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    Nouvelle Calédonie
  • Anthony Tejero | Crée le 24.05.2024 à 13h01 | Mis à jour le 24.05.2024 à 19h35
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    Sonia Backès et Louis Mapou échangent après la première réunion organisée par le président de la République au haut-commissariat jeudi matin. Photo Ludovic MARIN / AFP
    La présidente de la province Sud Sonia Backès, le président du gouvernement Louis Mapou et le député de la seconde circonscription Nicolas Metzdorf ont réagi hier soir avant que le chef de l'Etat ne fasse son discours bilan sur sa visite express sur le Caillou.

    Sonia Backès : "Il y a un espace pour un accord global si ces violences cessent immédiatement"

    La présidente de la province Sud et cheffe de file des Loyalistes s’est exprimée hier soir, au haussariat, confiant être "rassurée" sur le plan politique. "Il n’y a pas d’abandon de cette réforme, pas de suspension ou de report, mais une place qui est donnée au dialogue et c’est ce qu’on demandait, avec ce mois consacré à trouver une solution. Il y a un chemin, puisqu’on y travaille depuis très longtemps avec les forces politiques et donc je crois dans le fait qu’on est en capacité, sans avoir cédé face à nos assaillants, de trouver une solution", assure Sonia Backès, qui rappelle que "ce temps de dialogue ne sera ouvert que si les barrages sont levés". "Je pense que maintenant, chacun doit remplir sa part de l’exercice. Ce temps de dialogue et de discussion entre nous n’est possible que si on n’est pas sous le coup de la violence et de la menace que l’on subit depuis plus de dix jours. Chacun doit prendre sa part de responsabilité. Je suis convaincue qu’il y a un espace pour une solution pour un accord global, mais à condition que ces violences cessent immédiatement et que les Calédoniens soient enfin libérés."

    La présidente de la province Sud estime que cette visite, sur le terrain, d’Emmanuel Macron lui a permis de "prendre conscience de la gravité de ce que les Calédoniens ont vécu. Toutes les discussions lui ont fait percevoir de manière plus concrète la détresse des Calédoniens, la terreur qu’ils vivent depuis dix jours. L’attention portée sur la sécurité et sur la libération très prochaine des quartiers fait partie des choses qu’il a sans doute mieux perçues."

    Quant à la présence de la CCAT à la table des discussions : "On a refusé d’avoir un quelconque contact ou discussion avec la CCAT dont je considère qu’elle doit être condamnée pour les actes commis."

    Louis Mapou : "Les réponses données nous satisfont"

    En tant que chef du gouvernement, le président n’a pas participé aux bilatérales politiques avec le chef de l’État, mais a participé aux discussions institutionnelles et économiques autour de la reconstruction notamment à l’issue desquelles le président a annoncé une aide d’urgence exceptionnelle.

    "Les réponses données nous satisfont. Maintenant il y a du travail. L’État a décidé de s’engager à nos côtés et de nous aider en matière d’expertise, avec l’envoi d’une mission et la présence encore quelques jours de la ministre déléguée aux Outre-mer, explique Louis Mapou. Tous les matins, nous sommes réunis en collégialité et dès demain (ce vendredi), nous allons évaluer les propositions faites par le président de la République, mais les dégâts causés aujourd’hui sont d’une telle ampleur que ce sera un gros dispositif qu’il faudra mettre en face."

    Pour autant aucun chiffre, ni sur le montant de ces destructions, ni sur celui de l’aide de l’État n’est encore officiellement été avancé. "Nous avons présenté les premières estimations, mais on n’en est pas aux enveloppes. D’ici la semaine prochaine, on aura une idée plus précise des moyens qui sont à solliciter, poursuit le chef de l’exécutif. Il y a bien sûr les dégâts auprès des entités économiques privées, mais aussi sur les infrastructures publiques, sans oublier l’impact psychologique qu’il faudra déterminer pour que cette confiance puisse revenir."

    Quant aux annonces d’ordre plus politique, Louis Mapou salue "la volonté de faire un chemin ensemble". "Visiblement, c’est ce qu’Emmanuel Macron a convenu avec l’ensemble des responsables. Il appartient à chacun d’assumer la part qui lui revient. […] Il n’y a pas d’autre choix (que d’être confiants) sur ces discussions, on ne peut pas faire autrement."

    Nicolas Metzdorf : "On fera le point à mi-chemin"

    De son côté le député Nicolas Metzdorf s’est dit "satisfait" que le président de la République appelle à la levée des barrages et "annonce que les forces de l’ordre resteront le temps qu’il faudra même durant la période des Jeux olympiques."

    Au chapitre politique : "Sur le texte, Emmanuel Macron respecte le calendrier initial, puisqu’il dit qu’il n’y aura pas de passage en force dans un premier temps, mais il n’y a ni retrait, ni suspension. D’ici là, on essaie de trouver un accord et on fait le point dans un mois, glisse l’élu, avant de détailler la nature des négociations à entreprendre. Dans un accord global, il y a le dégel, la répartition des compétences, la répartition des sièges du Congrès, l’autodétermination, le nouveau contrat social, etc. On va essayer de s’atteler à trouver un nouvel accord dans le cadre du mois qui nous est donné. On fera le point à mi-chemin, mais on va dédier notre énergie à trouver un accord global avec les partenaires."

    Selon l'Eveil océanien, "le projet de loi constitutionnelle est mort"

    Après la visite express d'Emmanuel Macron sur le territoire, l'Éveil océanien, qui a pris part aux échanges avec le président de la République, considère que "le projet de loi constitutionnelle est mort". Le parti de Milakulo Tukumuli juge en effet que la demande de retrait du texte par le Rassemblement national et Les Républicains rend l'objectif des 3/5e au Congrès de Versailles inatteignable. "Le Président n'a donc pas d'autres possibilités que celle qu'il a annoncée. Celle de ne pas convoquer le Congrès de Versailles, de "suspendre" le projet de loi constitutionnelle, en incitant chacun à la responsabilité du dialogue." La "mission du dialogue" installée par Emmanuel Macron devra toutefois répondre à trois conditions pour aboutir, pense l'Éveil océanien : "la levée des barrages" ; "le changement de l'intérêt des partis politiques, pour le pays enfin et non plus que pour les prochaines élections" et enfin une "base de discussions". Une "chance" offerte par le président, dont l'Eveil océanien salue des "déclarations équilibrées" et une promesse de "ne pas passer en force". "Nous avons un mois, et le travail se poursuit immédiatement", conclut le parti.

    Note

    Les élus du FLNKS n’étaient plus présents lors des échanges avec la presse avant le discours d’Emmanuel Macron. Plus de réactions à venir.

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