Que représentent pour vous ces qualifications coup sur coup des U19 et des U16 calédoniens pour le Mondial 2025 ?

C’est avant tout une grande fierté. Le projet mis en place depuis notre arrivée à la Fédé consistait à relancer le football pour la jeunesse et l’axer sur l’excellence. Aujourd’hui, le travail mené, même s’il est loin d’être fini, a porté ses fruits. Cet engouement qu’on a observé avec la première qualification des U17 l’an dernier a permis d’ouvrir des perspectives à tous nos jeunes, on l’a ressenti lors des dernières sélections pour rentrer à l’académie Do Kamo. Les clubs ont également élevé le niveau, l’encadrement technique s’est amélioré avec les formations, tout le monde joue le jeu et les premiers bénéficiaires sont les jeunes. Quand on regarde les résultats aujourd’hui à l’académie, on voit des jeunes bien dans leurs corps et bien dans leurs têtes.

Les U17 ont vécu un Mondial compliqué l’an dernier. Quels espoirs placez-vous en ces deux nouvelles équipes qualifiées ?

Ce que je veux, c’est qu’ils créent de l’émulation à travers ce genre de compétitions, pour ramener un maximum de jeunes sur nos terrains de foot. Plus ils seront nombreux, plus on trouvera facilement nos meilleurs éléments pour composer des équipes et être compétitifs pour ce genre de rendez-vous. Cela étant, on fait face à des difficultés dans l’encadrement technique et à un manque de bénévolat qui nous limite. La question, c’est est-ce que cette période qu’on traverse ne va pas justement nous permettre de nous restructurer ? Est-ce qu’on pourrait maintenir le niveau des clubs de l’élite tout en développant des plus petits clubs de village pour faire jouer le plus grand nombre ?

L’optique de la Fédération est de former des jeunes, tant à l’école que sur le plan sportif, mais aussi de leur faire comprendre que le sport peut les aider à se trouver.

Les deux équipes se sont qualifiées en juillet et en août, dans un contexte calédonien encore très incertain. Comment avez-vous réussi à les préserver de tout ça ?

J’ai participé à plusieurs entraînements et les coachs, que ce soit Pierre Wajoka avec les U19 ou Léo Lopez avec les U16, ont très bien tenu leurs jeunes et leur ont beaucoup parlé. On a vécu des débuts un peu chaotiques, notamment chez les U16, mais ils ont finalement réussi à se qualifier, on ne peut que les féliciter et leur dire qu’ils montrent la voie aux autres jeunes. Découvrir une Coupe du monde, c’est fantastique pour eux.

Est-ce que l’interruption de la saison 2024 pourrait entraver la capacité à qualifier de nouvelles équipes pour ces grandes compétitions internationales l’an prochain ?

C’est un défi qu’on essaie de relever tous les ans. L’optique de la Fédération est de former des jeunes, tant à l’école que sur le plan sportif, mais aussi de leur faire comprendre que le sport peut les aider à se trouver. Ces grandes compétitions, c’est une perspective qu’on leur donne. On n’a pas eu cette chance quand on était joueur il y a 40 ans, il faut qu’ils en profitent. Ça correspond aussi à notre projet avec la Fifa. Aujourd’hui, il est tourné vers l’excellence. On a un technicien qui est parti en raison des évènements mais le projet n’est pas arrêté, la Fifa nous l’a assuré, il va revenir. Donc peu importe ce qu’il s’est passé ces trois derniers mois, l’engagement reste le même pour nous.