Il suffit de traverser Ducos ou la zone Industrielle de Yahoué à Normandie pour comprendre l’étendue de la situation. Et ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. Les dégâts dans le monde industriel et économique sont immenses. En réponse, l’État a proposé une série de mesures, dédiées à la reconstruction et orientées essentiellement vers des prêts garantis par l’État délivrés par les banques. Pour le monde économique local "Le diagnostic vital de l’économie calédonienne est engagé, le ministre de l’Économie et des Finances ne propose pas les bons remèdes." C’est le titre du courrier que les organismes économiques calédoniens ont envoyé à Bruno Le Maire, ministre de l’économie hier, jeudi 4 juillet. Quarante syndicats et fédérations sont signataires du courrier. "À part quelques secteurs économiques épargnés, l’ensemble de l’économie calédonienne est à l’arrêt. Les entreprises non brûlées et non vandalisées sont bien malgré elles en train de devenir sinistrées également ; sinistrées par l’arrêt brutal de l’économie, prise en otage par le non-retour de l’ordre public, la perte de confiance et l’arrêt brusque de la consommation. L’État depuis Paris ne semble pas – ou ne veut pas – prendre conscience de la gravissime situation dans laquelle nous sommes."

Une indemnisation massive et sans condition

Les mesures proposées par l’État sont qualifiées de "mesurettes", précisant : "ce ne sont donc pas des prêts pour reconstruire les entreprises qu’il nous faut, mais bien une indemnisation directe des charges fixes à toute une économie à l’arrêt, que ce soit les entreprises détruites et bien assurées, mais aussi celles moins bien assurées, ou toutes celles qui ne sont pas détruites mais qui subissent une perte totale ou partielle de leur activité." Les signataires annoncent les chiffres : "20 000 chômeurs à la fin de ce mois ce qui représente près d’un tiers des employés du secteur privé ! Ce chiffre hallucinant témoigne par lui-même de la situation de l’économie. L’IEOM elle-même vient de chiffrer les dégâts directs à plus de 1,5 milliard d’euros sans compter toutes les pertes d’exploitation et dégâts indirects." Et les acteurs économiques de prévenir : "L’État doit accepter d’indemniser les frais fixes des entreprises de manière massive et sans condition, sans quoi l’économie de la Nouvelle-Calédonie va s’effondrer."