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    Pacifique
  • AFP | Crée le 08.01.2025 à 14h01 | Mis à jour le 08.01.2025 à 14h01
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    Une étude australienne vient de révéler que l’introduction de sperme "toxique" chez les moustiques mâles pourrait permettre de réduire la transmission des maladies en tuant les femelles, seules capables d’inoculer des infections. Photo DR
    Du sperme "toxique" de moustiques génétiquement modifiés pourrait permettre de lutter contre la transmission des maladies tropicales, expliquent des scientifiques australiens dans une étude publiée mardi. La méthode vise à tuer les populations d’insectes femelles, les seules à entrer en contact avec notre sang.

    Vient-on de découvrir une nouvelle arme contre la transmission des maladies tropicales ? Selon une étude publiée mardi 7 janvier par des chercheurs australiens, du sperme "toxique" de moustiques génétiquement modifiés pourrait effectivement y contribuer. Leur technique, dite du "mâle toxique", consiste en l’élevage de moustiques dont le sperme contient des protéines venimeuses, mortelles pour les femelles après l’accouplement. L’objectif est ainsi de tuer les populations d’insectes femelles, qui sont les seules à piquer et à aspirer du sang avec le risque d’inoculer à leurs victimes des maladies infectieuses potentiellement létales telles que le paludisme ou la dengue.

    Selon le scientifique Sam Beach, de l’université australienne Macquarie, cette méthode "pourrait fonctionner aussi rapidement que les pesticides, sans faire de mal aux espèces bénéfiques". "Cette solution innovante pourrait transformer la façon dont nous gérons les nuisibles, offrant l’espoir de communautés en meilleure santé et d’un futur plus durable", ajoute l’expert, participant à cette étude publiée dans la revue Nature Communications, mardi soir.

    Les premiers essais, pour prouver le concept, se sont focalisés sur des mouches du vinaigre, une espèce communément utilisée en laboratoire du fait de sa courte durée de vie.

    Génie génétique

    Les sujets femelles qui se sont accouplés avec des mâles "toxiques" ont vu leur espérance de vie considérablement réduite, rapportent les scientifiques. Maciej Maselko, un autre chercheur de l’université Macquarie, a indiqué que la prochaine étape était de procéder à des tests sur des moustiques, "afin d’être sûr qu’il n’y a pas de risque ni pour les humains ni pour d’autres espèces non ciblées".

    Le génie génétique, qui consiste à manipuler l’ADN des organismes, est une technique utilisée de longue date pour contrôler les populations de moustiques responsables de la transmission de maladies, notamment en rendant stériles des cohortes de mâles.

    Mais des simulations par ordinateur montrent que la méthode "toxique" peut être bien plus efficace, affirme l’équipe de scientifiques. Quant à la production des moustiques génétiquement modifiés, elle pourra s’effectuer en jouant sur les modalités de l'"expression génique", de façon qu’en laboratoire les femelles puissent être fécondées sans succomber elles-mêmes.

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