- Anthony Tejero | Crée le 19.03.2024 à 04h55 | Mis à jour le 19.03.2024 à 07h48ImprimerAsphyxiée par la pandémie de Covid, la filière du tourisme reprend enfin des couleurs en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie. Photo Anthony TejeroEn matière de tourisme, les Calédoniens ne sont pas tendres envers la filière sur le Caillou qu’ils jugent volontiers ne pas être à la hauteur, contrairement à celle de Polynésie française. Quitte à comparer les deux territoires, autant se baser sur les derniers chiffres de la fréquentation touristique en 2023, qui viennent d’être rendus publics.
Le Fenua accueille deux fois plus de touristes que le Caillou
Une chose est sûre, l’archipel polynésien bénéficie d’une notoriété et d’une image de marque à l’international, avec laquelle le Caillou ne rivalise pas, ce qui se retrouve sans surprise dans les chiffres.
Ainsi, en 2023, 261 813 touristes ont débarqué à l’aéroport de Tahiti contre 125 895 visiteurs internationaux enregistrés à La Tontouta. En d’autres termes, ces voyageurs sont deux fois plus nombreux chez nos voisins qu’en Calédonie (+108 %).
La reprise est plus marquée en Polynésie française qu’en Calédonie
Si on compare les chiffres de 2023 avec ceux de 2019, année de référence avant la crise de la Covid, la Nouvelle-Calédonie a récupéré l’an passé 96 % des flux de passagers perdus. Les professionnels du secteur se félicitent de "ces bons chiffres", estimant que la reprise est "quasi accomplie".
Mais pas autant qu’au Fenua, où 2023 a été une année exceptionnelle, avec une fréquentation en augmentation de 20 % par rapport à 2022, mais surtout "un record jamais atteint dans l’histoire du tourisme polynésien", selon l’Institut de la statistique de Polynésie française (ISPF). À noter que la réouverture des frontières aux voyageurs a été actée également plus tôt que sur le Caillou.
Un marché porté par les Américains au Fenua et les Métropolitains sur le Caillou
L’un des principaux atouts des Polynésiens est d’être relié directement à l’un des plus gros marchés mondiaux : les États-Unis et ses 335 millions d’habitants. Sans surprise, les Américains sont donc la première nationalité représentée au Fenua, avec 112 000 visiteurs (soit quasiment autant que le total de touristes sur le Caillou), ce qui représente, si on ajoute les Canadiens (8 700 personnes), près de la moitié des voyageurs (46,2 %), suivis ensuite par les Métropolitains, avec près de 79 000 personnes (soit 30 %). Autrement dit, l’Amérique du Nord et l’Europe représentent plus des trois quarts des touristes en Polynésie française.
En ce qui concerne la Nouvelle-Calédonie, le marché est dopé par les visiteurs venus de l’Hexagone, qui sont tout de même bien moins nombreux que chez nos voisins (46 500 personnes), puis par la zone Pacifique, avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande, qui ont attiré respectivement plus de 33 000 et 13 000 visiteurs. Des destinations qui s’affichent toutes en hausse par rapport à 2019, de +3,5 à +19 %, mais dont les bassins de population restent plus limités en ce qui concerne nos voisins anglo-saxons.
Les Japonais boudent toujours la région
Le retour de la clientèle japonaise se fait encore attendre dans la région. Ainsi, en 2023, si la reprise est un peu plus marquée au Fenua, les chiffres restent tout de même en berne, représentant 58 % des effectifs de 2019 chez nos voisins, contre 38 % pour la Nouvelle-Calédonie où les Japonais occupaient avant Covid, une place majeure dans la filière, étant historiquement le troisième marché, derrière l’Hexagone et l’Australie.
C’est aussi pour cette raison que malgré les "bons chiffres" de l’année 2023 sur le Caillou (avec une fréquentation en hausse pour l’ensemble des autres destinations), la reprise n’est pas aussi franche qu’au Fenua où le marché nippon reste, lui, confidentiel (le marché asiatique représentant à peine 1,6 % de la clientèle).
Pourquoi le Caillou accueille-t-il plus de visiteurs par an que le Fenua ?
Aussi surprenant que cela puisse paraître, la Nouvelle-Calédonie a accueilli plus de voyageurs en 2023 que l’archipel polynésien. Et de loin, avec près de 470 000 personnes sur le Caillou, contre 305 000 au Fenua.
Un écart qui est à chercher du côté des croisiéristes extérieurs, qui ont été plus de 347 000 à faire escale à Nouméa et Lifou, alors que nos voisins en ont accueilli près de 44 000.
Un chiffre à nuancer malgré tout car parmi les 261 813 touristes de séjour répertoriés l’an passé au Fenua, plus de 16 % d’entre eux (soit 43 000 voyageurs) ont atterri à Tahiti pour y effectuer une croisière dite "intrapolynésienne", c’est-à-dire dans l’unique périmètre de l’archipel.
Quels budgets et quelles retombées économiques ?
Le tourisme est la première économie de Polynésie, contre la deuxième en Nouvelle-Calédonie, qui est elle, davantage concentrée sur la mine et le nickel, en dépit des difficultés que traverse le secteur.
Ainsi, au Fenua, les touristes ont dépensé près de 77 milliards de francs en 2022, un chiffre qui devrait donc être bien plus élevé pour 2023, qui a enregistré 42 000 visiteurs de plus. Les professionnels avancent qu'il devrait atteindre ainsi 83 milliards de francs.
En Nouvelle-Calédonie, les professionnels du secteur estiment, quant à eux, que la filière pèserait près de 29 milliards de francs, sauf que ce chiffre est très probablement sous-estimé, puisqu’il se base sur une étude de dépenses des voyageurs de l’Isee… vieille de quinze ans.
Du côté des budgets alloués à la promotion internationale du tourisme, la différence est également de taille selon Nouvelle-Calédonie tourisme (NCT), qui met en avant une enveloppe globale de plus d’un milliard de francs au Fenua, contre à peine 350 millions de francs sur le Caillou, en 2023.
De quoi faire dire à NCT que le pays aurait le meilleur retour sur investissement rapporté au nombre de voyageurs, soit 745 francs par touriste, contre 3 444 francs en Polynésie française. Un chiffre qu’il est là encore aisé de nuancer, notamment si on enlève le nombre de croisiéristes extérieurs.
Dans ce cas, ce budget est de 2 780 francs par visiteur en Nouvelle-Calédonie, contre 3 999 francs en Polynésie française.
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