- Baptiste Gouret | Crée le 13.09.2024 à 16h44 | Mis à jour le 13.09.2024 à 16h44ImprimerLe Conseil économique, social et environnemental siégeait ce vendredi 13 septembre. À l’ordre du jour : la présentation des contributions au plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (S2R) du gouvernement. Photo Archives LNC/Nicolas PetitLe Conseil économique, social et environnemental était réuni, ce vendredi matin, pour présenter ses contributions au plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (S2R) du gouvernement. Un travail qui va dans le bon sens, selon Marc Zeisel, membre du Cese, toutefois réservé sur la capacité à relancer l’économie calédonienne sans consensus entre responsables politiques.
Le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction (S2R) poursuit son parcours consultatif. Dévoilé fin août par le gouvernement, ce programme de refonte du modèle économique et social calédonien, élaboré en réponse à la crise déclenchée le 13 mai, était à l’ordre du jour de la séance du Conseil économique, social et environnemental (Cese), réuni ce vendredi. L’institution a été saisie il y a trois semaines par l’exécutif afin d’établir une liste de propositions visant à enrichir ce plan.
Évaluer les politiques publiques
Habitués à travailler sur un temps long, les membres du Cese ont dû opérer dans l’urgence pour respecter le délai fixé par le gouvernement, bien décidé à présenter un plan consolidé à l’État avant l’examen du projet de loi de finances 2025, prévu d’ici la fin de l’année à l’Assemblée nationale. L’instance consultative est toutefois parvenue à produire un rapport d’une trentaine de pages "dressant plusieurs recommandations relatives aux problématiques de politiques publiques", expose Marc Zeisel, membre du Cese.
Il y est notamment question d’une meilleure prise en compte du développement durable dans l’élaboration des politiques publiques, mais aussi de la nécessité d’évaluer plus régulièrement leur efficacité. "Nous sommes en retard sur ce sujet. Que ce soit sur les exonérations de taxe, les protections de marché ou encore les tarifs spécifiques, nous ne sommes pas capables de mesurer l’utilité de ces dispositifs, qui représentent pourtant des sommes considérables d’argent public, note Marc Zeisel. Il faut que ces évaluations deviennent systématiques et qu’elles soient faites de façon rigoureuse et indépendante. C’est aussi une manière d’éclairer les décisions des responsables politiques."
Le Cese condamne les exactions
Si les membres du Cese ont approuvé à l’unanimité l’idée d’une refonte du modèle économique et social calédonien, une "limite" au plan S2R du gouvernement a toutefois été relevée par l’institution : "il va être difficile pour les acteurs économiques de s’engager dans la reconstruction du pays sans un accord politique, fait remarquer ce dernier. La peur de nouvelles destructions continuera de peser. Le Cese enjoint les responsables politiques à produire un nouveau traité de paix."
L’institution a profité de cette séance plénière pour condamner, lors d’un propos liminaire, les violences déclenchées le 13 mai. Une position défendue par l’ensemble de ses membres. Le Cese, composé de personnalités indépendantistes et non-indépendantistes, ne s’était pas prononcé depuis le début de la crise, survenue il y a tout juste quatre mois. La société civile, dont il est le porte-parole, est pourtant "une des grands martyres de cette crise", reprend Marc Zeisel. "Ce vote à l’unanimité est un très bon signal. Nous siégeons au sein d’une institution née de l’Accord de Nouméa, donc il était important de montrer que nous nous opposons au projet terroriste des émeutiers."
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