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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 07.07.2024 à 13h05 | Mis à jour le 07.07.2024 à 13h16
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    Dans le site de Ko Wé Kara, la foule était compacte jusqu'aux urnes, ce dimanche matin.  Photo Anthony Tejero
    À Nouméa, les électeurs ont été encore plus nombreux qu’au premier tour des législatives à venir voter ce dimanche matin. Une mobilisation massive pour s’exprimer face à ce duel bloc contre bloc, entre le loyaliste Nicolas Metzdorf et l’indépendantiste Omayra Naisseline. Si ces citoyens estiment cette échéance cruciale au vu de la crise que traverse le pays, bon nombre d’entre eux ne cachent pas leur inquiétude quant à d’éventuelles violences à l’issue du scrutin. Reportage.

    Sur le site de Ko Wé Kara, qui réunit huit bureaux de vote des secteurs de la presqu’île de Ducos et de Rivière-Salée, à Nouméa, les files d’attente n’en finissent pas de s’étirer sur les pelouses. À huit heures, ils sont déjà plusieurs centaines à attendre dans le calme, signe que ce scrutin continue de mobiliser après une participation massive (de l’ordre de 60 %) le 30 juin dernier. Selon certains électeurs, comptez "une bonne heure" rien que pour accéder à l’intérieur du bâtiment où il faut ensuite jouer des coudes parmi une foule compacte pour accéder aux isoloirs puis à son urne.

    "On m’a dit de voter alors j’ai écouté"

    À la sortie, il n’est pas rare de croiser des Nouméens qui avaient fait l’impasse au premier tour mais ont décidé de s’exprimer face à ce duel entre le loyaliste Nicolas Metzdorf et l’indépendantiste Omayra Naisseline dans la première circonscription. "On m’a dit de voter, alors j’ai écouté. Mes proches ont fini par me convaincre, glisse Maurice, 31 ans, venu à pied en famille depuis la zone industrielle de Ducos où il réside. J’espère que ces élections contribueront à ramener le calme dans le pays. Je pense vraiment que cela peut apaiser les choses, mais en même temps, je sens aussi qu’il peut y avoir de la colère une fois les résultats tombés."


    Selon certains électeurs, il fallait compter une "bonne heure d’attente" avant même de rentrer dans le bâtiment, à Ko Wé Kara. Photo Anthony Tejero

    Un pressentiment partagé par bon nombre d’électeurs croisés ce dimanche matin, qui ne cachent pas leur appréhension. "En démocratie, ça ne devrait pas poser problème d’accepter le résultat des urnes, mais je crains qu’il y ait encore le bordel à l’issue de ce scrutin, confie Marie-Reine, 40 ans, de Tindu, qui tenait absolument à faire valoir sa voix. Au premier tour, j’étais au Médipôle et les gendarmes n’ont pas pu venir à temps pour valider ma procuration, mais là, c’est la finale. C’est vraiment important de m’exprimer au vu de la crise que traverse le pays."

    "Ce second tour me fait peur"

    Et ce n'est pas Jeanne, 36 ans, qui dira le contraire : "Ces élections sont importantes pour l’avenir de notre pays. J’espère que la personne élue portera au plus haut niveau national les besoins de la population alors que notre économie est à terre. Pour moi, c’est la priorité car si tout le monde en a la volonté, on peut reconstruire ensemble, mais on aura besoin d’aides, estime cette habitante de Tuband, également loin d’être sereine. Ce second tour me fait peur. On verra demain quelles seront les conséquences. J’espère qu’il n’y aura pas de représailles car chez moi, on subit tous la situation, donc on veut que ça change."


    Forte affluence, mais peu d’attente vers 9h30 dans la plupart des bureaux de vote du site de l’Anse-Vata. Photo Anthony Tejero

    Du côté des quartiers Sud, dont les bureaux de vote ont été réunis en majorité à la salle omnisports de l’Anse-Vata, l’affluence est également au rendez-vous, mais les files d’attente beaucoup plus fluides que dimanche dernier, en partie grâce à une réorganisation interne du site. Sans surprise, la mobilisation est également le maître-mot chez ces Nouméens, quand bien même certains ne sont pas allés voter de gaieté de cœur.

    "J’ai été déconcertée et même un peu déconfite quand j’ai vu les résultats du premier tour, mais c’est important de venir porter sa voix même si on n’est pas en accord avec tel ou tel candidat, estime Charlotte, du Faubourg-Blanchot, un brin fataliste. Je pense que le pays va s’enliser et que ces élections n’y changeront pas grand-chose. Je suis très pessimiste et j’espère que l’avenir me donnera tort. Heureusement, nous avons la chance de vivre dans un quartier calme, mais j’imagine que beaucoup de gens doivent être inquiets des conséquences de ce scrutin puisque désormais, toutes les excuses sont bonnes pour que les tensions repartent."

    "Le pire est derrière nous"

    Un ressenti à l’opposé de celui de Téréva, 21 ans, ravi de pouvoir s’exprimer ce dimanche alors qu’il était bloqué à Koné pour le premier tour. "Personnellement, je suis assez optimiste : le pire est derrière nous et il ne peut y avoir que du meilleur maintenant. C’est important de participer à l’avenir du pays en commençant déjà par voter. Sinon ça ne sert à rien de se plaindre du résultat. Le problème c’est que chez moi, à Tuband, certains jeunes manquent d’ouverture d’esprit et restent bloqués sur leurs idées."

    Toujours est-il, quelles que soient les opinions, ce scrutin mobilise en masse la population : à midi, la participation estimée s’affichait nettement en hausse à Nouméa (32,3 % ce dimanche contre 23,8 % au premier tour) ainsi que dans le pays (42,91 % contre 32,39 %).

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