"Semaine chargée" pour Louis Mapou et la délégation du gouvernement collégial, composée de Yannick Slamet (budget, finances et santé), Gilbert Tyuienon (fiscalité), Christopher Gygès (économie numérique, mer et énergie) et Thierry Santa (travail, emploi et formation professionnelle). Ils ont débuté leur séjour parisien, vendredi, par la rue Oudinot, avec le ministre François-Noël Buffet. " C’est quelqu’un qu’on connaît. Il est déjà venu en Nouvelle-Calédonie et il la connaît bien", a confié le chef de l’exécutif calédonien. Le ministre avait réservé sa première visite ultramarine à la Nouvelle-Calédonie (mi-octobre) et avait déjà, sur place, eu droit à une présentation du plan S2R.

Ce vendredi, " c’était une séance de travail pour convenir ensemble comment nous pourrions travailler sur tous les sujets qui nous concernent, aborder la fin de l’année 2024, voire comment nous pourrions travailler pour 2025 et définir avec lui le niveau des besoins que nous pourrions avoir en 2025 dans cette phase de sortie de crise " a expliqué Louis Mapou.

" Pour réussir, il faut qu’on donne de la visibilité sur trois ans, un travail fin et serré entre le gouvernement national et le gouvernement calédonien pour donner de l’assurance aux Calédoniens " a estimé le chef de l’exécutif qui salue la " volonté du gouvernement de bien accompagner la Nouvelle-Calédonie ".

Macron "s’implique personnellement"

Après ce premier rendez-vous, la délégation gouvernementale a été reçue le soir même par Emmanuel Macron à l’Élysée. Selon nos informations, "le chef de l’État a indiqué qu’il continue à s’impliquer personnellement sur le dossier calédonien" et qu’il entend continuer de "soutenir toutes les bonnes volontés et initiatives pour retrouver l’apaisement et aller vers des solutions pour reconstruire le pays". Parmi ces initiatives, le plan S2R que Louis Mapou et sa délégation sont venus défendre à Paris ou encore la mission menée par Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher.

Le président de la République a " proposé un accompagnement dans la durée " autour d’Emmanuel Moulin, délégué interministériel sur la Nouvelle-Calédonie. Évoqué lors de son déplacement sur l’archipel en juillet 2023, il a aussi appelé à " continuer à travailler sur le chemin du pardon ". Il avait par ailleurs confié à Louis Mapou une mission en ce sens, avant que les émeutes du 13 mai, provoquées par l’adoption de la loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, ne viennent bousculer l’agenda politique calédonien.

Rendez-vous ce lundi avec le Premier ministre

De leurs côtés, les membres de la délégation gouvernementale calédonienne " ont pris la parole sur tous les sujets " : sécurité, santé, économie. " Tous les domaines ont été abordés librement ", assure-t-on encore. " La délégation est revenue sur les violences et la portée des événements qu’ils n’avaient pas imaginés. Elle souhaite une prise de conscience collective pour reconstruire le vivre ensemble, avec les tous acteurs pour rassurer les investisseurs ".

Le chef de l’État a dit vouloir s’entretenir une nouvelle fois avec la délégation calédonienne à son retour du G20 au Brésil. En attendant, Louis Mapou et les membres de son gouvernement sont attendus, lundi, à Matignon, autour du Premier ministre.