Après Aircal qui annonce, le 17 juillet, licencier un tiers de son personnel dû à la crise que traverse la Nouvelle-Calédonie, c’est la Sudiles, gestionnaire du Betico, qui met l’ensemble de son personnel, soit 55 personnes, au chômage partiel. "Nous sommes dans une position financière tendue", assène Édouard Castaing, directeur général de la Sudiles. La société, qui appartient à 100 % à la Sodil (Société de développement et d’investissement des îles), attendait une subvention de la province des Îles de près de 80 millions de francs qui n’a pas été versée, "s’ajoutent des impayées d’autres institutions". La Sudiles a donc "fait comme tout le monde, nous avons demandé des aides de l’État, explique le directeur général. Nous travaillons également avec le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, mais lui aussi est dans une mauvaise situation financière. "

Émeutes, carénage, mauvais temps, couvre-feu

Au début des émeutes, le Betico a arrêté ses rotations sur les îles Loyautés et à l’île des Pins. La reprise s’est faite doucement, avec des rapatriements et quelques rotations commerciales, jusqu’au carénage annuel, du 18 juin au 4 juillet. Suit une semaine de mauvais temps qui coince le navire au port. S’ajoute le couvre-feu, tout d’abord de 18 heures à 6 heures du matin, puis 20 heures à 6 heures, des créneaux qui "ne nous permettaient pas de faire nos rotations habituelles", précise le directeur général. Le Betico est donc obligé, lors de sa rotation sur les Loyautés, de s’arrêter en chemin. "Cela générait des frais supplémentaires : les moteurs qui restent allumés, l’équipage qui est mobilisé sur place." Les nouveaux horaires du couvre-feu, de 21 heures à 5 heures, "nous laissent la plage nécessaire".

Un équilibre à trouver

Mais c’est vraiment à l’île des Pins que la situation est la plus critique. "Nous n’avons plus aucun flux sur l’île des Pins. Pour le mois de juillet, nous n’avons eu aucune demande, car il n’y a plus de touristes. Depuis le carénage, nous n’avons pas repris les rotations", précise Édouard Castaing. Les rotations sur Kunié sont définies par contrat avec la province Sud. Pour l’avenir, "on croise les doigts. Aircal est également dans une phase critique, donc si le bateau venait aussi à défaillir, ce serait très problématique pour les résidents des îles Loyautés et de l’île des Pins. Un équilibre est à trouver entre le bateau et l’avion", estime Édouard Castaing. En attendant, la Sudiles mise sur le mois d’août, période de mariages coutumiers dans les îles Loyautés, qui pourrait donner une petite respiration à la société de transport maritime.