- Anthony Tejero | Crée le 15.05.2024 à 18h48 | Mis à jour le 15.05.2024 à 19h02ImprimerConférence de presse de crise, ce mercredi 15 mai, à 15h30, au haussariat. Photo Anthony TejeroAlors que les exactions s’intensifient dans toute l’agglomération, le haut-commissaire a tenu une conférence de presse d’urgence pour répéter, en lien avec l’ensemble des responsables politiques, de répondre à leur appel au calme, sans quoi le Caillou se dirige "vers une guerre civile" et "une spirale mortelle". Deux morts et de nouveaux blessés ont été annoncés par le représentant de l’État.
Deux personnes tuées
Trois personnes ont été blessées par balles et évacuées au Médipôle selon le haussaire, toutes figurent dans les rangs des émeutiers. Parmi elles, une personne est morte. Louis Le Franc dit ne connaître ni l’âge, ni le sexe de ces victimes. Seule précision : la personne décédée a reçu un tir par arme à feu d’une personne qui "se défendait". Le haussaire ajoute que les forces de l’ordre n’ont tiré sur aucune de ces trois personnes. Au vu des violences actuelles, le représentant de l’État estime d’ailleurs que "c’est un miracle qu’il n’y ait pas plus de victimes".
Plus tard dans la soirée, à 18h45, le haussariat a confirmé un deuxième mort lors de ces émeutes, sans être en mesure à ce stade d’apporter toute autre précision.
Par ailleurs, 47 gendarmes et 14 policiers ont été blessés. Dans le Grand Nouméa, 33 émeutiers ont été interpellés tandis que dans la capitale, les forces de l’ordre ont procédé à 140 interpellations.
L’appel au calme, "seule solution pour éviter la guerre civile"
Le représentant de l’État a eu un discours particulièrement préoccupant, qualifiant la situation actuelle "d’insurrectionnelle". "Le mot d’ordre pour l’ensemble de la population et pour tous les émeutiers, qui sont là par milliers et non par centaines et agissent de manière complètement coordonnée, c’est l’apaisement. Cet appel au calme, que je formule avec le gouvernement, est impératif. C’est la seule solution, insiste Louis Le Franc. S’il n’est pas entendu, je sens des heures sombres arriver en Nouvelle-Calédonie. Cette crise, de nature politique, pour un vote à l’Assemblée nationale, qui n’est pas total, n’a pas pour objet de prendre la forme d’une guerre civile vers laquelle on se dirige et où il y aura des morts des deux côtés."
Louis Le Franc appelle tous les commanditaires à la tête de "ces initiatives malheureuses" de "revenir à la raison".
Sur le Caillou, 76 000 dont 20 000 armes de poing, sont déclarées, un "chiffre démentiel" s’inquiète le représentant de l’État.
Forces de sécurité : quels moyens, quels renforts ?
En Nouvelle-Calédonie, il y a actuellement un millier de gendarmes et 700 policiers auxquels s’ajoutent les 7 escadrons de gendarmes arrivés en renfort de la Métropole, ce qui représente près de 470 militaires. Et ce, sans compter les dizaines de membres du Raid et du GIGN. Un nouveau convoi a été demandé en urgence par le haussaire qui devrait arriver prochainement de l’Hexagone, sans en dévoiler davantage.
Quant au recours à l’armée ? Ces forces sont déjà mobilisées autour de l’axe stratégique de la base aéroportuaire de La Tontouta. Le haussaire "n’exclut pas" de faire appel aux Fanc (Forces armées de Nouvelle-Calédonie) plus largement, en particulier si l’appel au calme n’est pas respecté. Plusieurs demandes en ce sens pour d’autres sites que l’aéroport international et militaire ont d’ailleurs été transmises à sa hiérarchie, dont il attend un retour.
En ce qui concerne l’état d’urgence comme réclamé dans un premier temps par Sonia Backès, puis par les parlementaires Georges Naturel et Nicolas Metzdorf, il semble difficile de le mettre actuellement en application et ne semble, par ailleurs, pas la réponse la plus pertinente à en croire le haussaire, qui répète à l’envi, "avec l’ensemble des responsables politiques", que l’appel au calme est la meilleure "solution d’urgence" pour éviter une "tuerie".
"Un homme averti en vaut deux"
L’État explique qu’à Nouméa, des émeutiers ont pris la direction des dépôts de gaz de Ducos, ce qui a nécessité l’intervention des forces de l’ordre dont les moyens nautiques du Raid. "En aucun cas, je ne permettrai que ce dépôt soit détruit avec le risque d’explosion que cela implique, martèle le haussaire qui avertit d’emblée. En faisant ça, ils risquent déjà leur vie, mais les gendarmes ne les laisseront pas y aller. Or si la vie d’un gendarme et d’un policier est engagée parce qu’on lui tire dessus, il se défendra. Un homme averti en vaut deux."
Vers des pénuries alimentaires ?
Le haussaire, qui a survolé l’agglomération en hélicoptère ce mercredi, le rappelle : le nombre de commerces et d’infrastructures détruits est "terrible" et le nombre de barrages d’axes routiers est "impressionnant". Sans libre circulation, impossible d’assurer un quelconque ravitaillement. Dans ce contexte, "l’agglomération va bientôt manquer de nourriture."
Par ailleurs, les pénuries de médicaments et la restriction de services médicaux sont également une préoccupation.
Une personne nécessitant des soins en dialyse est déjà morte, faute d’avoir pu recevoir des soins à temps.
Par ailleurs, le bébé d’une femme qui devait accoucher mais n’a pas pu être évacuée au Médipôle est mort in utero.
Enfin, l’État confirme qu’une personne est décédée sur fonds de violences conjugales sans apporter davantage de précisions.
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