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  • AFP | Crée le 15.10.2024 à 17h00 | Mis à jour le 15.10.2024 à 17h00
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    Ce jeune koala orphelin nommé Ajooni a été pris en charge par l’association Wires, en Australie. Comme sa mère, écrasée par une voiture près de Sydney, de nombreux marsupiaux périssent que les routes. Photo Saeed KHAN / AFP
    La population de koalas a considérablement diminué, passant de millions d’individus au XVIIe siècle à quelques centaines de milliers aujourd’hui. Plusieurs facteurs expliquent la disparition de ces marsupiaux inscrits depuis 2022 par le gouvernement australien sur la liste des espèces en danger : la circulation routière, le défrichage de brousse et la chlamydia, une bactérie responsable d’une infection sexuellement transmissible pouvant entraîner la cécité, des infections de la vessie, la stérilité voire la mort.

    Ajooni, un bébé koala, ne pesait pas plus lourd qu’une mangue lors de son sauvetage sur une route de Sydney où une voiture a écrasé sa mère, la principale cause de mortalité des marsupiaux en Australie avec la chlamydia et le défrichage de la brousse. Depuis deux ans, Emma Meadows et d’autres bénévoles de l’association Wires ont recueilli 40 koalas victimes d’accidents de la circulation, mais le nombre de ces animaux laissés pour morts est probablement beaucoup plus élevé.

    L’Australie n’abrite à ce jour que 95 000 à 524 000 koalas, selon les estimations, alors qu’ils étaient des millions avant l’arrivée au XVIIe siècle des Européens. Les marsupiaux de la côte est ont été officiellement inscrits sur la liste des espèces en danger par le gouvernement australien en février 2022. "Je crois vraiment que nous nous dirigeons vers l’extinction. Je ne sais pas si nous pourrons revenir en arrière, je crains qu’il soit trop tard", confie Mme Meadows.

    "Nos petits-enfants, ou du moins leurs petits-enfants, verront peut-être des koalas dans un zoo, s’ils ont de la chance", indique Annabelle Olsson, directrice de l’hôpital de santé et de conservation de la faune sauvage de l’université de Sydney, qui examine régulièrement des koalas, notamment rescapés d’accidents de la route.

    Extinction de mammifères

    Les scientifiques estiment que l’Australie présente le taux d’extinction de mammifères le plus élevé au monde, et qu’une centaine d’espèces uniques de la faune et de la flore du pays ont été anéanties au cours des 123 dernières années. La ministre australienne de l’Environnement Tanya Plibersek a d’ailleurs déclaré que son pays était la "capitale mondiale de l’extinction des mammifères". Bien qu’il existe des règles concernant la protection de leurs habitats, la brousse où vivent les koalas continue d’être défrichée.

    Autre menace pesant sur les koalas : la chlamydia. Dans la région de Sydney, s’il existe des zones exemptes pour les koalas de cette bactérie responsable d’une infection sexuellement transmissible, les scientifiques craignent que ces poches ne disparaissent un jour. La chlamydia a été observée pour la première fois chez ces animaux il y a une cinquantaine d’années, et a décimé des populations entières durant les décennies suivantes. La bactérie peut entraîner la cécité, des infections de la vessie, la stérilité voire la mort.

    Vaccin contre la chlamydia

    Samuel Phillips, chercheur à l’université de la Sunshine Coast, fait partie d’une équipe qui travaille sur un projet de vaccin. Ils ont vacciné et suivi quelque 165 koalas pendant dix ans et ont constaté que les marsupiaux concernés développaient non seulement la chlamydia plus tard dans leur vie, mais voyaient aussi leur risque d’en mourir réduit de 64 %.

    Dans le Queensland (nord-est), un essai vaccinal couplé à des mesures de contrôle de la circulation routière et de protection contre les prédateurs a connu un tel succès qu’une population de koalas vouée à l’extinction d’ici dix ans s’est remise à croître. "C’est une histoire vraiment positive", livre M. Phillips.

    Le chercheur avertit cependant qu’il faut agir davantage pour s’attaquer aux autres facteurs du déclin du nombre de marsupiaux, en particulier la destruction des habitats. "Nous pouvons continuer à protéger ces petites populations, mais si nous n’augmentons pas la taille de leur habitat et ne le protégeons pas", elles disparaîtront, affirme-t-il.

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