Une décision "dure" mais "réaliste". Voilà les mots choisis par Gilles Tavergeux, président de la Fédération calédonienne de football, pour annoncer l’arrêt de l’ensemble des compétitions fédérales pour la saison 2024, interrompues depuis le déclenchement des exactions le 13 mai. La FCF a décidé de ne pas reprendre "en concertation avec les différents clubs et les comités provinciaux". Un choix motivé par les difficultés persistantes de circulation à travers le territoire, le manque de sécurité et les dégradations commises sur certaines installations.

Tiga Sport en O-League ?

Cette suspension concerne la Super Ligue, mais aussi les championnats jeunes, féminins et le futsal. En conséquence, "il n’y aura pas de champion cette saison". Dans ces conditions, qui pour représenter la Nouvelle-Calédonie en Ligue des champions, que ce soit chez les hommes, les femmes ou en futsal ? La question reste entière. "On a eu des premiers échanges avec l’OFC (Confédération océanienne de football NDLR)", indique Gilles Tavergeux, précisant que "rien n’est encore décidé".

Un scénario semble toutefois se dessiner pour la Super Ligue, avec la probable désignation de l’équipe qui occupait la première place du championnat au moment de son interruption. Il s’agirait alors de Tiga Sport, en tête de trois points au terme de la dixième journée. Quant à la Coupe de France, "on va saisir au plus vite la Fédération française de football pour savoir comment procéder", souligne le président de la FCF. Une équipe devra avoir été sélectionnée d’ici novembre.

Malgré l’absence de compétition officielle, la fédération calédonienne va tenter de "ramener les jeunes sur les terrains" à travers "des tournois communaux ou provinciaux". "On a la volonté de s’occuper de notre jeunesse", lance Gilles Tavergeux. Un sursaut d’autant plus nécessaire que le nombre de licenciés a chuté de moitié en un an. "À la même période en 2023, on comptait entre 7 000 et 8 000 licenciés, contre 3 000 à 4 000 cette année."

Difficultés financières

Déjà, les clubs peuvent reprendre les entraînements "s’ils ont l’accord des collectivités" propriétaires des infrastructures. La fin précipitée du championnat 2024 pourrait également contraindre la fédération à faire des choix. "Un certain nombre de subventions ne vont pas tomber", confirme Gilles Tavergeux. À commencer par celle de la Fifa, à laquelle la FCF est affiliée depuis 2004, qui ne financera pas une deuxième partie de saison qui ne s’est pas jouée. Les clubs devraient aussi voir leur budget diminuer, aucun d’entre eux ne pouvant bénéficier de l’enveloppe consacrée à l’équipe championne. "L’aspect financier va devenir le premier souci, pense le président de la FCF. La Ligue des champions, c’est 5 à 6 millions de francs pour le club qui y participe."

Des difficultés qui n’empêchent pas la FCF de préparer la suite. La fédération devrait réunir ses commissions pour "préparer quelque chose de viable pour la reprise". La saison 2025 va réserver quelques défis de taille : qualifications à la Coupe du Monde, Mondial U20 et U17…