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    Pacifique
  • Charlie Réné / Radio1 Tahiti | Crée le 17.12.2024 à 05h00 | Mis à jour le 17.12.2024 à 05h00
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    Le comité d’organisation des Jeux olympiques va lisser un bel héritage au comité des Jeux du Pacifique 2027. Photo Radio1 Tahiti
    Plus de quatre mois après l’épreuve de surf de Teahupo’o, l’antenne locale du " Cojo " sera fermée cette semaine en Polynésie. Il a fallu, entretemps, payer 350 prestataires, clore des comptes où ont transité 1,3 milliard de francs, se mettre en ordre vis-à-vis des douanes ou des impôts, distribuer " l’héritage " matériel des JO… Paris 2024 laissera des souvenirs à beaucoup, mais surtout au comité des Jeux du Pacifique, qui a en a tiré des compétences, des salariés expérimentés, et même une " comitologie " olympique. Le point avec notre partenaire Radio1 Tahiti.

    C’était il y a un peu plus de quatre mois : Kauli Vaast, après une parade en jet ski devant une fan zone déchaînée, brandit sa médaille d’or sur le podium olympique, dos à la passe de Havae. L’apothéose de dix jours de compétition au retentissement planétaire à Teahupo’o et surtout de plus de trois ans de préparation de l’évènement. Mais pour l’antenne locale du comité d’organisation de Paris 2024, ce n’était que le début d’une nouvelle phase du projet olympique. Une phase presqu’aussi sensible : " l’établissement secondaire " créé à Tahiti par le " Cojo " parisien travaille depuis à honorer ses obligations financières, contractuelles, administratives, mener à terme ses partenariats… Bref, lever le camp " proprement " du fenua.

    354 prestataires à payer, et des rapports aux douanes et à la DICP

    Voilà quatre mois, donc, que l’équipe locale du comité solde cette période olympique, tout en fondant au gré des fins de missions. De l’équipe de 88 personnes – dont 93 % de contrats locaux chez les salariés – qui s’affairaient, au pic, au sein du Cojo, il ne reste plus, depuis la mi-novembre, que la directrice du site, Barbara Martins-Nio, qui supervise ces missions d’après-JO. Il y a bien sûr eu le démontage des infrastructures temporaires, terminé avant le 24 août, mis à part la tour des juges que le pays a fini de stocker à terre un gros mois plus tard. Il y a surtout eu le paiement des entreprises et patentés qui ont prêté main-forte dans ces jeux.

    Et ils sont nombreux, vu les 1,3 milliard de francs dépensés par le Cojo depuis sa création. Restauration, hébergement, sécurité, transport, services spécialisés, communication ou infrastructures… " On parle de 354 prestataires dont il fallait mettre en conformité les factures et qu’il a fallu régler. C’est une partie très importante de ce qu’on a fait, pointe la responsable, qui note que cette quantité d’intervenants est, rapportée au nombre d’athlètes de l’épreuve tahitienne, deux à trois fois plus importante que pour le reste des Jeux. Ensuite il a fallu qu’on fasse la réédition des comptes à destination de la DICP (Direction des impôts et des contributions publiques) pour justifier l’ensemble des dépenses qui avaient été effectuées sur le territoire et les importations. Il faut également qu’on fasse un rapport aux douanes, ça prend un petit peu de temps à consolider. Et puis bien évidemment, on a le programme héritage seconde vie Paris 2024. "

    Transfert de matériel…

    L’organisation avait en effet fait le choix de confier – soit par des donations, soit par des reventes à environ 40 % du prix réel – pour 71 millions de francs de matériel acheté ou importé à " l’écosystème " polynésien. Parmi les organismes éligibles, ensuite sélectionnés par appel à candidatures : la Fédération tahitienne de surf, les communes, les services de l’État ou du Pays, et les associations qui travaillent avec ces collectivités. Tous ont récupéré, directement après la compétition, ou dans les semaines suivantes, du mobilier de bureau et d’extérieur, du matériel sportif, électrique ou informatique, des barrières de sécurité Vauban, introuvable sur le territoire, des chapiteaux… Du matériel déjà mis à profit : on peut le croiser dans des compétitions de surf junior à Papenoo, des bureaux d’administration à Papeete, dans des marchés et évènements locaux de la Presqu’île et même au centre du CFPA en développement à Rangiroa.

    …et de compétences

    Parmi les bénéficiaires de ce programme, le Comité d’organisation des Jeux du Pacifique Tahiti 2027 (Coj), qui récupérera, via le ministère des Sports plus de 80 ordinateurs et d’autres équipements informatiques. Et ça n’est pas là le seul transfert entre Paris 2024 et Tahiti 2027. Le Coj avait, dès le mois de mai, signé une convention avec l’antenne locale du comité olympique. Elle prévoyait non seulement le transfert de matériel mais aussi du transfert " de compétences et de savoir-faire ". C’est ainsi que plusieurs membres de l’organisation de Tahiti 2027 ont été intégrés aux équipes de Paris 2024, ont participé à toutes les réunions – " quand tout allait bien mais aussi dans les moments de crise ", précise Barbara Martins-Nio -, et ont pu toucher du doigt l’organisation du " plus grand évènement sportif du monde ".


    Barbara Martins-Nio supervise les missions d’après-JO du comité d’organisation des Jeux olympiques. Photo Radio1 Tahiti

    Et la convention prévoyait aussi une information privilégiée des salariés du Cojo à propos des postes disponible au Coj… Une disposition qui a porté ses fruits : plusieurs cadres de l’organisation de l’épreuve de surf de Teahupo’o ont été embauchés au sein de celle de Tahiti 2027. " C’est une super nouvelle pour le Coj : il récupère des salariés qui ont vécu deux ans de préparation de ce grand évènement, se félicite Barbara Martins-Nio. Et c’est une super nouvelle pour nous parce que ça garantit une sorte de continuité de travail, et ça permet de faire en sorte que ces gens qui ont pris énormément en compétence puissent rebondir sur leur métier de prédilection. C’est gagnant – gagnant ".

    La " comitologie ", une discipline olympique à pratiquer

    Le Pays avait aussi eu l’occasion d’insister, avant ou pendant les épreuves de surf à Teahupo’o, sur l’importante montée en compétences qu’a permis cet évènement d’ampleur internationale. Du côté des acteurs associatifs comme la fédération, mais aussi chez les entreprises privées, de sécurité notamment. Ça ne sera pas perdu, bien sûr, pour 2027, quand la Polynésie devra accueillir quelque 5 000 athlètes et encadrants.

    L’administration elle-même devrait garder l’empreinte de l’organisation olympique : fin novembre, le conseil des ministres a acté la création d’un " comité stratégique des Jeux du Pacifique 2027 ". À la table, pas moins d’une quarantaine de représentants d’institutions, de ministères et services du Pays, de communes, d’organismes sportifs, d’établissements constructeurs, de responsables culturels ou éducatifs, de spécialistes des transports… Une formation qui semble reprendre l’idée du " Copil " mis en place pendant toute la préparation de l’épreuve de Teahupo’o, où les organisateurs s’assuraient que " les parties prenantes, politiques ou techniques, étaient autour de la table et qu’elles se parlaient bien entre elles ".

    " C’est un des points fantastiques de Jeux : cette capacité à fédérer de façon extrêmement large, et de casser les ‘silos', de travailler en transversalité, confirme Barbara Martins-Nio. Cette ‘comitologie', ça a été je pense un très bon exemple pour nous, pour l’État, pour le Pays. On a appris à travailler tous ensemble, à le faire efficacement et rapidement. Et ça, c’est effectivement un des héritages que les Jeux du Pacifique vont pouvoir récupérer ".

    La dernière étape, pour Paris 2024, sera la fermeture complète de son établissement secondaire à Tahiti, qui doit être acté la semaine prochaine. L’association principale, le comité d’organisation parisien, reste elle bien active en Métropole, et devrait l’être encore pour " un ou deux ans ". Il faut dire que l’exercice de clôture des comptes est plus complexe : le budget de la structure a été arrêté à 537 milliards de francs, avec un résultat positif de 3,2 milliards.

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