- Baptiste Gouret | Crée le 13.05.2024 à 13h43 | Mis à jour le 13.05.2024 à 14h27ImprimerLe haut-commissaire Louis Le Franc, entouré du général Nicolas Matthéos et du maire du Mont-Dore Eddie Lecourieux, a fait le point sur les blocages en cours, notamment à Saint-Louis et La Conception. Photo Baptiste GouretLe haut-commissaire s’est rendu en fin de matinée à la brigade de gendarmerie de Saint-Michel, visée par des tirs de carabine ce week-end, pour soutenir les forces de l’ordre mobilisées à Saint-Louis depuis dimanche soir afin de libérer la route. Il demande aux autorités coutumières de "calmer la jeunesse" et met en garde contre l’extrême violence constatée depuis quelques jours.
Alors que des blocages, des marches et des barrages filtrants ont lieu actuellement un peu partout dans le pays, en opposition au projet de réforme constitutionnelle examinée dans les prochaines heures à l’Assemblée nationale, c’est au Mont-Dore que Louis Le Franc a décidé de se rendre, ce lundi 13 mai, en fin de matinée. Devant la brigade de gendarmerie de Saint-Michel, visée par des tirs de carabine ce week-end, le haut-commissaire a d’abord réaffirmé son soutien "aux gendarmes et à leurs familles". Il a condamné des actes "extrêmement graves", évoquant des "tirs avec des gros calibres et tous les risques que cela implique", notamment celui de "tuer des gens".
15 interpellations
Face à la presse, le haut-commissaire a profité de l’occasion pour faire un point sur les blocages en cours dans la commune. Depuis le début de la matinée, les forces de l’ordre ont procédé à 15 interpellations (12 en zone police et trois en zone gendarmerie). Désormais, l’objectif "est de débloquer tous les axes de circulation", a exposé Louis Le Franc. Les gendarmes y sont parvenus à La Conception, qui a fait l’objet d’un blocage "très violent" en début de matinée, avec des jets de pierre en direction des automobilistes et des autorités.
Un impact de balle sur la façade de la brigade de gendarmerie de Saint-Michel, au Mont-Dore, visée par des tirs de carabine ce week-end. Photo Baptiste GouretÀ Saint-Louis, trois unités de la gendarmerie et des membres du GIGN tentaient encore, ce midi, de libérer la RP1, bloquée depuis dimanche soir. De nombreux coups de feu résonnaient encore aux alentours de la tribu en fin de matinée. Les gendarmes ont une nouvelle fois été pris pour cible, rendant l’intervention délicate. "Les opérations sont compliquées en raison du haut niveau de violence de ces jeunes souvent alcoolisés, qui cherchent à aller au contact et nous tirent dessus", a rapporté le général Nicolas Matthéos, en charge des opérations.
"C’est totalement inadmissible […] On ne va pas en rester là", a assuré Louis Le Franc, qui en appelle à la responsabilité des autorités coutumières, renouvelant "la demande que j’ai faite aux grands chefs de la commune du Mont-Dore pour qu’ils disent à leurs jeunes de revenir à des rapports moins hostiles avec les gendarmes".
En situation de légitime défense, les gendarmes "répliqueront"
La multiplication des tirs et l’utilisation croissante des armes à feu par la "centaine de jeunes" mobilisées à Saint-Louis inquiètent particulièrement le haut-commissaire. "Ils prennent le risque de se faire tuer. Des unités d’élite de la gendarmerie sont sur zone, comme le GIGN, et s’ils se trouvent en situation de légitime défense, ils répliqueront, a averti Louis Le Franc. Chacun prendra ses responsabilités, je prends les miennes. Je les mets en garde : qu’ils cessent immédiatement d’utiliser des armes en direction des gendarmes", a-t-il insisté.
Des pneus brûlent près de Saint-Michel, juste avant le blocage de la RP aux alentours de Saint-Louis. Photo Baptiste GouretSi Saint-Louis reste le point de blocage le plus important du territoire ce lundi, d’autres secteurs sont concernés par des mobilisations "très agressives". C’est le cas notamment à Montravel, à Apogoti et dans le col de la Pirogue, près de la tribu de Saint-Laurent. En prévision du vote à l’Assemblée nationale du projet de réforme constitutionnelle, Louis Le Franc a demandé à Paris des renforts en "forces mobiles et forces d’intervention du GIGN, qui nous seront accordées". "Je n’ai pas envie d’avoir de mort ici en Nouvelle-Calédonie uniquement parce que des groupes sont manipulés et atteignent un niveau d’agressivité inadmissible", a conclu le haut-commissaire.
Des navettes maritimes pour contourner les blocages ?
Présent aux côtés du haut-commissaire ce lundi à la brigade de Saint-Michel, le maire du Mont-Dore Eddie Lecourieux a annoncé que, si la situation n’évoluait pas, des navettes maritimes pourraient être mises en place dans l’après-midi pour relier le sud de la commune au reste de la Grande Terre et contourner les blocages à Saint-Louis. Elles seraient réservées dans un premier temps à "ceux dont la santé est précaire et peut-être également pour ceux qui doivent prendre un avion et se rendre à l’étranger". "On verra progressivement en fonction de l’actualité, on suit ça heure par heure", a souligné le premier édile. Il en a profité pour demander aux Mondoriens de ne pas céder "aux provocations". "C’est très difficile d’avoir un gamin qui tape sur la voiture avec un drapeau, a admis Eddie Lecourieux, mais il faut tenir et ne pas sombrer dans la violence."
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