- Baptiste Gouret | Crée le 12.11.2024 à 13h53 | Mis à jour le 12.11.2024 à 13h53ImprimerLaurie Humuni, membre du gouvernement chargé de la construction et de l’habitat, a présenté, ce mardi 12 novembre en conférence de presse, la deuxième Biennale de la construction prévue mardi 19 novembre. Photo Baptiste GouretLe gouvernement organise, mardi 19 novembre, la deuxième édition de la Biennale de la construction. L’occasion de réunir l’ensemble des acteurs de la filière, six mois après le début des violences ayant entraîné la destruction de nombreux bâtiments, et de mener une réflexion commune sur les enjeux de la reconstruction.
Dans un pays marqué par plus de 400 destructions d’entreprises et de bâtiments publics ces six derniers mois, un évènement abordant le sujet de la construction n’a rien d’anodin. Les professionnels de la filière, fragilisés par la crise, devraient être nombreux à répondre à l’invitation du gouvernement pour la deuxième édition de la Biennale de la construction, organisée mardi 19 novembre au Théâtre de l’île.
Relancer un secteur en crise
Le rendez-vous avait d’abord été donné du 29 mai au 1er juin. Les violences survenues deux semaines plus tôt ont contraint au report. Mais au-delà de la date, c’est la nature même de l’évènement qui a été complètement chamboulé par la crise insurrectionnelle. Exit le programme de quatre jours mêlant conférences et visites d’entreprises autour d’une dizaine de thématiques. L’évènement va se concentrer sur une journée, avec un sujet central : les enjeux de la reconstruction. "Aujourd’hui, l’objectif est de réunir l’ensemble de l’écosystème pour voir comment on peut reconstruire le pays dans le contexte actuel", explique Laurie Humuni, membre du gouvernement en charge de la construction, de l’urbanisme et de l’habitat.
Les pouvoirs publics et les professionnels entameront une réflexion pour identifier les perspectives de relance du secteur du BTP, mal en point, et lui "redonner du souffle". Il s’agira, dans un premier temps, de "sauvegarder les entreprises" à travers une relance modeste de la commande publique, en attendant le lancement d’un vaste programme de reconstruction qui ne devrait pas intervenir avant 2026, selon le plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R) élaboré par l’exécutif calédonien.
"Repenser la construction et l’habitat"
Pas question, pour autant, de se projeter dans une reconstruction à l’identique. La crise insurrectionnelle a aussi démontré les écueils du logement en Nouvelle-Calédonie, notamment dans les quartiers populaires. La Biennale doit être l’occasion de "repenser la construction et de reformuler un mode d’habitat", pour les mettre davantage en adéquation avec l’environnement ultramarin, juge Djamil Abdelaziz, directeur du pôle Référentiel de la construction de Nouvelle-Calédonie (RCNC), aux manettes de l’évènement. Il sera ainsi question du développement de l’habitat océanien, déjà largement abordé lors de la première édition en 2022, d’utilisation de matériaux biosourcés, de valorisation des déchets… La question de la démolition des bâtiments incendiés ou vandalisés pendant la crise "va être abordée", souligne également Laurie Humuni. "On va s’en servir de tremplin pour parler reconstruction", abonde Djamil Abdelaziz.
Le gouvernement, attaché à l’aspect participatif de la Biennale, a ouvert l’ensemble des tables rondes au public. Un appel à contributions pour définir la feuille de route de la prochaine édition, en 2026, est également lancé et fera l’objet d’un atelier.
Note
Biennale de la construction, mardi 19 novembre, à partir de 7h30, au Théâtre de l’île. Entrée libre et gratuite. Programme complet à retrouver ici.
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