- Anthony Tejero | Crée le 17.09.2024 à 05h00 | Mis à jour le 17.09.2024 à 05h00ImprimerLes sénateurs Victor Gogny et Ludovic Boula (au centre) ont dévoilé, ce lundi, à la presse le programme des journées des 23 et 24 septembre, aux côtés des représentants du comité 150 ans après, Sylvestre et Raymonde Newedou. Photo Antony TejeroCouvre-feu et interdiction de manifestation obligent, les animations autour de la fête de la citoyenneté se déplaceront cette année du Mwâ Kââ vers le Sénat coutumier, qui organise les 23 et 24 septembre, deux journées ouvertes à tous centrées autour des débats, en donnant notamment la parole à la jeunesse des quartiers populaires. Objectif : formuler des propositions pour peser dans les discussions autour de la reconstruction du pays.
Dans le contexte insurrectionnel que traverse le Caillou, le 24 septembre (date de la prise de possession de la Nouvelle-Calédonie par la France en 1853) sera sous haute surveillance cette année. En témoigne le couvre-feu durci et instauré à 18 heures dès le week-end précédant cette date, tout comme l’interdiction des manifestations sur le domaine public dans Nouméa et son agglomération.
Une situation inédite, qui a conduit le Sénat coutumier à organiser sur son site de Nouville, en partenariat avec le comité 150 ans après, les festivités habituellement célébrées au Mwâ Kââ.
Un évènement ouvert au tout public qui se déroulera sur deux jours, les lundi 23 et mardi 24 septembre, avec pour thème central : "Après 171 ans de résistance, relevons la tête, pour dialoguer et construire l’avenir". Alors que le pays connaît une crise sans précédent, ce rendez-vous fera justement la part belle aux débats et aux discussions, notamment le lundi qui sera consacré à donner la parole à de jeunes représentants des quartiers populaires et des différentes aires coutumières sur leurs visions de la société. Le fruit d’un travail de terrain que le Sénat coutumier explique avoir mené aux lendemains des émeutes.
"Laisser la parole, c'est thérapeutique"
"Après le 13 mai, nous avons fait une tournée des quartiers pour tenter de renouer un lien de confiance avec la population qui, il faut le dire, était énervée, glisse le sénateur Ludovic Boula, qui précise que l’institution accompagne, notamment sur le plan administratif, certains collectifs d'habitants dans leurs projets. Il s’agissait de rétablir le lien avec eux et surtout de les écouter, ce qui était difficile au début. Leur laisser la parole, c’est thérapeutique."
Une synthèse de ces travaux autour des quartiers populaires mais aussi de l’identité kanak sera restituée le mardi, à l’occasion d’une déclaration générale du Sénat coutumier, qui sera le point d’orgue de cet évènement. Une feuille de route que l’institution espère faire peser auprès des pouvoirs publics dans le cadre des négociations et des discussions autour de la reconstruction du pays.
"Nous souhaitons porter ce document auprès des collectivités et des institutions comme le Congrès et le gouvernement, notamment dans le cadre de leur PS2R, le plan de sauvegarde, de refondation et de reconstruction", annonce Victor Gogny, président sortant de l’institution, selon qui la Nouvelle-Calédonie doit désormais changer de logiciel. Reconstruire et refonder, nous ne pourrons pas le faire qu’avec ce qu’il y a dans les enveloppes. D’où l’importance de prendre en compte ces propositions car si nous avons connu une telle crise insurrectionnelle, c’est bien parce qu’il y a des problèmes. Nous devons désormais aller plus en profondeur en écoutant ce qui est dit par les uns et par les autres pour arriver à faire mieux."
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Des paroles qui font écho à celles du président du comité 150 ans après : "Nous nous associons au Sénat coutumier car il engage cette dynamique de vivre ensemble et entend, à terme, être force de propositions. Nous sommes tombés bien bas. Ce 24 septembre doit donc être un top (départ) pour nous demander ce qu’on peut faire à partir de ça, estime Sylvestre Newedou, qui rappelle que "toutes les familles" du Caillou sont touchées par cette crise. "Nous avons loupé la séquence (émanant) de 1988 et 1998 peut-être parce qu’on n’a pas fait assez d’efforts pour dire les choses avec pugnacité. Il faut désormais trouver la formule pour arrondir les angles, qui sont actuellement à vif. Trouvons les ressources pour rebondir, pour confronter les idées, faire bouger les lignes et trouver une paix durable."
Le programme
Lundi 23 septembre (8h-16h)
8 heures : accueil des délégations, protocoles coutumiers et lancement de l’événement
8h30 : Ouverture de l’espace de parole et présentation
9 heures – midi : Mise en place des deux ateliers (parole aux quartiers populaires et aires coutumières ; citoyenneté et identité kanak)
14 heures -16 heures : Synthèse, discussions et projet de déclaration
Mardi 24 septembre (8 heures -16 heures)
8 heures - midi : Dépôt de gerbes au monument des tirailleurs kanak, prière œcuménique et déclaration générale par le Sénat coutumier
Après-midi : suite des animations
À noter que de nombreux stands culturels, culinaires et d’artisanat seront présents.
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