- Baptiste Gouret | Crée le 17.10.2024 à 18h21 | Mis à jour le 18.10.2024 à 16h38ImprimerFrançois-Noël Buffet s’est rendu sur le site de la quincaillerie Soprotec, incendiée aux premiers jours des émeutes. Le gérant, Nicolas Guesdon, lui a exprimé ses attentes sur l’action de l’Était pour permettre aux entreprises de sortir de la crise. Photo Baptiste GouretFrançois-Noël Buffet s’est rendu, ce jeudi en fin de journée, sur le site de Soprotec, une enseigne de Ducos entièrement incendiée aux premiers jours des exactions. L’occasion, pour les acteurs du monde économique présents, d’exposer les difficultés rencontrées par les entreprises ces derniers mois et d’exprimer leur inquiétude sur des aides qui arrivent à leur terme.
Un cabanon partiellement détruit, quelques tas de gravats et une dalle de béton vierge : voilà tout ce qu’il reste de Soprotec, une quincaillerie de 2 000 m2 destinée aux professionnels du BTP, entièrement incendiée dans la nuit du 15 au 16 mai. C’est ce site qui a été choisi par les équipes François-Noël Buffet, ministre des Outre-mer, pour une visite à Ducos, poumon économique de Nouméa lourdement frappé par les violences déclenchées le 13 mai. "On fonde beaucoup d’espoir sur les décisions qu’il sera amené à prendre", glissait, quelques minutes avant l’arrivée du ministre, Nicolas Guesdon, gérant associé de Soprotec.
La longue attente des indemnisations
Cinq mois après l’incendie de son entreprise, il est parvenu à relancer l’activité de la quincaillerie dans un nouveau dock, à quelques centaines de mètres du site incendié. Seuls 12 des 24 salariés ont toutefois pu être conservés. Nicolas Guesdon aimerait reconstruire. Mais "la partie est longue" pour percevoir les indemnisations des assurances. En ce qui le concerne, les rapports d’expertise n’ont pas encore été rendus. "Il faut se retrousser les manches pour leur fournir tout ce qu’elles demandent", a-t-il expliqué à François-Noël Buffet, qui l’interrogeait sur les procédures en cours. "Il y a eu un milliard d’euros de dégâts sur les entreprises, aujourd’hui même pas 15 % de cette somme ont été reversés aux entreprises", est intervenue Mimsy Daly, présidente du Medef. Environ 80 % des rapports d’expertise pourraient avoir été achevés d’ici décembre, ouvrant la voie aux indemnisations d’une grande partie des entreprises, "mais trois mois c’est très long pour nous".
David Guyenne, président de la Chambre de commerce et d'industrie, a interpellé le ministre sur les conséquences de cette crise pour les entreprises qui n’ont pas subi de dégâts mais dont le chiffre d’affaires a largement chuté. Photo Baptiste GouretEn attendant, quel sera l’engagement de l’État envers les entreprises ? À ce sujet, François-Noël Buffet n’a rien promis. "Notre objectif est de tout de suite relancer la machine économique. Nous sommes prêts financièrement, on fera tout pour accompagner le retour à la stabilité", s’est-il contenté de garantir.
Ce qui n’a pas empêché les représentants syndicaux et des chambres consulaires de revenir à la charge. "Il y a, certes, ceux qui ont vu leurs entreprises incendiées, mais il ne faut pas négliger les difficultés rencontrées par tous ceux qui sont ouverts mais ont perdu 70, 80 voire 90 % de leur chiffre d’affaires", a renchéri David Guyenne, président de la CCI.
"C’est catastrophique"
Le sujet de la garantie émeutes et mouvements populaires, retirée de tous les contrats d’assurance, a également été abordée. Sans elle, les chefs d’entreprise risquent d’être peu à prendre le risque de reconstruire. Et ceux qui voudront emprunter pour le faire feront probablement face aux refus des banques. "Sans cette garantie, on ne pourra tout simplement pas reconstruire", lâchait un chef d’entreprise présent. "Les assurances ne la remettront pas en place sans une garantie de l’État", a fait remarquer Sonia Backès à François-Noël Buffet. Ce dernier a signalé que le retour de cette garantie passerait par "un dialogue" avec les compagnies d’assurances.
Alors que le Fonds social de l’État est arrivé à son terme en août et que de nombreuses entreprises ont déjà épuisé les cinq mois de chômage partiel et total spécifique aux exactions, le monde économique calédonien espérait des annonces concrètes du ministre des Outre-mer. "Il n’y a rien, c’est catastrophique", s’agaçait un de ses représentants au terme de la visite, traduisant une déception qui s’était déjà exprimée jeudi matin, lors du discours du ministre en ouverture de la conférence S2R. Il reste deux jours au ministre pour convaincre de l’engagement de l’État en Nouvelle-Calédonie.
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