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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 26.09.2024 à 16h02 | Mis à jour le 26.09.2024 à 16h02
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    Le 20 juillet, la gendarmerie a installé des verrous de part et d’autre de la tribu de Saint-Louis. Photo Aurélia Dumté
    La Ligue des droits de l’Homme réclamait la levée des verrous de la gendarmerie qui encerclent Saint-Louis depuis le 20 juillet. La demande a été rejetée par le tribunal administratif, un mois après une requête similaire du collectif d’habitants de la tribu. Pour les autorités coutumières, ce blocage ne s’appuie sur aucun cadre réglementaire.

    Les "verrous" installés de part et d’autre de Saint-Louis, sur la RP1, continuent de concentrer toutes les attentions ces dernières semaines, en particulier depuis la mort de deux jeunes hommes originaires de la tribu, abattus par les forces de l’ordre le 19 septembre. Le juge des référés a rejeté la demande formulée par la Ligue des droits de l’Homme (LDH), qui avait attaqué le haut-commissariat pour exiger la réouverture de la route et le rétablissement de la circulation.

    Il y a un mois, une requête similaire déposée par le collectif de défense des intérêts des habitants de la tribu de Saint-Louis, représenté par les grands chefs de la tribu, avait connu le même sort. "Le collectif observe avec satisfaction que des voix continuent de s’élever pour dénoncer ces actes", se félicitent Eugène Décoiré, président du conseil des chefs des clans, et Yohann Wamytan, membre du conseil des chefs de clans, dans un communiqué diffusé ce jeudi 26 septembre.

    Un arrêté pris deux mois après l’installation des verrous

    Depuis sa création, en août, le collectif ne cesse de dénoncer la mise en place de ces verrous, qui contraignent la population de Saint-Louis à des contrôles systématiques pour entrer et sortir de la tribu. "Des actes qui, selon nous, appartiennent à une époque révolue, marquée par un manque de considération pour les droits et la dignité des peuples autochtones." Les deux représentants du collectif s’étonnent par ailleurs que la décision du tribunal s’appuie "sur un arrêté du haut-commissaire daté du 19 septembre 2024, soit deux mois après l’installation des verrous de Saint-Louis, mis en place le 20 juillet dernier".

    L’arrêté en question, n°119, portant réglementation temporaire relative à la circulation des véhicules sur la commune du Mont-Dore, a en effet été publié le 19 septembre, soit deux jours après le référé-liberté déposé par la LDH au tribunal administratif. "Ce laps de temps soulève de sérieuses interrogations quant à la légalité des mesures prises durant cette période." Pour le collectif, cela prouverait que ces barrages de la gendarmerie ont été installés en dehors de tout cadre réglementaire. "Les deux verrous bloquant l’accès à notre tribu n’avaient aucune base légale, comme l’ont souligné les autorités coutumières dans leur référé du 25 août dernier."

    "Violation des droits coutumiers"

    La bataille judiciaire devrait se poursuivre. Eugène Décoiré et Yohann Wamytan annoncent déjà leur intention d’attaquer l’arrêté du 19 septembre pris par le haut-commissariat. "Cet arrêté, en effet, a été pris sans consulter le conseil coutumier Djubea Kapumë, comme l’exige pourtant la procédure dès lors qu’une terre coutumière est directement impactée par une décision administrative, même lorsqu’elle émane de l’État. Nous estimons qu’une telle omission constitue une violation des règles élémentaires de concertation et de respect des droits coutumiers."

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