 entrepreneurs et sociétés appelées à s’exprimer (dans les secteurs du commerce, de l’industrie et des services) à travers tout le pays.

Des résultats dont se félicite bien sur David Guyenne, soulignant un taux de participation "jamais vu auparavant". Il faut dire que lors des précédentes élections, en 2019, la liste du président sortant était seule en lice, mais cela n’explique pas tout à en croire le patron de la chambre consulaire : "En cinq ans, je pense que la CCI a pris de l’ampleur et s’est imposée. Elle a pris sa place dans le débat public et donc ça a davantage intéressé les entreprises, au-delà du simple fait que d’autres ont voulu monter une liste cette année, avec des propositions et une philosophie différentes, ce qui est bien pour le débat démocratique", réagit David Guyenne, fixant les priorités à mettre en place pour la mandature à venir, qui s’ouvre sur fond d’une crise inédite à bien des égards.

"Une légitimité très forte"

Des priorités qui tournent autour de deux mots : "réformer" et "reconstruire". "Grâce à ces résultats, nous avons une légitimité très forte pour appliquer notre programme qui s’organise autour de plusieurs éléments : évidemment la survie, mais aussi le rôle de la formation des jeunes qui n’a jamais été aussi importante dans cette période". Autre enjeu majeur pour le président sortant : la zone aéroportuaire "afin de continuer à en faire un outil efficace et performant, mais aussi pour défendre notre position très forte sur le fait que l’aéroport doit rester une compétence d’État et qu’il ne fasse pas partie de tractations dans les discussions institutionnelles."

Enfin, les membres d’"Une chambre pour tous" entendent "continuer à faire de la CCI un point d’ancrage pour la société civile". Et ce, en vue d'"essayer de trouver des solutions pour l’accord institutionnel".

"Travailler en bonne intelligence"

Toujours est-il, ces élus devront désormais composer avec les onze représentants de "l’Alliance pour la relance", qu’incarne notamment Alexandre Rodriguez : "Le sens de notre engagement, c’était de pouvoir représenter l’ensemble du monde économique car on n’avait pas le sentiment d’être écoutés les années précédentes. Notre ambition était donc de pouvoir également siéger au sein de cette institution, ce qui est un enjeu majeur pour essayer de redresser le pays aujourd’hui, explique l’élu qui représente le secteur des services en province Nord. Au final, cela s’est joué à une voix près sur certains sièges, et à 2-3 voix d’écart sur d’autres. Donc ces résultats, très serrés, nous obligent à travailler en bonne intelligence tous ensemble. Il y a deux temps : celui de l’élection et celui du travail désormais."