- Anthony Tejero | Crée le 20.11.2024 à 17h38 | Mis à jour le 20.11.2024 à 18h03ImprimerGil Brial, Marie-Laure Ukeiwé, Sonia Backès, Nicolas Metzdorf et Philippe Blaise ont animé une conférence de presse, ce mercredi 20 novembre, en vue des prochaines négociations sur l’avenir institutionnel. Photo Anthony TejeroEn vue des prochaines discussions sur l’avenir institutionnel, le groupe les Loyalistes a décidé de se tourner vers le passé et plaidera pour un retour aux fondamentaux des accords de Matignon, et non plus de celui de Nouméa qui a montré "ses limites". À Paris, ils défendront donc le maintien de la Calédonie dans la France, l’unité du pays, mais aussi l’instauration d’une "fédération territoriale" qui donnerait davantage de pouvoir aux provinces, et permettrait aux "deux légitimités" d’exercer le pouvoir "là où elles sont majoritaires".
Alors que plusieurs mouvements indépendantistes, dont le Palika et l’UPM, mais aussi le FLNKS, se sont récemment exprimés sur leur stratégie dans les discussions à venir, c’est au tour du groupe Les Loyalistes de vouloir "clarifier sa position" quant aux négociations qui devraient s’ouvrir à Paris, le 5 décembre prochain, rendez-vous auquel ils comptent bien répondre présent.
Ce positionnement s’inscrit dans "l’héritage" du RPCR et des Accords de Matignon, qui ont été "abîmés par l'Accord de Nouméa", qui "a tenté de mettre un mouchoir sur nos différences, pour nous faire croire qu’elles n’existaient pas, au lieu de vouloir les faire coexister", estime Sonia Backès.
Lors des futures discussions, les Loyalistes défendront donc trois piliers pour essayer "de ne pas répéter les erreurs du passé" : le maintien de la Calédonie dans la France ; l’unité du territoire ; "donner une place plus importante à la diversité" en renforçant le pouvoir des provinces. Sur ce dernier point, les Loyalistes s’inspirent du discours du sénateur Dick Ukeiwé du 24 janvier 1985, "qui n’a pas pris une ride", pour plaider en faveur d’une "fédération territoriale".
Des provinces renforcées, mais pas de partition du pays
"Avec cette formulation, on part sur des provinces qui sont renforcées en termes de compétences, parce que chacun doit avoir son pouvoir là où il est majoritaire. C’est ça qui, finalement, garantit la paix en Nouvelle-Calédonie. Que chacune des deux légitimités de ce territoire puisse gouverner et mener les politiques publiques qui conviennent à leurs gens, résume le députe Nicolas Metzdorf. Mais il ne faut pas caricaturer les choses. Personne n’est susceptible de défendre une partition de la Nouvelle-Calédonie. Cette fédération territoriale reprend cette nécessité d’avoir un partage du pouvoir interne dans le pays, comme l’ont fait les provinces, tout en gardant une unité du territoire de la Nouvelle-Calédonie."
C’est pourquoi les Loyalistes décident de revenir aux Accords de Matignon de 1988 plutôt qu’à l'Accord de Nouméa de 1998, qui "présente aujourd’hui de nombreux dysfonctionnements" et "dont on voit les limites".
"Chacun a compris différemment l’accord de Nouméa"
"Quand on réfléchit à tête froide sur ce qui s’est passé le 13 mai, qu’on ne peut pas considérer comme une parenthèse de notre histoire, évidemment que les indépendantistes extrémistes et radicaux sont les responsables. Mais on note aussi que l’accord de Nouméa avait été trop ambigu, en faisant plaisir à tout le monde et, finalement, en faisant des promesses à chacun que l’accord lui-même ne pouvait pas tenir, poursuit Nicolas Metzdorf. Chacun a compris différemment l’accord de Nouméa. On le voit bien sur le corps électoral. Or, ce dont on a besoin aujourd’hui, c’est de choses claires. Et les accords de Matignon avaient été très clairs en disant qu’il y a deux légitimités en Nouvelle-Calédonie. On garde une unité territoriale, mais chaque province avance de la manière qu’elle pense être la meilleure pour la Nouvelle-Calédonie. On revient à cette philosophie-là."
Vers une fusion des mouvements en 2025 ?
Ils ont évoqué une "fusion" d'ici début 2025. Les Républicains calédoniens (Sonia Backès), Générations NC (Nicolas Metzdorf), le Mouvement populaire calédonien (Philippe Blaise) et le Mouvement républicain calédonien (Gil Brial) devraient ainsi ne faire qu'un d'ici quelques semaines.
"Lors des émeutes, les Calédoniens ont montré leur union dans la rue pour se défendre. Face à ceux qui prônent la violence, il est donc important que la famille politique soit également unie en faisant l'effort de nous rassembler pour sortir d'une sorte d'ethnicisation de la politique que le CCAT veut essayer de nous imposer", déclare Philippe Blaise.
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