Les grands partis politiques analysent tour à tour les résultats de ces élections législatives. Chacun selon son propre prisme, évidemment. Mais tous s’accordent sur un point : il est temps de lever les barrages et de laisser le pays panser ses plaies. Après le Palika, puis l’union des non-indépendantistes, c’est donc au tour de L’Éveil océanien de livrer son analyse sur ces élections.

Moins mauvaise combinaison

Ce sont d’abord des félicitations que tient à exprimer le parti de Milakulo Tukumuli, à Emmanuel Tjibaou et Nicolas Metzdorf, les deux nouveaux députés calédoniens à l’Assemblée nationale, estimant que ce résultat est "la moins mauvaise combinaison avec un député de chaque légitimité car toute autre combinaison aurait fait l’objet de tensions et de contestations qui auraient finalement ajouté de la crise à la crise." Mais très vite, l’Éveil océanien, secoue le cocotier. Rappelant par exemple l’incapacité pour le FLNKS de nommer un candidat au sein de son propre parti, une situation embarrassante qui a incité le FLNKS à apporter son soutien à Emmanuel Tjibaou "du bout des lèvres et au dernier moment." Même ton quand il s’agit d’analyser les résultats de Nicolas Metzdorf : "même s’il a fui courageusement la seconde circonscription pour celle acquise aisément aux non-indépendantistes, il est passé de justesse avec 3 000 voix. Il manquait étonnamment à l’appel 30 000 électeurs rien que pour la ville de Nouméa malgré la très forte mobilisation. Où sont-ils ?"

Une vraie tragédie

Mais le cynisme du communiqué de l’Éveil océanien cède ensuite la place à une froide analyse : "Nous pouvons désormais affirmer avec ce scrutin que, sur le corps électoral totalement dégelé, les indépendantistes et les nationalistes sont majoritaires avec 83 000 voix, soit 10 000 voix de plus que les non-indépendantistes. C’est un résultat embarrassant car il prouve que le combat contre le dégel du corps électoral est un combat idéologique contredit par les urnes dimanche dernier. En clair, cela signifie que l’insurrection était déjà un non-sens : tout d’abord sur la forme avec des morts et des blessés, directement ou indirectement, des entreprises brûlées, des milliers d’emplois perdus, des vies à jamais bouleversées, puis sur le fond au vu du résultat des législatives. Nous vivons une vraie tragédie !" A la lumière de ce bilan, le parti politique de Milakulo Tukumuli rejoint ainsi les autres partis : lever les barrages "pour donner une chance au pays de se relever".

Obtenir des financements

En conclusion, l’Éveil Océanien espère que les députés nouvellement élus réaliseront leur mission : "celle d’obtenir de la part du gouvernement de la République, un financement colossal sur le long terme, pour provisionner et consolider le chômage partiel lié à l’insurrection et aux difficultés des usines, pour soutenir la reconstruction de notre tissu économique carbonisé et enfin pour maintenir en vie les finances publiques du pays et de ses satellites, Enercal, la CLR, le Ruamm, les hôpitaux, les bailleurs sociaux, pour ne citer qu’eux." Une mission qu’à la condition d’un retour au calme, qui laissera enfin place au dialogue, pour offrir "à la Nouvelle-Calédonie des perspectives, un avenir de paix et à la France une décolonisation réussie."