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    Nouvelle Calédonie
  • Baptiste Gouret | Crée le 07.03.2024 à 14h51 | Mis à jour le 07.03.2024 à 14h51
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    Pierre-Chanel Tutugoro (au centre), entouré des membres du groupe UC-FLNKS et Nationalistes, a présenté une proposition de vœu déposé au Congrès visant à la création d’une Organisation des pays exportateurs de nickel (Open). Photo Baptiste Gouret
    Le groupe UC-FLNKS et Nationalistes a déposé un vœu sur le bureau du Congrès pour soumettre aux élus l’idée d’une structure réunissant les pays exportateurs et producteurs de nickel, à l’image de ce qui existe pour les pays pétroliers. Un moyen de peser sur les cours du nickel et d’assurer une stabilité des prix.

    Pourra-t-on bientôt voir l’Indonésie, les Philippines, l’Australie et la Nouvelle-Calédonie siéger au sein d’une même organisation pour discuter des volumes de production de nickel et des prix appliqués au marché mondial ? C’est le rêve que caresse le groupe UC-FLNKS et Nationalistes, qui vient de déposer un vœu en ce sens sur le bureau du Congrès. Concrètement, le document propose aux élus calédoniens d’envisager la création d’un groupe réunissant les pays exportateurs et/ou producteurs de nickel, dénommé Organisation des pays exportateurs de nickel (Open).

    Un travail entamé en 2013

    À l’image de celle fondée dans les années 60 par les pays pétroliers, cette structure permettrait de réguler la production à l’échelle mondiale et ainsi de maîtriser l’évolution des prix, afin d’éviter aux nations productrices de dépendre de la variabilité des cours. Ces dernières devront ainsi s’entendre sur des quantités à exporter et leurs prix de vente, développer des politiques et des normes de qualité et de quantité, pousser à l’innovation et à une plus grande productivité des exploitations minières…

    L’idée n’est pas nouvelle, rappelle Pierre-Chanel Tutugoro, président du groupe UC-FLNKS et Nationalistes. "C’est un sujet qui a été travaillé dès 2013", année durant laquelle une délégation composée du président du Congrès Roch Wamytan et de Gilbert Tyuienon, alors vice-président du gouvernement, s’était rendue en Indonésie afin de "poser les fondements de futures relations bilatérales". Djakarta avait alors considéré l’offre "avec un vif intérêt", assurent les élus UC-FLNKS et Nationalistes. Mais quels avantages ce pays d’Asie du Sud-Est, devenu en quelques années un géant du nickel, pourraient bien tirer d’une telle organisation, dont l’un des objectifs majeurs est de s’accorder sur les volumes de production et d’instaurer des quotas d’exportation ? "Ils ont beaucoup à apprendre de l’exploitation du nickel de la part d’autres pays producteurs, pense Pierre-Chanel Tutugoro. L’Indonésie souhaite intégrer le marché européen, et pour ça elle devra exporter des produits qui correspondent aux critères" du Vieux continent.

    Offrir de nouvelles perspectives

    La proposition du groupe UC-FLNKS et Nationalistes intervient alors que le pays traverse une "crise sans précédent" dans le secteur du nickel. Le projet d’une future "Open" doit offrir de "nouvelles perspectives" à la filière, espère Omayra Naisseline, élue au Congrès. "Aujourd’hui, le nickel est presque devenu un secteur risqué à intégrer pour les jeunes du pays, ce n’est pas normal, regrette Pierre-Chanel Tutugoro. On veut leur donner un peu d’espoir et leur dire que le nickel est un secteur dans lequel ils peuvent se projeter."

    Il faudra toutefois convaincre les autres pays producteurs et exportateurs de rejoindre l’organisation. Pour y parvenir, la Nouvelle-Calédonie aura besoin de la France, avec laquelle elle partage la compétence des relations extérieures.

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