[13 heures] Le monde économique réuni sous la bannière du groupement NC éco a à son tour, rencontré la délégation du Fip. L'occasion de "témoigner de la gravité des exactions et des destructions qui ont été commises" sur les entreprises et "surtout de montrer que les conséquences dépassent très largement ce qui s'est passé et ont peut-être été très mal anticipées", estime la chef du Médef Mimsy Daly, qui le martèle : "Aujourd'hui, la Nouvelle-Calédonie et notamment les populations les plus fragiles payent un prix extrêmement lourd suite à ces événements. "

Cette rencontre était l'occasion de mettre également sur la table le sujet de la coopération régionale qui  "a déjà commencé, puisque Fidji notamment a fourni à la Nouvelle-Calédonie très rapidement du riz, de la farine, des boissons gazeuses actuellement ", juge bon de préciser Mimsy Daly. "Aujourd'hui l'ouverture économique de la Nouvelle-Calédonie est un sujet en discussion pour des raisons évidentes de pouvoir d'achat et d'intégration régionale et nous devons comprendre comment, pour un bénéfice mutuel, nous pouvons nous organiser pour ouvrir davantage la Nouvelle-Calédonie à ses pays voisins. Le marché calédonien vient de se restreindre considérablement, et donc nous allons avoir besoin de nouveaux débouchés pour les produits calédoniens. Dans ce cadre évidemment la coopération avec le Pacifique est très stratégique. Aujourd'hui, il faut faire preuve d'un grand pragmatisme. "

[12H30] Au cours de sa rencontre avec la mission du Fip, le président de la province des îles, Jacques Lalié, a notamment insisté sur l'importance de "placer le débat à un niveau de partenariat entre l'État et nous". Et ce, sur plusieurs sujets : "les réformes et les perspectives sur une période transitoire assez intéressante pour relancer l'économie" mais aussi sur le volet formation : " pour former des cadres et pour voir comment occuper les responsabilités qu'on aurait dû avoir à travers des formations".  Des dispositifs "qui étaient déjà déclinées dans le cadre des accords de Matignon, mais qu'on a gérées finalement administrativement au lieu de gérer politiquement, pour changer le cours des choses favorablement. "

Cette rencontre était aussi l'occasion d'évoquer les ambitions de la province des îles avec la région dans le développement touristique : "J'ai parlé des dossiers que j'ai portés pour essayer de classer l'aéroport de Wanaham comme un aéroport international, pour permettre des relations directement avec Fidji, qui est une plateforme touristique, ou avec le Vanuatu, ou bien pour amener des clients pour Aircalin, depuis La Tontouta. Ce projet représente des coûts, j'ai aussi parlé des possibilités de classer l'aéroport comme un port franc."

Sonia Backès attend de cette mission " un rapport d'observation le plus juste possible "

[11h45]  C'est avec sa casquette de présidente de la province Sud que Sonia Backès s'est entretenue pendant près d'une heure avec la délégation du Fip, une mission dont les Loyalistes " n'étaient pas demandeurs " mais qui " démontre qu'ils veulent comprendre la situation en Nouvelle-Calédonie ", estime l'élue non-indépendantiste. " Je pense qu'il n'y a pas forcément un niveau d'information sur tous les sujets qui est celui qu'on a nous ici. C'est donc important de passer un certain nombre de messages sur tout ce qui a été fait depuis 40 ans. On a également indiqué tout ce qui est fait, notamment par la province Sud pour le rééquilibrage, pour accompagner toutes les populations. Et j'ai insisté, personnellement, sur la nécessité de travailler sur l'esprit critique, puisque ce qui est arrivé le 13 mai est en partie dû à des populations qui ont cru des messages qu'on leur a passés, qui n'étaient pas forcément toujours exacts. "

Sonia Backès attend de cette mission " un rapport d'observation le plus juste possible " et qui " corresponde le mieux à la réalité ". " On sait qu'il y a forcément des partis pris, des a priori, de la part de certains, dans un sens ou dans l'autre. On espère que le rapport final sera le plus neutre possible, de manière à aider au processus et pas à rajouter de l'huile sur le feu. "

[11 heures] La délégation du FIP est accueillie à la Communauté du Pacifique pour une série d'entretiens avec des responsables politiques. Elle rencontrera en premier lieu Sonia Backès, présidente de la province Sud.

Louis Maou :  "La Nouvelle-Calédonie a besoin que la région comprenne bien les enjeux que nous vivons"

[10 heures] "La Nouvelle-Calédonie a besoin que la région comprenne bien les enjeux que nous vivons", a réagi le président du gouvernement, Louis Mapou, au terme de deux réunions successives organisées au siège de l'exécutif. Selon lui, "la situation calédonienne est très observée" dans le Pacifique, et les évènements qui ont secoué le Caillou depuis le mois de mai "peuvent éclabousser partout dans la région" et nuire "à la cohésion dans le Pacifique". 

Les membres du gouvernement collégial ont abordé plusieurs sujets avec la délégation du FIP : "les causes des évènements vécus et comment nous comptons nous y prendre pour essayer d'apporter des solution durables", rapporte le chef du gouvernement. Ainsi, l'exécutif calédonien a présenté le contenu du plan S2R aux membres de la délégation. L'occasion de leur expliquer que "la Nouvelle-Calédonie est à un tournant dans son évolution et le système économique, social, politique qu'elle a porté pendant les 40 dernières années a atteint certains limites sur lesquels il nous faut travailler".

Une reconstruction et une refondation du Caillou pour lesquelles les pays membres du FIP se disent prêts à jouer pleinement leur rôle. "Ils sont prêts à participer à la reconstruction, assure Louis Mapou. Le fil conducteur de cette participation, c'est bien sûr l'intégration de la Nouvelle-Calédonie à la région. Car la Nouvelle-Calédonie, quoi qu'on en dise, connaît très peu sa région, parce qu'on a cette filiation avec la France et l'Europe qui a prévalu pendant toutes ces années. On découvre, d'une certaine manière, notre région. Le Forum des îles du Pacifique peut être un levier pour cela."

Le président du gouvernement juge qu'il faudra toutefois lever quelques barrières liées "au statut de la Nouvelle-Calédonie" afin de sortir d'un rôle "de représentation" et disposer davantage d'une "liberté de travailler".

[9heures] Après un entretien d'une heure avec le président Mapou, les membres de la délégation du FIP rencontrent actuellement le gouvernement collégial, pour une présentation du plan de sauvegarde, de reconstruction et de refondation (S2R).

Rencontre au gouvernement avec Louis Mapou, puis avec le gouvernement collégial, entretiens avec Sonia Backès et Jacques Lalié, échanges avec le monde économique puis déjeuner avec la jeunesse calédonienne, le rythme est particulièrement soutenu ce lundi matin pour la délégation de la mission d’information du Forum des îles du Pacifique. Composée de Sitiveni Rabuka, Premier ministre des Îles Fidji, de Siaosi Sovaleni, Premier ministre des Tonga, de Mark Brown, Premier ministre des Îles Cook, de Peter-Shanel Agovaka, Ministre des affaires étrangères des Îles Salomon et de Baron Waka, Secrétaire général du Forum des îles du Pacifique, la mission est présente sur le Caillou jusqu’à demain mardi.

Après une visite du Médipôle et des entretiens avec le haussaire et la présidente du Congrès hier, la délégation s’entretiendra demain avec les autorités religieuses, le monde de l’enseignement et des représentantes des femmes. Les cinq membres de la mission retrouveront ensuite Louis Le Franc, le haussaire, et Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France pour le Pacifique pour faire un bilan de leur visite. Ils ponctueront leur séjour en Calédonie par une visite du lycée Petro-Attiti, établissement particulièrement touché pendant les émeutes.