- Anthony Tejero | Crée le 05.12.2024 à 15h39 | Mis à jour le 05.12.2024 à 15h39ImprimerDe nombreux officiels (mairie, gouvernement, etc.) ont inauguré, ce jeudi 5 décembre, la centrale aux côtés des représentants d’Enercal, de Wiméa et des coutumiers du GDPL Katchii 2. Photo Anthony TejeroQuitte à enfouir chaque année des dizaines de milliers de tonnes de déchets, pourquoi ne pas les valoriser en les transformant en électricité ? C’est le but de la nouvelle centrale au biogaz de l’ISD de Gadji, inaugurée ce jeudi matin. Une première dans le pays qui doit permettre de produire 24 heures sur 24 une énergie durable pendant 25 ans. Explications.
Quel est le principe de la centrale au biogaz de Gadji ?
Cette centrale, inaugurée ce jeudi au terme de trois ans d’étude puis un an de travaux, est implantée au cœur de l’ISD de Gadji. Un emplacement qui ne doit rien au hasard puisque cette technologie, inédite dans le pays, vise à valoriser le gaz issu des déchets enfouis en les transformant en électricité.
Comment cette technologie fonctionne-t-elle ?
Lorsqu’ils sont enterrés, les déchets ménagers génèrent du gaz riche en méthane. Ce biogaz est aspiré à travers un réseau de conduites vers la centrale qui récupère cette matière, nécessaire à l’alimentation des moteurs, en vue ensuite de la déshumidifier et la purifier, afin de la transformer en énergie mécanique. La centrale, enfin, transforme, via un alternateur, cette énergie en électricité qui est injectée dans le réseau de distribution publique.
Pourquoi cette énergie est-elle dite durable ?
Transformer le biogaz issu des déchets de l’ISD en électricité permet de ne plus le brûler (au moyen d’une torchère) comme c’était le cas jusqu’à présent. Selon Enercal, cette technologie permet ainsi d’éviter l’envoi de 6 000 tonnes de CO2 par an dans l’atmosphère.
Par ailleurs, la centrale Gadji Energie produit 24 heures sur 24, et donc également la nuit, ce qui, par exemple, n’est pas le cas de l’électricité issue du photovoltaïque (en dehors des fermes solaires dotées d’unité de stockage). "Ces énergies renouvelables sont complémentaires. Et cette centrale contribue à une décarbonation de l’électricité dans le sens où la nuit, grâce à ce biogaz, ce sont potentiellement des combustibles fossiles en moins dans la consommation électrique", glisse le directeur général d’Enercal Jean-Gabriel Faget.
Cette centrale au biogaz, dont l’exploitation nécessite trois emplois, permet d’augmenter de 3 % la part de l’énergie dite durable dans le réseau public électrique. Photo Anthony TejeroQuelles sont les capacités de production ?
Les quelque 150 000 tonnes de déchets qui affluent chaque année du Grand Nouméa vers l’ISD de Gadji sont valorisées, soit une capacité de 8 000 mégawatts/heure par an. En d’autres termes, c’est l’équivalent de 2 400 foyers. Cette centrale est prévue pour fonctionner durant environ 25 ans, c’est-à-dire qu’une fois que le centre d’enfouissement aura atteint sa capacité totale et devra fermer ses portes, la centrale au biogaz devrait, elle, fonctionner encore une dizaine d’années. Et ce, en raison d’une certaine latence entre le moment où les déchets sont enfouis et celui où ils émettent du gaz.
Quel est le financement et qui sont les actionnaires ?
Le coût de la centrale Gadji énergie représente un montant de 400 millions de francs portés par les trois actionnaires à hauteur de 51 % pour Enercal énergies nouvelles, de 24,9 % pour la société Winéo et de 24,1 % pour Katchii 2, la structure qui réunit les quatre tribus de Païta (N’Dé, Naniouni, Bangou et Saint-Laurent). "Typiquement, ce projet s’inscrit dans une volonté de nouvelles filières d’avenir pour la Nouvelle-Calédonie, à travers des capacités à travailler ensemble entre le public, le privé et les autorités coutumières. Cela s’inscrit totalement dans le PS2R et donc de la relance de l’économie", glisse Christopher Gygès.
À quel tarif cette électricité est-elle vendue ?
À l’heure où le système électrique est largement déficitaire, où le coût de cette énergie est en hausse pour les Calédoniens et où Enercal est renflouée grâce aux aides de l’État, cette centrale au biogaz présente un autre avantage : celui de produire une énergie moins chère. Ainsi, selon la société, le coût de l’électricité produite par la centrale revient à 15 francs du kilowatt/heures contre 20 à 25 francs pour l’énergie thermique, selon les heures de la journée. "C’est une bonne opération économique pour les finances du système électrique calédonien, se félicite Jean-Gabriel Faget. C’est une des énergies les moins chères, tout en étant fonctionnelle 24 heures sur 24."
Une autre centrale au biogaz est-elle prévue dans le pays ?
Une autre centrale au biogaz n’est pas d’actualité dans le pays, selon Enercal, en raison des volumes de déchets traités trop faibles dans les autres centres d’enfouissement, y compris pour l’Installation de stockage des déchets non dangereux (ISD) de la zone Voh, Koné, Pouembout, Poya (VKPP) ouverte l’an dernier. "En revanche, il n’est pas exclu que cela puisse servir de référence à des développements d’autres centrales dans la région, puisque des entreprises locales ont été mobilisées et sont tout à fait compétentes. Cet outil pourrait donc constituer une source de développement hors du territoire", analyse Jean-Gabriel Faget.
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