222 000 électeurs

"Il n’y a pas de raison que la Nouvelle-Calédonie soit dispensée de ces élections", a dit le haut-commissaire, Louis Le Franc, lors d’une conférence de presse organisée ce jeudi au sujet des élections européennes prévues dimanche 9 juin. L’annonce du maintien avait déjà été faite par l’État le 2 juin. Depuis, les communes travaillent au bon déroulement de ce scrutin, malgré le contexte insurrectionnel que vit la Nouvelle-Calédonie depuis bientôt un mois. Ainsi, 222 831 Calédoniens inscrits sur la liste générale sont appelés aux urnes ce dimanche. Cela représente 0,44 % des électeurs français et 0,05 % des électeurs européens, qui seront 440 millions à pouvoir voter dimanche.

279 bureaux de vote

Le nombre de bureaux de vote reste le même que lors des dernières élections, exigence de l’État. Ainsi, 279 bureaux de vote seront ouverts en Nouvelle-Calédonie dimanche, de 7 heures à 17 heures, pour respecter les horaires du couvre-feu. Certaines communes souhaitaient voir cette fourchette horaire réduite pour limiter les risques, mais le code électoral impose un créneau de 10 heures minimum pour voter. Ces 279 bureaux ont été regroupés dans une cinquantaine de lieux, une demande du haut-commissariat pour faciliter leur sécurisation. Les différents sites seront communiqués par les communes la veille ou l’avant-veille du vote.

Cinq escadrons supplémentaires

L’un des enjeux de ces élections sera la sécurité des bureaux de vote. Alors que s’achève une quatrième semaine d’émeutes sur le Caillou, de nouveaux renforts ont été envoyés de l’Hexagone. "Cinq escadrons supplémentaires" de gendarmerie sont arrivés en Nouvelle-Calédonie pour assurer la sécurisation des bureaux de vote, a révélé Louis Le Franc. Un escadron est composé "d’environ 65 à 70 gendarmes". Ils resteront sur le territoire après les élections. Cela porte à environ 3 700 les effectifs des forces de l’ordre en Nouvelle-Calédonie.

Cinq communes incertaines

L’incertitude subsistait au sujet d’un éventuel boycott des élections par les communes à majorité indépendantiste. "Il n’y a eu aucune opposition formelle exprimée par des mairies", a assuré le haut-commissaire. Toutefois, plusieurs d’entre elles ont fait part de leur inquiétude quant au bon déroulement du scrutin. "Cinq communes font état de difficultés à organiser ces élections", par manque de personnel pour tenir les bureaux de vote ou en raison de fortes préoccupations concernant la sécurité. S’il n’a pas souhaité lister ces communes, Louis Le Franc a indiqué qu’elles se situaient toutes sur la côte Est.

3 millions de bulletins de vote

Le matériel électoral est en cours de distribution dans les communes de Nouvelle-Calédonie. Cela représente environ 15 tonnes, venues de l’Hexagone à bord d’un avion affrété spécialement. En tout, 3 millions de bulletins de vote sont arrivés sur le territoire et seront répartis dans les différentes communes. Sur les 38 listes candidates, seules 13 ont accepté d’imprimer pour la Nouvelle-Calédonie : Renaissance ; PS-Place publique ; La France Insoumise ; Rassemblement national ; Les Républicains ; Europe Écologie Les Verts ; Parti communiste français ; Lutte ouvrière ; Reconquête ! ; Union populaire républicaine ; Les Patriotes ; Alliance Rurale ; Écologie au centre.

Il sera toutefois possible de voter pour l’une des autres listes en imprimant soi-même un bulletin de vote, mis à disposition des électeurs sur les sites internet respectifs des listes candidates.